Tergiversations systémiques de la CAQ

Le troisième lien, un choix électoraliste

Pensées personnelles sur la société

Tribune libre

Paradoxalement, la clôture de la session parlementaire à Québec coïncide avec la énième réouverture de la saga sur le troisième lien autoroutier entre Québec et Lévis, et ce, nonobstant le rejet d’un tel projet de la part de la Commission de dépôt et de placement du Québec (CDPQ). Toutefois, les experts de la CDPQ, sans se prononcer sur cette alternative, ouvre la voie à un troisième lien en alléguant la sécurité économique. Il n’en fallait pas davantage pour que la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, saute sur cette opportunité alors qu’il y a un an à peine, elle faisait l’apologie de la solidité du pont Pierre-Laporte et que, de ce fait, le troisième lien n’avait aucune pertinence entre les deux rives reliant Québec et Lévis.

Tout en virement de capot de la part de la ministre. L’inhumation du troisième lien en 2023 se métamorphose en exhumation un an plus tard. L’insécurité du pont Pierre-Laporte devient soudainement un risque pouvant conduire à sa fermeture temporaire ou permanente immédiate obligeant les camions lourds à faire un détour insensé vers le pont Laviolette à Trois-Rivières, une situation qui provoquerait le chaos chez les caquistes et à laquelle il faut immédiatement remédier, et ceci sans aucune étude préalable ni estimation des coûts.

Et les citoyens de la Capitale Nationale dans tout ce tohu-bohu? Où en est rendue leur crédibilité devant les nombreuses tergiversations de ce gouvernement eu égard au troisième lien? Comment interpréter le fait que ce changement de cap se produit deux ans avant les élections de 2026, soit le temps nécessaire pour permettre à la CAQ de peaufiner le projet et de le présenter comme promesse prioritaire de réalisation au cours de la prochaine campagne électorale?

À mon sens, derrière ce énième revirement dans le dossier du troisième lien se cache un choix électoraliste, une décision improvisée de toutes pièces pour permettre à la CAQ de redorer son blason et de remonter dans les sondages… Or, les Québécois sont échaudés, leur crédibilité envers la CAQ est au point mort, et tous ses efforts pour remonter sa cote de popularité sont vains.

Pensées personnelles sur la société

Notre société automatisée est en train d’oublier que c’est le cerveau humain qui l’a conçue.

Nos dirigeants auraient avantage à mettre à profit l'expérience des personnes âgées au lieu de les enfermer.

Notre monde souffre de trop apprendre et de ne pas assez comprendre.

L’argent véhicule les pires paradoxes en permettant à l’être humain d’explorer les frontières de l’inconnu au moment où des enfants crèvent de faim sur notre planète.

Aussitôt élus, nos dirigeants préparent leur prochaine élection pendant que les jeunes ont le mal de vivre, que les chômeurs se multiplient et que les personnes âgées errent dans des mouroirs.

Les écoles devraient enseigner aux enfants à lire, écrire et compter sans le support de l’informatique.

La naïveté va jusqu’à croire que le guichet automatique va remplacer le service à la clientèle.

Notre société représente le modèle pyramidal par excellence, peu de gens en haut, beaucoup en bas.


Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2101 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • François Champoux Répondre

    19 juin 2024

    Bonjour M. Marineau,


    Depuis ses débuts, la CAQ aura été un parti plus électoraliste que pour la qualité de vie des citoyens; ses candidats furent élus en masse grâce au débat sur la laïcité de l’État du Québec qui a donné cette loi 21 truffée d’exceptions, de paternalisme et, oh combien, partisan d’une courte vue de l’évolution de la société, des sociétés.


    C’est malheureusement aussi le propre de tous les partis politiques : nos démocraties ont ce défaut de conception de courte vue : les partis politiques ne devraient pas être pour bâtir des sociétés humaines.


    Je pense que les Québécois se réveillent lentement mais sûrement vis-à-vis ce parti d’opportunistes : la gestion d’un État est plus que politique : il doit être humaniste et répondre aux besoins raisonnables des personnes. La gestion d’un État doit se faire dans un esprit universel, une vision à long terme : «gouverner c’est prévoir» nous dit cette vieille maxime; avec la CAQ «gouverner, c’est prêcher». Les ténors du parti prêchent la bonne nouvelle, nous disent où sont les démons à éviter pour la vie bonne, mais n’arrivent à rien faire de constructif pour vraiment gouverner et bâtir une société où il fait bon vivre. La responsabilité est toujours ailleurs, et notre comptable agréé premier ministre ne sait plus compter pour découvrir le prix de vraies affaires. 


    On nous manque de respect et l’on se tait. Erreur. Il faut au moins lever la main et dire : «Oh là, c’est assez l’abus de pouvoir.»


    Savez-vous qu’il y a des lois au Québec qui permettent l’exploitation indue des personnes au profit de favorisés du système? Je les découvre au fur et à mesure de mon implication dans ma société. Exemple : les Coopératives de solidarité. Oui, au nom du coopératisme, les lois sont maintenant orchestrées afin d’exploiter la crédulité des gens pour favoriser une minorité! Comme société, on recule au lieu d’avancer vers plus de conscience, vers plus de responsabilités personnelles. 


    Et n’allez pas croire que c’est récent : ma plus étonnante découverte date de plus de 50 ans : la Caisse d’économie solidaire Desjardins! Selon un article du journal «Le Devoir», on y découvre la manigance : https://www.ledevoir.com/economie/187508/developpement-solidaire-international-la-csn-s-est-dotee-d-outils-collectifs-pour-assurer-l-essor-economique


    Il faut se rappeler la faillite des Caisses d’entraide économique en 1981; autre exploitation de la crédulité des gens. Et que dire de celle des religions! La peur de l’enfer nous a bien conditionnés à l’obéissance, aidés en cela par nul autre qu’Emmanuel Kant et son invitation à nous servir de notre entendement, mais à obéir!


    La démocratie nous a donné le coopératisme au XIX siècle, mais aujourd’hui, celui-ci s’est tranquillement vicié, empoisonné de ses meilleurs tribuns tels un Claude Béland que nous avons cru sincère. Avec lui, Desjardins a dérivé vers un mariage communisme-capitalisme sans trop que les sociétaires s’en aperçoivent. Et on l’a cru! Aujourd’hui, le coopératisme sent le communisme à plein nez (sa dictature), les sociétaires de toutes sortes de coopératives sont traités en contribuables qui doivent se soumettre où mourir! Les dons, commandites, subventions de Desjardins pullulent et les membres font le deuil de leurs ristournes qui fondent comme neige au soleil de juillet. Ils le doivent, car s’ils protestent ils seront exclus de LEUR coopérative par des règlements de régie interne instaurés en 2010 par Monique F. Leroux (4.6; saine conduite d’un membre et 4.7; réprimande, suspension, EXCLUSION)! Je fus exclu personnellement 7 fois depuis 2011 des Caisses où j’étais membre souvent depuis des décennies.


    Et voici que nos partis politiques nous vendent cette soumission alors qu’ils devraient se soumettre à la vie bonne pour la majorité.


    Je rejoins votre paradoxe sur l’argent, mais avec cette nuance : l’argent est une nécessité vitale à la réalisation d’une saine communauté et son indépendance, son autonomie; le problème, c’est son accumulation trop grande par des opportunistes sans scrupule. C’est bien humain, mais c’est mortel. Quand la démesure s’empare de certains qu’on place en position d’autorité, le chaos est à venir et est effectivement là. 


    Il y a un équilibre à retrouver sinon…


    François Champoux, Trois-Rivières