L'avenir du Bloc

Le salut dans la fuite

Les Québécois ont-ils vraiment besoin d'un deuxième parti indépendantiste à Ottawa?

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Tribune libre

Les sept députés démissionnaires qui ont claqué la porte du Bloc québécois le 28 février, alléguant être incapables de travailler avec la chef du parti, Martine Ouellet, lui reprochant son intransigeance, franchissent un autre pas en coupant définitivement les ponts avec le Bloc dans le but éventuel de fonder un nouveau parti politique.


Or, dans toute cette saga qui oppose Martine Ouellet au Groupe parlementaire québécois à la Chambre des communes, je demeure inconfortable sur le fait qu’une des raisons principales qui opposent les deux parties réside dans le fait que, d’une part, la chef du Bloc veut profiter de toutes les tribunes pour parler des avantages de l’indépendance du Québec, et que d’autre part, les députés démissionnaires désirent protéger les intérêts des Québécois.


En quoi ces deux stratégies sont-elles contradictoires? À mes yeux, elles sont davantage complémentaires et apparaissent toutes les deux en priorité dans les statuts du Bloc québécois.


En conséquence, pourquoi les « opposants » ne s’assoient-ils pas à la table avec la chef désignée pour convenir d’une stratégie commune permettant aux deux parties de tirer avantage de leur union, plutôt que d’agir comme des enfants gâtés qui tentent d’obtenir leur salut dans la fuite? D’ailleurs, les Québécois ont-ils vraiment besoin d’un deuxième parti indépendantiste à Ottawa?


En bref, messieurs les démissionnaires, agissez en adultes responsables et cessez de vous cantonner dans un groupuscule parallèle qui ne réussira qu'à semer la zizanie au sein des forces souverainistes sur la colline parlementaire fédérale...pour la plus grande joie des partis fédéralistes!




Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Marc Labelle Répondre

    4 mai 2018

    Les deux camps au sein du Bloc partagent l’aspiration à l’indépendance et la détermination de défendre les intérêts du Québec.  C’est l’accent mis sur l’une ou l’autre qui les distinguent.  Or, il y a bel et bien une priorité : la promotion de l’indépendance, puisqu’elle est énoncée à l’article 1 du programme, plutôt qu’à l’article 9.  En effet, elle seule peut éclairer et articuler les prises de position dans les divers dossiers ; sinon, la fragmentation des perceptions et des volontés entrave l’essor du parti.


     


  • Gaston Carmichael Répondre

    3 mai 2018

    Allez lire la déclaration de Rhéal Fortin sur sa page facebook.  Il n'en a que pour la défense des intérêts du Québec.  La promotion de l'indépendance y est totalement absente.  Pourtant, l'article UN du programme du Bloc ne peut pas être plus clair:


    "1.1 Pour le Bloc Québécois, la souveraineté est le seul véhicule permettant

    à la nation québécoise de s’épanouir pleinement. Non seulement le Bloc

    Québécois est le défenseur de l’option souverainiste à Ottawa, il en est

    aussi le promoteur. Bien que seul un gouvernement souverainiste élu à

    l’Assemblée nationale permettra au Québec d’enclencher le processus lui

    permettant d’accéder à la souveraineté, le Bloc Québécois utilise chaque

    tribune et chaque occasion pour expliquer et démontrer la nécessité de

    la souveraineté du Québec et ainsi contribuer à renforcer le mouvement

    souverainiste québécois."


    La défense des intérêts du Québec se trouve en la section 9.1.  Donc, le mandat du Bloc est donc bel et bien double, mais on ne peut pas faire l'économie de la promotion de l'indépendance.


    "9.1 Le Bloc Québécois a toujours défendu les valeurs et les intérêts du Québec

    et de sa population, sans compromis. Malgré la présence de 75 députés

    du Québec à la Chambre des communes, seuls ceux du Bloc Québécois

    ont fait valoir, dans tous les dossiers, les intérêts propres au Québec. En

    fait, seul le Bloc Québécois se pose systématiquement la question devant

    toute mesure proposée par Ottawa : est-ce bon pour le Québec ? Bref, seul

    le Bloc Québécois peut penser au Québec d’abord, comparativement aux

    partis fédéralistes qui pensent au Canada d’abord."


    Sur sa page facebook, Rhéal Fortin a l'audace d'écrire "Nous sommes des indépendantistes rassembleurs : nous voulons rallier. ".  Pourtant, ce sont eux qui ont lancé cette grenade au millieu du parti, et ont ainsi entraîné une fracture des plus dommageables.  Les média ont entrés dans le jeu pour faire porter le blâme des dommages à Mme ouellet.