Face au Covid, la Suède est le seul pays à n’avoir pas cassé le contrat démocratique entre son peuple et son gouvernement, le seul à n’avoir pas cédé à une dérive totalitaire jouant de la peur et de la culpabilisation. Rien que pour cela, elle mériterait largement de s’octroyer le prochain prix Nobel de la paix. Mais en plus, il semblerait qu’un élément objectif vienne lui donner raison : contrairement à tous les pays qui ont imposé des confinements brutaux, qui ont fermé les écoles et qui maintenant imposent le port du masque à l’air libre – qui du coup n’est plus libre – la Suède est aussi le seul pays à ne pas connaître, pour l’instant, de deuxième vague.
Pour le prix Nobel de médecine, c’est donc évidemment Anders Tegnell qu’il faut proposer et non le fumiste de l’Imperial College, Neil Ferguson, qui avait prédit entre 42 000 et 85 000 morts pour la Suède (en réalité, moins de 6 000). En effet, s’il n’y a pas de deuxième vague, c’est peut-être parce que la Suède est en train d’atteindre l’immunité de groupe : c’était l’objectif d’Anders Tegnell qui a toujours dit que confiner c’était reporter le problème. Ainsi, environ un cinquième de la population présente aujourd’hui des anticorps spécifiques au Covid tandis qu’une bonne part du reste de la population est protégée par son système immunitaire de base, les lymphocytes T.
Voici le graphique des nouveaux cas pour la Suède, source Covid Tracker :
Et voici le graphique pour le Danemark :
Et le graphique pour la France :
Pourtant, il faut se méfier, d’abord, les nouveaux cas peuvent parfaitement repartir à la hausse en Suède, ensuite, ces graphiques ne reflètent pas le véritable problème du Covid : la peur du méchant virus. Et cette peur est aussi présente en Suède, menaçant en permanence de détruire ce dernier bastion du monde libre (le Midgard pour parler la langue des légendes nordiques).
Les activistes pro-masque ne chôment pas non plus là-bas, ils organisent des piquets de protestation à la sortie des conférences d’Anders Teignel. 25 scientifiques suédois ont cosigné un article dans la presse américaine pour dire que sa stratégie n’apportait que le deuil et la souffrance. Il y a encore 30 % de la population qui a peur d’attraper le virus, en baisse quand même par rapport à mars où cette proportion atteignait les 50%. 80% de la population déclare suivre les recommandations du gouvernement en matière de distanciation sociale. Même si ces mesures sont basées sur le civisme de la population plutôt que sur la contrainte, l’effet sur l’économie est sensiblement le même qu’ailleurs : le PiB en Suède a chuté de 8,6 % au deuxième trimestre, ce n’est pas tellement moins que les 12 % de l’Eurozone.
Que reproche-t-on exactement à la Suède ? Pas tellement de suivre une autre voie, mais de suivre une voie qui ne témoigne pas d’un respect suffisant vis-à-vis du Dieu Covid, une politique qui pourrait laisser croire qu’il n’est pas si terrible, pas si méchant.
Étant donné que le Covid est essentiellement un faux problème, on perd son temps à évaluer les réponses qui lui sont apportées, c’est un peu comme de se demander si Zeus préfère la viande de bœuf ou la viande d’agneau. Si on regardait rationnellement l’ordre de grandeur des chiffres dans les différents pays, 6 000 morts en Suède, 30 000 en France et en Espagne, 40 000 en Angleterre, on se rendrait compte qu’il est identique partout, faible et parfaitement indifférent aux politiques mises en œuvre, ce qui est logique quand on se trouve face à un faux problème ou à un problème sur lequel on n’a aucune prise.
Mais on n’est pas rationnel, pour évaluer les politiques, on raisonne on terme de record, s’il y a 10 morts de plus à un endroit, c’est catastrophique, cela ne peut que signifier que le pays où ça se produit fait partie de l’axe du mal. Nous avons affaire, n’est-ce pas, à un virus invincible qui cherche la domination mondiale. On a vu à Beyrouth que même une explosion bien réelle et d’ampleur biblique n’avait pas été capable de faire sortir les habitants de leur psychose virale : c’est avec le masque bien ajusté qu’ils déblayaient les décombres. Même dans un pays comme l’Inde, habitué à voir les gens mourir de misère sur le trottoir, les gens ont une peur panique d’attraper le Covid, ils parlent de mauvais karma, le Covid, ce n’est pas un mal, c’est le Mal.
De ce point de vue, la position de la Suède paraît bien ambigüe et fragile, après tout, dans ce pays aussi, c’est un épidémiologiste qui a pris les rênes du pays.
Librement basé sur un article de Ian Barrell du Mail on Sunday