Après des années de déni, à se faire croire que le politiquement correct était une lubie d’intellectuels conservateurs paranoïaques, une partie de la gauche médiatico-intellectuelle commence à comprendre que la cancel culture est un vrai problème.
Elle a eu besoin d’attendre qu’il lui explose au visage pour s’en indigner.
Tant qu’on ne s’en prenait qu’à des penseurs étiquetés de « droite », il n’y avait pas de quoi s’indigner, mais maintenant que la Révolution dévore ses enfants et que la gauche elle-même est ciblée, elle s’alarme et s’indigne.
Tant mieux.
Censeurs
Il faut dire que lorsque la simple prononciation des mots homme et femme peut être considérée comme une provocation transphobe, nous ne sommes pas loin de la démence.
Comment a-t-on basculé dans un monde où celui qui rappelle que les femmes ont des menstruations et que les hommes n’en ont pas relève du propos haineux ?
Mais il ne faut pas se contenter d’un diagnostic de surface.
Nous ne sommes pas seulement devant quelques étudiants radicaux qu’il suffirait de confronter pour revenir à la normalité.
Le cancer est bien plus diffusé qu’on ne le croit.
Ces étudiants se fanatisent parce que bien des professeurs les radicalisent, dans des classes où le militantisme se maquille en expertise.
Les théories les plus délirantes passent dans l’université pour autant d’innovations créatrices et sont généreusement subventionnées.
Dans les sciences sociales et en littérature, le savoir universitaire, aujourd’hui, est trop souvent un discours idéologique qui cherche à s’exprimer dans un jargon scientifique.
Qui lit les revues universitaires ne peut qu’être fasciné par les aberrations intellectuelles qui s’y publient, avec la bénédiction des pairs. D’ailleurs, on trouve chez les professeurs plusieurs ardents censeurs.
Tout cela n’est pas sans lien avec le processus d’embauche dans les départements. Derrière le mythe de l’autonomie universitaire dominent des coteries militantes souvent sectaires. Les professeurs se sélectionnent selon les codes de l’entre-soi.
On se demande pourquoi les administrations universitaires se couchent. C’est qu’ils sont nombreux, chez les cadres, à partager la logique de la gauche woke, et prétendent encadrer les sujets décrétés « sensibles ».
Chez certains, c’est assumé. Chez d’autres, c’est à moitié. Ceux-là se prennent pour des modérés. Ils oublient qu’on ne peut pas être woke à moitié. Le wokisme est un engrenage. Ils achètent des discours qui conduisent inévitablement, tôt ou tard, au contrôle idéologique des dissidents.
Professeurs
Chose certaine, le milieu académique est incapable de se réguler lui-même. Il a laissé se développer des champs d’études idéologiques, le processus d’embauche devenir sectaire, les milices étudiantes d’extrême gauche faire la loi sur plusieurs campus. Pire encore, il les a encouragés ou prétend les comprendre.
Il est non seulement nécessaire de défendre la liberté académique avec une loi, mais il est nécessaire de réformer l’université. Ce sera une vaste tâche. Mais on ne peut laisser une institution censée valoriser la recherche et la curiosité devenir l’exact contraire de ce qu’elle doit être.
Il faut sauver l’université de ceux qui auraient dû en être les gardiens et qui l’ont trahie.
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