«Œil pour œil»: marée noire de manifestants à l’aéroport de Hong Kong

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Jusqu'à quand Pékin laissera-t-il l'opposition troubler l'économie hongkongaise ?


HONG KONG | Les manifestants qui ont afflué lundi à l’aéroport de Hong Kong ont vite inondé le hall des arrivées de noir, la couleur du mouvement prodémocratie qui secoue l’ancienne colonie britannique rétrocédée en 1997 à la Chine.


Les voyageurs arrivant à l’aéroport ont été salués par des milliers de militants prodémocratie scandant « Combattez avec Hong Kong, combattez pour la liberté ! ».


La plupart des manifestants portaient des vêtements noirs, signes caractéristiques du mouvement, des casques de chantier ou des masques à gaz.



«Œil pour œil»: marée noire de manifestants à l’aéroport de Hong Kong

AFP




Beaucoup ont ajouté un nouvel accessoire lundi: un bandeau ou un cache sur l’œil pour rendre hommage à une femme qui a été grièvement blessée au visage dimanche soir lors d’une manifestation.


La femme, qui n’a pas été identifiée, aurait été heurtée par des projectiles lancés par la police, et aurait perdu la vue selon des rumeurs.


Des images de son visage baigné de sang alors qu’elle gisait sur le sol sont rapidement devenues virales et figuraient sur des affiches appelant à manifester, avec le slogan « Œil pour œil ».


« Les policiers de Hong Kong nous tuent », pouvait-on lire sur une banderole brandie par un manifestant. « Hong Kong n’est plus sûre », disait une autre.



«Œil pour œil»: marée noire de manifestants à l’aéroport de Hong Kong

AFP




Sur les murs, colonnes et barrières de l’aéroport, les manifestants ont écrit en rouge « Œil pour œil » en anglais et en chinois. 


« Les policiers de Hong Kong sont devenus fous et leur violence outrepasse les lignes directrices qui leur sont fixées », a déclaré un manifestant de 22 ans qui n’a donné que son nom de famille: Law. « Les habitants de Hong Kong doivent se soulever et ne pas avoir peur », a-t-il ajouté.


Certains manifestants ont assuré que l’aéroport avait été choisi comme lieu de manifestation parce qu’ils pensaient que la police ne lancerait pas de gaz lacrymogène en présence de visiteurs internationaux.



«Œil pour œil»: marée noire de manifestants à l’aéroport de Hong Kong

AFP




« La police n’agira pas déraisonnablement, car si des ressortissants d’autres pays voyaient comment la police peut venir et frapper les gens, ce ne serait pas sérieux », a dit Kelvin Liu, un étudiant de 19 ans présent à la manifestation.


« Pardon pour le dérangement »


Des manifestants avaient déjà organisé un sit-in de trois jours vendredi à l’aéroport, distribuant des tracts sur leur mouvement aux voyageurs qui arrivaient. 


Mais la scène de lundi était très différente, avec une foule si compacte qu’il fallait quinze minutes pour se déplacer de l’étage supérieur au rez-de-chaussée du hall des arrivées. 


En début d’après-midi, les magasins du hall ont commencé à fermer. Des volontaires organisés sont passés dans la foule pour distribuer de l’eau et de la nourriture aux manifestants, en majorité des jeunes.



«Œil pour œil»: marée noire de manifestants à l’aéroport de Hong Kong

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Les voyageurs avaient l’air surpris quand ils sortaient de l’avion en traînant leurs bagages, certains passant rapidement devant les informations sur le mouvement prodémocratie qui leur étaient tendues.


D’autres se sont arrêtés pour regarder les affiches et les œuvres d’art affichées dans le hall et parler avec les manifestants.


« Je pense qu’ils ont tout à fait le droit de faire ce qu’ils font, » a déclaré Rhiannon Coulton, 33 ans, qui arrivait d’Australie. « Je ne sais pas s’ils parviendront à quelque chose », a-t-elle ajouté.


Mme Coulton est arrivée à l’aéroport de Hong Kong dans l’un des derniers avions à avoir atterri lundi avant que les autorités n’annoncent l’annulation de tous les vols.


Sur fond de chants et slogans des manifestants, on pouvait de temps à autre entendre un message d’annonce étouffé s’élever des hauts-parleurs: « Tous les vols ont été annulés, prière de quitter l’aéroport aussi vite que possible. »


Les panneaux d’affichage montraient des rangées de vols, tous annulés.


En-dessous d’un panneau, un manifestant avait attaché une pancarte : « Pardon pour le dérangement... Mais nous nous battons pour notre survie ! »