PRÉSIDENTIELLE AMÉRICAINE

Poutine se dit prêt à intervenir au Bélarus

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Minsk sous la pression de Washington


MOSCOU | Le président russe Vladimir Poutine s’est dit prêt hier à déployer des forces chez le voisin bélarusse si la contestation post-électorale devait y dégénérer, tout en appelant les parties à un règlement négocié.


Alexandre Loukachenko, le président bélarusse confronté depuis trois semaines à une vague de protestation d’une ampleur inédite, avait affirmé mi-août avoir reçu une promesse d’« aide » de Moscou pour préserver la sécurité de son pays.


Dans un entretien avec la télévision publique russe, M. Poutine a expliqué que la Russie était disposée à intervenir chez son voisin, si nécessaire, dans le cadre d’accords sécuritaires et militaires existants. 


« Alexandre (Loukachenko) m’a demandé de constituer une certaine réserve d’agents des forces de l’ordre et je l’ai fait », a-t-il déclaré, ajoutant immédiatement qu’il espérait ne pas avoir à y recourir. « Nous avons convenu que je ne l’utiliserai pas jusqu’à ce que la situation soit hors de contrôle et que des éléments extrémistes (...) franchissent certaines limites : qu’ils mettent le feu à des voitures, des maisons, des banques, tentent de saisir des bâtiments administratifs », a-t-il souligné.


La Pologne et l’Otan s’opposent


M. Poutine a dans la foulée exhorté « tous les participants à ce processus » à « trouver une issue » à la crise.


L’opposition a qualifié d’« inacceptable » et de « contraire au droit international » la constitution de cette réserve, rejetant « toute ingérence étrangère de quelque sorte que ce soit » au Bélarus. Elle a dit également qu’elle refuserait toute « aide étrangère » au mouvement de contestation.


Les déclarations de M. Poutine ont aussi été condamnées par la Pologne qui a appelé Moscou à « immédiatement renoncer à ses plans d’intervention militaire sous un faux prétexte ». Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a de son côté appelé Moscou à ne pas « s’immiscer » au Bélarus. 


L’opposition dit vouloir dialoguer avec Alexandre Loukachenko, tout en demandant son départ, tandis que le président bélarusse refuse toute négociation. 




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