Selon Raymond Bachand

Les turbulences de l'économie mondiale pourraient secouer le Québec en 2012

Crise du capitalisme mondial





La Presse canadienne Québec — L'économie québécoise tiendra le coup cette année, mais pourrait subir en 2012 les contrecoups des turbulences qui secouent l'Europe et les États-Unis, selon le ministre des Finances Raymond Bachand.
En point de presse hier à Québec, le ministre Bachand et son collègue du Développement économique, Clément Gignac, ont voulu se faire rassurants sur l'état actuel de l'économie du Québec. Même si les exportations «souffrent un peu» à cause de la conjoncture, les indicateurs économiques, pour l'instant, restent favorables, a assuré M. Bachand.
«L'économie québécoise va bien dans le contexte mondial. L'emploi est en croissance, le taux de chômage est à son plus bas, les investissements privés sont en croissance, les exportations sont stables, bien qu'elles souffrent un peu, et la consommation va bien», a-t-il dit en marge de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres.
La consommation intérieure et la vigueur du marché canadien donnent du tonus à l'économie québécoise, a soutenu M. Bachand, qui maintient à 2 % les prévisions de croissance pour 2011.
La situation pourrait cependant se gâter en 2012, à défaut d'une embellie sur les marchés étrangers. «Les États-Unis et l'Europe, c'est 80 % de nos marchés d'exportation, [alors] ça affecte, a convenu le ministre Bachand. Les prévisions de croissance de 2 % annoncées au budget sont maintenues pour l'année en cours. S'il y a un impact, ce sera pour 2012, et on ajustera ça lors de la mise à jour [à l'automne].»
Caisse de dépôt
Quant à la Caisse de dépôt et placement, même si elle n'est pas à l'abri des fluctuations boursières, elle dispose de plans de gestion du risque «costauds», a poursuivi M. Bachand. «La Caisse de dépôt a mis en place toute une stratégie d'investissement depuis deux ans pour ne plus être autant à risque que par le passé.»
L'an dernier, la Caisse a dégagé, avec 13 %, l'un des meilleurs rendements au pays.
La récente décote de crédit des États-Unis par la firme Standard & Poor's — de triple A à AA + — a entraîné dans son sillage de fortes fluctuations dans les marchés boursiers ces derniers jours. Le ministre québécois des Finances tente de ne pas se laisser distraire par cette agitation.
«Les Bourses ont monté considérablement depuis deux ans. Comment qualifier ce qui se passe depuis une semaine, dix jours? Je crois qu'il faut regarder ça sur des périodes à long terme», a-t-il estimé.
Même si elle demeure largement dépendante du marché américain, l'économie québécoise profite aussi de la demande asiatique, a souligné de son côté le ministre Gignac. Le «boom» des ressources naturelles procure le plein emploi dans certaines régions et même des pénuries de main-d'oeuvre.
Cette situation, selon M. Gignac, illustre à quel point la conquête de nouveaux marchés comme ceux de la Chine et de l'Inde, par exemple, est fondamentale.
D'ailleurs, le premier ministre Jean Charest effectuera une troisième visite en Chine, du 28 août au 2 septembre, à la tête d'une délégation commerciale. Cette mission sera précédée d'un séjour de 72 heures au Japon.
Sur le plan politique, M. Bachand se félicite du plan de retour à l'équilibre budgétaire adopté il y a deux ans par le gouvernement Charest.
En maintenant le cap sur ses objectifs de contrôle de la dette et de retour à l'équilibre, le gouvernement du Québec démontre sa crédibilité auprès des marchés, a fait valoir le ministre des Finances.


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