Sur BFM TV, Philippe de Villiers donne à Ruth Elkrief une leçon de populisme

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« Le populisme, c'est le cri des peuples qui ne veulent pas mourir. »

Jeudi soir, sur BFM TV, Ruth Elkrief fut interloquée par les propos de Philippe de Villiers, venu présenter son dernier livre, Le Mystère Clovis. S’il s’était agi de Marine Le Pen, de Nicolas Dupont-Aignan ou de quelque autre suppôt de Satan, sans doute lui eût-elle fait une remarque désobligeante. Mais Philippe de Villiers, ce n’est pas un excité ! Il aurait même conseillé Emmanuel Macron pendant sa campagne. Eh bien, c’est fini ! La rupture est consommée.


Philippe de Villiers n’y va pas par quatre chemins. S’il a cru, au début, à la possibilité d’un comportement gaullien chez notre Président, il a vite déchanté. Une politique de matamore en matière internationale, une inconscience devant le problème identitaire, une incapacité à le régler, à vouloir même le régler. La fête de la Musique, la photo de Saint-Martin avec le doigt d’honneur, ses « conneries », comme dit Brigitte, ont fait le reste. Ce qu’il attendait de lui, c’est qu’il respecte sa fonction, qu’il entreprenne de « remettre l’Europe d’aplomb, une Europe qui se fait avec les nations, pas contre les nations » : on en est loin !


« Peut-être ne le faites-vous pas exprès », trouve-t-il comme excuse à la journaliste, qui ne semble pas comprendre qu’il se moque d’elle. Et il enfonce le clou. Se référant au discours de Gérard Collomb, lors de la passation de pouvoir, il lui fait remarquer que « nous avons installé deux sociétés face à face ». Il lui rappelle que, lorsqu’il a précédemment parlé de « risque de partition », elle lui a reproché d’exagérer. De plus en plus de monde le reconnaît, maintenant.


Ce n’est pas tout ! Il revendique, horribile auditu, d’être « populiste ». Dans une allusion à la formule de « lèpre populiste », employée par Macron, il commente : « Je suis lépreux, j’ai ma petite crécelle – à BFM, c’est bien, la crécelle », s’amuse-t-il, feignant de l’agiter, avant d’asséner : « Je suis populiste et je ne me soigne pas. » Il explique que « le populisme, c’est le cri des peuples qui ne veulent pas mourir ». Quant à l’« État de droit » dont on nous rebat les oreilles, « c’est le fait des juges, de la Cour européenne des droits de l’homme, des commissaires qui pondent des normes qui sont destructrices de notre civilisation ». Il ose même dire qu’Orbán et Salvini sont « des gens sérieux, qui aiment leur pays, des patriotes » : la pauvre Ruth en a le bec cloué.


Philippe de Villiers donne cet avertissement prémonitoire : « Il y a des gens qui ont fait sécession mentalement et qui, le jour venu, nous feront comprendre que c’est nous les étrangers. » Ruth a visiblement du mal à encaisser. Mais, sur une chaîne privée, il faut bien satisfaire un auditoire qui partage de plus en plus ces idées souverainistes. Son interlocuteur lui fait remarquer que ce n’est pas tout à fait la même chose sur les chaînes publiques. Ouf ! C’est la fin de l’interview : elle est sauvée par le gong.


Philippe de Villiers a quand même eu le temps de prédire à Macron qu’il sera « balayé », s’il poursuit sa politique. Peu de Français s’en plaindront ! Au fait, pour les élections européennes, ne pourrait-il pas donner un coup de main au camp des « populistes » ?