Politique étrangère US: Vassal ou mort

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Nouvelle arme dans l'arsenal américain : la guerre économique



Il y a deux semaines des imbéciles ont publié ceci (en anglais) sur “War is boring” :


Après six ans d’investissement massif et de propagande débridée, Téhéran vient d’abandonner son programme spatial en difficulté, le 9 janvier dernier. Cette annulation discrète c’est faite sans aucune référence dans la presse iranienne.


Les autorités iraniennes ont redistribué le capital humain et le matériel de l’agence spatiale à quatre ministères dont celui des télécommunications et celui de la défense.


Cet article avait sûrement comme intention de provoquer des dissensions dans le monde politique iranien. Cela n’a pas vraiment marché, voici (en anglais) ce qui est dit dans la presse iranienne :


Téhéran, 2 février, IRNA – Le directeur d’Electronic Industries Space Projects », Mehdi Sarvi, a déclaré lundi que le satellite Fajr est entré en contact avec la station terrestre, quelques heures après son lancement et sa mise en orbite.



Au cours de la cérémonie, le ministre de la Défense iranien, le général Hossein Dehqan, a dit que ce projet n’a pu aboutir que grâce au grand dévouement des scientifiques iraniens.


Créé grâce à la technologie et au savoir-faire national, a-t-il fait remarquer, le satellite qui se nomme Fajr démontre les grandes capacités iraniennes dans le domaine du lancement de satellites.




Le ministre faisait allusion
à la possibilité de dessiner et développer une nouvelle génération de fusée de transport de satellites pour pouvoir pénétrer le marché mondial des services spatiaux en utilisant le potentiel domestique et en planifiant des missions spatiales plus sophistiquées comme débouchés au projet.


Félicitations à l’Iran pour ce lancement réussi.


J’ai pris cet exemple iranien juste pour vous démontrer que l’on ne peut plus croire la moindre information concernant les pays inclus dans la liste noire de Washington. Regardez, pour exemple, ce titre de la NBC :«L’ancien scientifique de Los Alamos condamné a 5 ans de prison pour l’affaire de la bombe nucléaire vénézuélienne.» Le titre correspondant à l’article devrait plutôt être «Un vieux scientifique fou est tombé dans le piège tendu par le FBI.» L’histoire n’a rien à voir avec le Venezuela, et cette histoire de bombe nucléaire n’est qu’un mensonge utilisé par un agent du FBI pour coincer un pauvre vieux. Mais le Venezuela est sur la liste noire de Washington, et la CIA est actuellement occupée à fomenter un autre coup d’État contre le gouvernement vénézuélien élu.


La CIA et le département d’État sont aussi impliqués dans les manifestations en train de se dérouler en Hongrie. Encore une attaque contre un gouvernement élu qui ne respecte pas la ligne de conduite imposée pas l’administration américaine. Le prochain sur la liste risque bien d’être la Grèce.


Mais provoquer des révolutions colorées, des manifestations et des coups d’État n’est pas suffisant pour détruire les gouvernements que les États-Unis abhorrent. Dans une récente interview, Alastair Crooke met le doigt sur la nouvelle arme de Washington dans son arsenal subversif, la guérilla économique :


L’ordre international dépend maintenant plus du ministère des Finances et de la Banque centrale américains que de l’ONU, comme c’était le cas avant.


Cela a commencé avec l’Iran et s’est accentué depuis. Dans un livre intitulé Treasury’s war (La guerre financière), l’arme de l’exclusion du système financier international libellé en dollars est décrite comme une bombe à neutrons. Quand un pays doit être isolé, une note est éditée par le ministère des Finances américain qui déclare que telle ou telle banque est suspectée d’avoir un lien avec une organisation terroriste, ou est impliquée dans un trafic de blanchiment d’argent. L’auteur de Treasury’s war (Juan Zarate), qui fut le grand architecte de la guerre financière moderne, un ancien dirigeant du ministère des Finances et fonctionnaire à la Maison Blanche, dit que ces notes éditées par le ministère peuvent être plus dévastatrices qu’une arme militaire.


Ce système de dépendance à l’hégémonie du dollar permet aux États-Unis de ne plus être dépendants de l’ONU et donne le contrôle effectif au ministère des Finances supervisé par Steve Cohen – une démonstration du fait que les outils militaires sont devenus moins pertinents pour l’administration américaine, pour des raisons politiques intérieures [manque de soutien de la population, NdT].


Crooke pense que la chute du rouble russe, il y a quelques semaines, fut provoquée par le ministère des Finances américain. Il s’est cependant un peu trompé à propos de David S. Cohen, le fonctionnaire des finances qui a mis en place les armes économiques contre l’Iran et la Russie. Cet homme ne travaille plus pour le ministère des Finances, mais est devenu le numéro deux de la CIA. C’est tout dire à propos de la force avec laquelle les États-Unis prévoient d’utiliser ces nouvelles armes.


Un pays qui ne fait pas ce que Washington veut qu’il fasse est donc maintenant menacé de ruine financière. La Chine et la Russie préparent leur défense contre de telles attaques mais pour les pays plus petits il est plus difficile de se protéger.


Les médias, bien sûr, ne vont pas fouiller là-dedans. Si l’économie d’un pays commence à couler (comme le Venezuela) à cause des manipulations financières américaines, tous les torts seront mis sur le dos de ce gouvernement étranger et de ses politiques économiques irresponsables. Et les médias feront, une fois de plus, appel à un changement de régime et y apporteront tout leur support.


Le 2 février 2015 – Moon of Alabama


Traduit par Wayan, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone.



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