Le terrorisme intellectuel

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Il fleurit dans les universités






La journaliste Marie-Ève Tremblay, de Radio-Canada, diffusait, lundi, sur Facebook un reportage-choc sur la liberté d’expression dans nos universités.




Elle a fait une expérience à l’UQAM en diffusant deux affiches sur les babillards.




La première, associée à la gauche radicale, faisait l’apologie du vandalisme. La seconde était associée au nationalisme et mettait l’accent sur les enjeux liés à l’identité québécoise.




La première n’a suscité aucune querelle.




Censure




La seconde a fait scandale. Ces vilains nationalistes ne devraient pas avoir le droit de parler dans les locaux d’une université!




Une association étudiante, l’AFESH, a même rappelé qu’elle se donnait le droit de décider ce qui serait entendu ou pas sur le campus.




Vive la censure vertueuse!




On se demandait même comment faire taire certains professeurs idéologiquement suspects.




Pourtant, ceux qui connaissent un peu le sujet n’ont pas été surpris par le reportage.




Cela fait un bon moment que le terrorisme intellectuel, pour reprendre la formule de l’historien Jean Sévillia, y est la norme.




À l’Université, on pratique l’intolérance idéologique en toute bonne conscience.




L’idée à la mode, actuellement, c’est celle du safe space. Des étudiants s’identifiant à certaines minorités se sentent si fragiles qu’ils ne veulent pas entendre un discours les contredisant. Ils veulent vivre dans une bulle aseptisée, insonorisée.




Certains discours leur semblent intolérables?




Vite, une interdiction! Ceux qui ne sont pas de gauche sont traités comme des ennemis.




Sur les médias sociaux, ces étudiants se transforment en trolls haineux et lynchent leurs contradicteurs. Ils rêvent de censure, travaillent à ruiner des réputations, diabolisent leurs contradicteurs.




Ils cultivent un discours haineux. Mais la haine d’extrême gauche est si vite pardonnée!




Et qu’on ne croie pas que le phénomène est exclusif à l’UQAM. Il se généralise dans les universités nord-américaines.




Le scénario est toujours le même: des groupuscules sectaires d’extrême gauche nous expli­quent posément que la liberté d’expression ne doit pas être instrumentalisée pour permettre l’expression publique d’idées réactionnaires, racistes, antiféministes ou colonialistes.




Le problème, c’est la définition de ces termes: l’extrême gauche en vient à nommer racistes, sexistes ou colonialistes tous ceux qui ne se soumettent pas à ses dogmes.




Intolérance




En gros, quiconque n’est pas avec la gauche radicale est contre elle.




Les accusations pleuvront. Xénophobe, islamophobe, transphobe: ces mots ont surtout pour vocation de faire taire ceux à qui on les accole gratuitement. C’est de l’intimidation idéologique.




Il faut dire qu’on trouve beaucoup d’intellectuels sectaires maquillés en experts pour endosser cette chasse aux sorcières, et même pour la mener.




J’ajoute mon petit témoignage à cela.




En 2013, je soutenais ma thèse de doctorat. Mais quelques étudiants d’extrême gauche avaient annoncé leur volonté d’empêcher ou de perturber la soutenance. L’Université a été obligée d’assurer une sécurité supplémentaire pour l’événement.




Je rappelle qu’on parle de l’Université, vouée à la liberté de l’esprit, à la recherche, à la discussion, au débat intellectuel, à la confrontation civilisée des points de vue, et non d’une secte où les adorateurs d’une idéologie seraient en droit d’exclure ceux qui ne partagent pas leurs dogmes.



 




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