Donald Charette - Il faudrait dégonfler les attentes en ce qui concerne la rencontre économique de cette semaine organisée par le gouvernement Charest.
Beaucoup de gens ont cru, à tort semble-t-il, que le Québec allait nous indiquer, en ce début de 2010, les options à considérer pour nous sortir du marasme financier.
Rappelons que nous faisons face à un manque à gagner de plus de 5 milliards, mais qu’on anticipe malgré tout un retour à l’équilibre budgétaire en 2013.
Depuis des mois, nous entendons parler de hausse de tarifs d’Hydro-Québec, de la TVQ, de compressions dans les ministères..., mais les décisions devront attendre. « Nous voulons alimenter la réflexion, il n’y aura pas d’arbitrage de fait », souligne-t-on dans l’entourage de Jean Charest.
Révélateur que cette rencontre soit orchestrée par le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale. Cette rencontre, c’est un sommet version light ou un non-sommet. On peut bien admettre que les libéraux sont réfractaires au mot sommet, trop associé au Parti québécois et à sa façon de gouverner, mais il y a des limites à banaliser la chose. Le 4 décembre dernier, le premier ministre Jean Charest annonçait pourtant ses couleurs : « Vous pouvez effacer le mot sommet, là. On n’est pas au sommet... il y aura une consultation. »
Chaque année, en période de préparation du budget, le ministre des Finances consulte des groupes ou lobbies pour entendre leurs suggestions. L’exercice de cette semaine est une contraction de cette consultation. En fait, on a sans doute consacré plus de temps à discuter d’obscurs projets de loi l’automne dernier.
Selon le programme dévoilé vendredi, la rencontre commence en soirée mercredi par un discours de 20 minutes du PM, discours suivi d’un cocktail! Quant au déroulement du jeudi, on aura droit à deux plénières ouvertes aux médias et à deux heures d’ateliers à huis clos. À 15 h, fin des émissions, tout le monde retourne chez lui. Si on calcule bien, cette rencontre consacrera 4,5 heures au Québec, à ses finances, à son économie et à son avenir.
Il ne faut oublier, en effet, que le gouvernement a l’intention durant cette rencontre d’aborder la question de l’économie du Québec et des défis que cela représente « pour les 20 prochaines années ».
Tout le monde aura intérêt à être expéditif et à ne pas gaspiller sa salive. Il est vrai que le PQ tombait dans l’excès contraire, mais au moins ces séances étaient publiques.
Interpellé publiquement par un premier ministre, un chef syndical ou un patron peut difficilement refuser de contribuer à la solution.
Trois groupes mis sur pied à l’automne, la Commission des partenaires du marché du travail (les représentants habituels du « peuple »), le Conseil des partenaires économiques et le Groupe des décideurs financiers feront connaître leurs recommandations, et les participants (une centaine de groupes) auront un généreux deux heures pour en débattre. Espérons qu’il n’y a pas un chapelet de recommandations.
Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec ont mené ces derniers jours une opération d’information intitulée Québec dans le rouge qui a suscité une réaction enthousiaste et intéressée des lecteurs.
On peut se demander si les contribuables n’y ont pas consacré plus de temps que le gouvernement.
donald.charette@journaldequebec.com
Le non-sommet de Jean Charest
Si on calcule bien, cette rencontre consacrera 4,5 heures au Québec, à ses finances, à son économie et à son avenir.
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