En 25 ans, 400 000 hectares de forêt ont été coupés illégalement en Roumanie. Chaque heure, ce sont 2 hectares qui disparaissent pour remplir les poches des industriels du bois .

Les ONG et les associations roumaines ont décidé de mettre fin à cet écocide. Une campagne d'information a débuté en mai 2015 dans plusieurs villes d'Europe et du Canada : Bruxelles, Londres, Paris, Milan, Vienne, Dublin, Prague, Rome, Munich, Madrid, Montréal, Toronto, Bucarest et Timisoara.

Le principal coupable de ce désastre, et qui utilise des pratiques illégales et immorales, est l'industriel du bois Autrichien Schweighofer.

Il doit rendre des comptes immédiatement ainsi que son gouvernement !

La campagne se poursuivra le 9 mai 2015 avec des manifestations annoncées dans plusieurs villes :
- Bucarest, Alba Iulia, Baia Mare, Brasov, Cluj Napoca, Focsani, Iasi, Ploiesti, Oradea, St. George, Sibiu, Suceava, Targoviste, Vaslui, Constanta (en Roumanie),
- Londres, Paris, Madrid, Montréal et Vienne.

Rappel et résumé du contexte :

Je vous invite à lire, pour plus de détails, le , rédigé par un jeune Roumain, Orlando Balaș, qui lutte contre la déforestation massive dans son pays. Il l'a appelée « La Muette », celle qui meurt en silence.

Depuis des siècles, les écosystèmes européens sont fragilisés voire détruits par les actions anthropiques, si bien qu'aujourd'hui la plus grande partie de l'Europe est devenue un désert écologique. Il existe pourtant un espace intact : la partie roumaine des Carpates, recouverte de vastes forêts restées vierges depuis la dernière déglaciation. Ces très vielles forêts sont les gardiennes d’une riche biodiversité et forment un puits carbone conséquent pour le climat. Hélas, depuis l'ouverture des frontières au capitalisme féroce, ces derniers endroits vraiment sauvages en Europe risquent d'être perdus à jamais.

En effet, le retour à un régime foncier privatif, la pression économique très forte de l’État, la mise en œuvre de nouveaux moyens techniques font que ces massifs fondent comme neige au soleil.

Ce berceau de la biodiversité européenne est en train de disparaître sous nos yeux. Certes, l’État Roumain est connu pour ses trop nombreuses erreurs écologiques dans la gestion de l'environnement mais l'écocide sur ses dernières forêts primaires qui se déroule dans l'indifférence presque totale de nos dirigeants européens est insupportable. C'est un crime contre la vie faunistique et floristique mais c'est aussi une insulte à la recherche et à l’écologie.

Les contraintes économiques, apparues depuis l'adhésion de la Roumanie à l'Union européenne et l'obligation d'emprunt au FMI, ont conduit à des choix politiques irresponsables d'exploitation massive de toutes les forêts, y compris les forêts vierges, dans un climat mafieux de corruption où des ministres et des députés sont impliqués. Un grand nombre d'entreprises étrangères (autrichiennes, chinoises, suédoises, ...) ont profité de cette situation anormale pour envahir le marché du bois sans aucun scrupule, ni économique ni environnemental.

Aujourd'hui, en Roumanie, les forêts sont presque uniquement contrôlées par l'industrie étrangère qui maîtrise toute la filière bois : de l'abattage jusqu'à la transformation. L’exemple le plus préoccupant est celui de la compagnie autrichienne Schweighoffer, leader sur le marché, arrivée en Roumanie en 2003 et qui prélève 2,6 millions de tonnes chaque année. C’est depuis cette date que le désastre a commencé. Actuellement, Schweighofer investit 150 millions € pour une usine de bois à Reci (Covasna). Il a déjà quatre usines en Roumanie avec un chiffre d'affaire annuel total de 500 millions €. Ce riche industriel gagne plus d'un million € par semaine de bois roumain (bénéfice net).

C'est hélas ça le libéralisme de marché que le peuple roumain a souhaité de tous ses vœux. Et pour permettre à cet individu, déjà très riche, de s'enrichir encore un peu plus, la Roumanie va commettre un écocide sur la chaîne des Carpates. Les pots-de-vin doivent couler à flot car un ancien ministre roumain de la Défense est personnellement impliqué dans les relations commerciales avec Schweighofer, ainsi que les députés des régions hongroises de Roumanie dans lesquelles l'Autrichien a développé ses entreprises.

Le gouvernement roumain vend le patrimoine naturel du pays, dont il a la responsabilité, aux compagnies privées étrangères. C'est de la haute trahison d'État qu'il ne faut pas laisser faire !