Les nationalistes polonais ont défilé à Varsovie pour célébrer l'indépendance de leur pays. Cette marche a rassemblé des dizaines de milliers de personnes et a été marquée par de nombreux slogans patriotiques, anti-mondialistes et anti-sionistes.
«Dieu, honneur et patrie». Ce mot d'ordre a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de Polonais venus défiler à Varsovie ce 11 novembre 2019, pour célébrer l'indépendance de leur pays. La fin de la Première guerre mondiale a en effet été marquée par la renaissance de la nation polonaise après 123 ans d'occupation, le pays ayant été auparavant partagé entre les empires russe, allemand et autrichien.
Arborant le drapeau national, blanc et rouge, ainsi que des croix celtiques, symbole païen christianisé devenu l'emblème de nombreux mouvements nationalistes européens, les manifestants ont entonné plusieurs fois l'hymne polonais, ainsi que de nombreux slogans patriotiques. «Non à l'Union européenne !», a-t-on notamment pu entendre, alors qu'était inscrit sur une banderole au sein du cortège : «le nationalisme polonais est un patriotisme actif, pas du fascisme.» Les manifestants ont par ailleurs mis un point d'honneur à mettre en avant la «famille traditionnelle» et la «morale nationale», critiquant d'autre part durement l'immigration.
Une marche «patriotique, anti-mondialiste et politiquement incorrecte»
Sur Twitter, le député nationaliste Krzysztof Bosak a célébré «la plus grande manifestation patriotique, anti-mondialiste et politiquement incorrecte en Europe».
Il faut dire que la marche a également rassemblé des nationalistes venus de l'étranger : des militants hongrois étaient ainsi présents et une délégation du parti italien Force Nouvelle, néofasciste, catholique traditionaliste et antisioniste, s'est également rendue au rassemblement. Les manifestants ont en outre appelé à une «intifada polonaise». «On veut récupérer notre pays maintenant ! Plus d'excuses ! Plus de sionisme !», a-t-on ainsi pu lire sur une banderole. Un slogan affiché sur une tente a quant à lui fustigé «les milieux juifs qui réclament 300 milliards à la Pologne».
Une référence explicite à la loi 447, adoptée par le Congrès américain en 2018, qui dresse un inventaire des biens juifs spoliés par les nazis lors de l'occupation de la Pologne. Cette loi, qui vise à demander au gouvernement polonais une indemnisation des descendants de juifs déportés par les forces d'occupation allemande durant la Seconde guerre mondiale, a rencontré un forte opposition de la part de certains manifestants.