CONSTITUTION

Le recul constitutionnel après la défaite référendaire de 1980 et le recul démographique après la défaite référendaire de 1995

L'opinion sur l'immigration également touchée par la défaite de 1995

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Chronique de Rodrigue Tremblay

ADDENDUM


Un article publié dans le journal torontois Financial Post, le lundi 30 octobre 2023, comporte un graphique montrant l'évolution des attitudes de la population canadienne face à l'immigratioon, depuis 1977 jusqu'à nos jours, telle que colligée par la maison de sondage Environics. 


Ce graphique historique peut être consulté dans le cadre de l'article ici :


Immigration Support Backslides in Canada on Housing Crisis


https://financialpost.com/pmn/business-pmn/immigration-support-backslides-in-canada-on-housing-crisis


Le graphique dans cet article montre bien qu'après la défaite du référendum de 1995, il s'est produit un énorme revirement dans l'attitude de la population canadienne face l'immigration.


En effet, avant 1995, les sondages de Environics montrent qu'une forte proportion de la population canadienne était d'accord avec la proposition qu'il y avait « trop d'immigration au Canada », dans un rapport d'environ 60% en accord VS environ 20% en désaccord.


Après 1995, cependant, les rapports se renversèrent complètement. En effet, en seulement quelques années, environ 60% de la population canadienne commença à se déclarer en désaccord avec la proposition qu'il y avait « trop d'immigration au Canada », tandis que ceux et celles que se déclaraient en accord avec la proposition chuta drastiquement aux environs de 20%.


Il est difficile de ne pas y voir l'influence qu'a eu, au Canada anglais, le référendum québécois. Aucun autre facteur ne peut expliquer un tel revirement rapide des attitudes concernant l'immigration.


Par conséquent, ce ne fut point la seule défaite référendaire de 1980 et l'Acte constitutionnel de 1982 qui ont conduit à un important recul constitutionnel pour le Québec, lequel est consigné dans l'Acte constitutionnel de 1982. Dans les faits, la défaite référendaire de 1995 persuada une importante proportion de la population canadienne que la politique fédérale d'immigration pouvait servir d'instrument pour empêcher le Québec de revenir avec un troisième référendum sécessionniste.


Ce changement dans les attitudes au Canada anglais a eu beaucoup plus de conséquences pour le Québec que la simple Loi sur la Clarté (Clarty Act) adoptée par le Parlement fédéral en l'an 2000.


En effet, c'est ce changement dans l'attitude de l'électorat canadien qui permit au Parti libéral du Canada, dirigé par J. Trudeau, élu en 2015, de mettre de l'avant une politique d'immigration massive, laquelle a cours encore aujoud'hui, et laquelle était conforme à la proposition du groupe de pression torontois 'Century Initiative' de tripler la population canadienne pour atteindre 100 millions d'habitants en l'an 2100.


L'objectif non avoué, et dissimulé derrière des arguments faibles au plan économique, vise à se servir de la politique fédérale d'une immigration massive, quelque soit la conjoncture économique, pour noyer la seule province à majorité française, le Québec, dans une mer migratoire.


Conclusion


Après le recul constitutionnel de 1982, suite à la défaite référendaire de 1980, le Québec a subi un second recul, cette fois-ci un recul démographique, lequel menace peut-être encore plus son existence comme seule province à majorité francophone au Canada.


En effet, ces deux reculs se renforçant l'un l'autre constituent une menace existentielle pour le Québec. Il y va de la responsabilité du gouvernement du Québec mais aussi de tous les Québécois et Québécoises de contrer une telle menace.


Professeur Rodrigue Tremblay, émérite


Université de Montréal, économiste et ancien ministre québécois



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http://rodriguetremblay.blogspot.com/2023/09/



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