«Quand qu'on va» nulle part...

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« Alors le pays, oui, mettons qu’on en a marre du vaudou. Des appels aux cieux. De la tisane des croyants. »


Choisissant inconsciemment la meilleure aide à mourir possible, le PQ a opté pour le mois des morts pour parler d’indépendance.  


Et c’est un autre humoriste de la fonction publique qui a pris la direction du parti fondé jadis par René Lévesque pour sortir du lit quelque chose comme un grand peuple...  


Le dernier héros péquiste est un certain Dieudonné Ella Oyono, gabonnais d’origine, prodige uqamien, ex militant syndical et fonctionnaire béni des dieux  



«Quand qu'on va» nulle part...

ANDRÉANNE LEMIRE/AGENCE QMI




Au pays des programmes sociaux et des organigrammes, il n’y avait pas de candidat plus apte à succéder à Gabrielle Lemieux, fonctionnaire elle itou, analyste des programmes au ministère de la Santé, et qui pourra reprendre ses analyses, la sécurité d’emploi absolue n’étant pas pour les cons.  


Mme Lemieux, ce fut l’extrême onction avec le sourire. Au nom du Peut-être, du Mythe et du Mettons-que, amen...  


Avec Oyono, on fera un pas de plus vers le prie-dieu, et, d’ailleurs, il prévient : «Attachez vos tuques, j’arrive!»  


Pourquoi pense-t-on soudainement à André Boisclair dont les partisans souriaient béatement en disant : «On n’a jamais été aussi près du pays!» C’était dix ans après le dernier référendum...  


Avec Oyono, nouveau prince de la pensée magique, on se demande d’emblée où est-on rendu?   


Paraphrasons un expert uqamien répandant son savoir à la radio du Canada : «Ousse que quand qu’on va intervenir, tsé...»  



«Quand qu'on va» nulle part...

Ça me fait toujours penser à l'indépendance...




Ainsi donc, d’un fonctionnaire à l’autre, le PQ franchit les mers et avance tranquillement vers son destin: «Le temps traînait, le délai paraissait infini», écrivait Thomas Mann...  


Plusieurs s’interrogent publiquement désormais : Ah! Mais qu’est-ce qu’on fera quand le PQ aura disparu, sombré corps et biens? Outre les hommages posthumes du Club des Next...  


Qui voudra labourer l’océan de l’indétermination, sonder l’insuffisance cardiaque des troupeaux fiscalisés jusqu'à la moelle, hormis les historiens, les sociologues et les écrivains de bonne volonté qui n’en finissent plus de nous expliquer...  


Ne nous ont-ils pas choyés, au fil des ans:   


- La souveraineté dans l’impasse;   


- Ce peuple qui ne sera jamais souverain;   


- La souveraineté en héritage;  


- La fin d’un cycle;   


- La souveraineté rampante;   


- Nouveau bilan du nationalisme;   


- Ce pays qui ne se fait pas;   


- L’avenir du bluff québécois;   


- Un coin dans la mémoire;   


- Le national-syndicalisme;   


- Bienvenue au pays de la vie ordinaire...  


Alors le pays, oui, mettons qu’on en a marre du vaudou. Des appels aux cieux. De la tisane des croyants. Des cris d'ados, de conseil national en conseil national: «On veut un pays! On veut un pays!»   


Certains demanderont: mais pourquoi, n’est-on pas déjà au paradis des familles?  


Mais avec des surplus budgétaires qui s’additionnent scandaleusement à une ventripotente péréquation, les Québécois n’auront bientôt plus rien à faire pour parvenir à l’indépendance.  


Le Canada la fera à leur place. C’est peut-être ce qu’ils attendent depuis cinquante ans...  


Ainsi va l’air du temps, et selon le proverbe uqamien : Ousse que quand qu’on va nulle part, c’est pas toujours pour rien...  





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