Au sujet de la gestion de crise

Les Québécois, des cobayes?

Les itinérants et l’intolérance de Legault

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Tribune libre

Pour être honnête, je ressens un certain malaise eu égard à la décision du gouvernement du Québec de prendre le risque d’attendre jusqu’à 90 jours pour administrer la deuxième dose du vaccin, espérant ainsi sauver des vies et réduire la pression sur le réseau de la santé… un scénario dans le meilleur des mondes!


Or, la réalité est toute autre. En effet, il n’existe actuellement aucune donnée scientifique sur l’efficacité du vaccin six semaines après la première dose, soit 42 jours, les recommandations des fabricants estimant même le délai entre les deux doses entre 3 et 4 semaines.


Par ailleurs, le Québec, jusqu’à maintenant, présente le pire bilan au Canada, avec près du tiers des cas de tout le pays et la moitié de tous les décès. Avons-nous vraiment la marge de manœuvre pour se servir des Québécois comme cobayes? Ne serait-ce pas plus sage de mettre l’accent sur la qualité plutôt que la quantité avec tous les risques qu’elle comporte?


Après près d’un an de mesures sanitaires restrictives, les Québécois perçoivent le vaccin comme la lumière au bout du tunnel. Il serait fort désolant qu’une décision allant à l’encontre des fabricants du vaccin vienne bouziller tous les efforts consentis pour venir à bout de ce satané virus.


Les itinérants et l’intolérance de Legault


Le décès tragique d’un itinérant retrouvé mort dans une toilette sanitaire n’a pas eu l’heur de faire broncher François Legault d’un iota sur sa décision de n’accorder aucune exception aux itinérants eu égard aux règles imposées par le couvre-feu.


Et pourtant, là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est que les mesures dictées par le couvre-feu ordonnent aux Québécois de demeurer à l’intérieur de leur résidence ente 20h et 5h alors que les sans-abris vivent la majeure partie de leur vie l’extérieur.


Notre premier ministre est allé jusqu’à imaginer une scénario où lui-même pourrait se faire passer pour un itinérant et ainsi contourner les règles. Et toute cette comédie burlesque dans un contexte où il venait de vanter le « gros bon sens » avec lequel les policiers gèrent la situation!...


Soyons sérieux… Les itinérants, notamment à Montréal et Québec, sont les laissés-pour-compte de la société, des marginaux qui dérangent l’ « ordre établi ». Dans ces circonstances, il m’apparaîtrait juste et équitable de leur accorder tout au moins le droit de passer la nuit dans leur « résidence sous les étoiles »!



Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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