Le néocon d’hier et le post-néocon d’aujourd’hui

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Les États-Unis jouent avec le feu

« Un groupe d’informaticiens très important et d’avocats spécialisés en droit  électoral » a étudié la victoire de Donald Trump lors des élections présentielles et a conclu que les manipulations frauduleuses des machines de votes ont eu lieu dans trois Etats clés : Le Wisconsin, le Michigan, la Pennsylvanie. Peut-être bien plus. La recommandation du groupe pour un contrôle électoral indépendant est tombée dans l’oreille d’un sourd. Cependant, les démocrates préfèrent plutôt accuser la fédération de  Russie de la victoire de Trump.


Ce cinéma permet d’alimenter chez les Américains la conviction qu’ils vivent dans une démocratie, et des milliers de personnes y consacrent des millions de dollars pour s’assurer que, selon le concept tant décrié de Edward.S.Herman, « les électorales de façade » remplissent leur rôle de reproduction sociale dans le pays.


Il n’y avait cependant aucune possibilité pour Hillary de remporter les élections présidentielles dans la pantomime rituelle de l’été dernier. Si des magouilles avaient été nécessaires, cela aurait été organisé sans aucun problème, (comme ce fut le cas pour les élections de 2000 où la cour suprême céda la présidence à George W. Bush).


Pour comprendre la raison pour laquelle les personnes surnommées  « les maîtres de l’Amérique » par le père fondateur John Jay ont ordonné la défaite électorale de la néoconservatrice Hilary Clinton pourtant fortement établie, il faudrait remonter dans les années 70.


En termes de ressources physiques et de potentiel énergétique, l’Empire américain est mort en 1975 lorsque les forces américaines ont fui l’Asie du Sud-Est. La nation avait déjà atteint son apogée dans la production énergétique, la production sidérurgique, et les salaires par habitant. L’avenir ne pouvait apporter que le déclin et l’endettement. Même si ce processus de mort planait au-dessus des structures de pouvoirs des Etats–Unis, le système du pétrodollar était en pleine expansion et envahissait le commerce, les finances et l’appropriation du marché. Un groupe de conseillers politiques déjà connu sous le nom de néoconservateurs a pris conscience du potentiel d’un impérialisme renouvelé inhérent au système du pétrodollar et a donc vendu aux maîtres de l’Amérique un autre moteur (financé par cette machine d’argent facile et en brandissant tout ce qui a été appris sur la guerre froide) pour aller vers l’hégémonie américaine mondiale.


Ce en quoi ils ont réussi.



Le premier gambit du néoconservateur était le renversement du gouvernement afghan. Ceci et la révolution d’Iran ont permis  à ces radicaux de voler les élections présidentielles américaines de 1980 au titulaire Jimmy Carter. Le Président Reagan, ou plus précisément le vice-président H.W.Bush, a immédiatement mis fin à la détente pour commencer la seconde guerre froide. La tension a été appliquée sur l’Union Soviétique et cinq ans plus tard sa chute tragique a commencé, mais il n’existe aucune preuve réelle qui indique que la course à l’armement du gouvernement Reagan ou le soutien des rebelles combattants l’Afghanistan ait eu un effet réel sur l’Union Soviétique. Cependant, les néoconservateurs se sont attribué le mérite de ce désastre ;  les années suivantes les maîtres de l’Amérique leur ont donné un capital politique immense.



En brandissant les lauriers issus de la victoire de la guerre froide, les conservateurs accélèrent leur programme impérial insensé et voué à l’échec. Ils ont avalé l’Irak en 1990, attaqué la Somalie, détruit la Yougoslavie  (ce qui était un test pour la Fédération de Russie) et ont encouragé le terrorisme islamique dans le Caucase. Si les puits d’exploration énergétique d’Exxon se trouvant sous et à cheval sur la mer Caspienne n’avaient pas été si désastreusement décevants, l’histoire aurait pu être différente. Enormément différente. Quoi qu’il en soit, les résultats furent néanmoins négatifs, et dans la panique, (après avoir cru qu’une seconde Arabie Saoudite se trouvait sous la mer Capsienne) les néoconservateurs se sont tournés vers le Sud pour conquérir les dernières réserves de pétrole restantes sur la planète. Il faut rappeler qu’en 2001, la Fédération de Russie semblait se désintégrer.


Les néoconservateurs, maintenant sous les ordres du vice-président Dick Cheney, organisèrent un casus belli et envahirent l’Afghanistan et l’Irak. Le plan initial entraînait une redéfinition complète (par une série d’invasions) de la carte du Moyen-Orient, aboutissant à une reconquête triomphale de l’Iran.


Cependant les choses ne se sont pas déroulées comme prévu.



Les guerres en Afghanistan et en Irak n’ont pas été un succès rapide comme l’avait promis le secrétaire à la défense américain Donald Rumsfeld. La planète avait atteint en 2006 le pic de sa production d’hydrocarbures ; à la suite de cela, l’activité économique est  devenue un jeu à somme nulle. Par conséquent, l’ancienne magie n’opérait plus pour les Etats clients de l’Empire. La résistance à l’hégémonie américaine avait augmenté, mais les néoconservateurs ne pouvaient que persévérer, car faire autrement aurait provoqué un effondrement économique.



La Libye, la Syrie, et l’Ukraine ont été les résultats de ce dernier coup de dés des néoconservateurs. La première a ouvert les yeux au monde sur le mensonge de la civilisation occidentale, la deuxième finira par aboutir à la plus grande défaite de l’Amérique depuis le Vietnam, mais la troisième, l’Ukraine est ce qui a affecté le plus les élections américaines de 2016. Les néoconservateurs, qui ont dirigé la politique étrangère des EU pendant près de trente ans, n’étaient pas marqués par la destruction de la Libye et de la Syrie. Ces catastrophes étaient très importantes mais ce fut le fiasco de l’Ukraine qui leur a vraiment été fatal.


Les soi-disant opérations antiterroristes du régime néonazi fantoche de Kiev manipulé par les Etats-Unis contre les oblasts de Lugansk et Donetsk furent finalement la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Pour la toute première fois dans l’histoire, les Russes avaient décidé de vaincre à nouveau l’Occident une fois pour toute. Ils ont pu voir dans les destructions des villes et des villages du Donbass ce que les néo-conservateurs leur réservaient. A un moment donné, à la fin de l’année 2014 ou au début 2015 (peut-être même au moment où le chaudron de Debaltsevo s’était refermé sur Kiev) la fatidique décision fût prise.


Cela a mené à la mystérieuse disparition de onze jours du président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine (environ du 4 au 15 mars 2015). Les raisons de l’incroyable et étonnante absence  du Président Poutine, jamais réellement expliquée par les médias occidentaux, furent interprétées de manière légère. Poutine était décédé. Il pêchait. Il assistait à la naissance de son enfant bien-aimé. Les services spéciaux de l’Ouest n’étaient cependant ni intrigués ni insouciants au sujet de cet épisode. Il n’y avait qu’une raison possible qui explique l’absence de Poutine : il supervisait personnellement l’essentiel du plan opérationnel pour une frappe préventive Russe sur les Etats-Unis et l’Europe.


Comme l’a dit Poutine : « il y a cinquante ans, les rues de Leningrad m’ont appris une chose : si une attaque est inévitable, il faut frapper le premier. »


Les analystes des services de renseignements de l’Occident ont été stupéfaits de savoir que les Etats-Unis ne pouvaient pas lancer leurs missiles sur la Fédération russe sans être anéantis en retour. L‘ingénierie de l’industrie de la défense américaine ne pourrait pas mettre en place en temps opportun, un bouclier antimissile efficace entre la nation et une frappe russe, estimée avoir lieu à la fin de 2018.



Les néoconservateurs ont commis une tragique erreur.



Quelques mois plus tard, une succession d’événements extraordinaires s’est produite : premièrement le défilé de la journée de la victoire de 2015 a eu lieu, qui  marquait donc le 70ème anniversaire de la défaite de l’Allemagne nazie (par l’Union Soviétique). Pendant ce défilé le ministre de la défense Russe Sergey Shoigu, un Touvain de croyance bouddhiste, a fait le signe de la croix à la manière orthodoxe orientale, se recommandant ainsi lui-même et tous ses collègues russes aux mains de Dieu dans la guerre à venir contre les États-Unis. Deuxièmement, il y a eu la visite soudaine et préparée dans la panique du secrétaire d’Etat américain John Kerry à Sotchi, où il a tenté de convaincre son homologue russe que tout cela était un gros malentendu (Les Etats Unis n’avaient aucun plan contre la Fédérations Russe, vraiment pas du tout!).


Un an plus tard, le 23 Mars 2016 les Etats-Unis ont été forcés de faire quelque chose de plus important que simplement déclarer leurs bonnes intentions envers la Fédération de Russie et ses alliés. Une fois de plus, John Kerry est venu en Russie, cette fois muni d’une mallette bien visible à la main. Un flot de blagues a été diffusé dans les médias concernant le contenu de cette mallette et le Président Poutine a suggéré en plaisantant que celle-ci devait surement contenir des dollars américains. En fait, la mallette de Kerry contenait l’essentiel de la reddition des États-Unis à la Fédération de Russie (en contrepartie de l’annulation de la frappe nucléaire préventive russe contre les Etats-Unis). Les élites européennes se sont dissoutes dans une confusion inimaginable car ils savaient que sans leur demander leur avis, les Etats-Unis avaient renvoyé  l’Europe de l’Est, les régions baltes, les Balkans, et la Géorgie à la sphère d’influence de la  Russie. Les menaces vides, immédiatement après le placement de Donald Trump à la tête de la politique étrangère américaine, font écho à cette consternation.


Un des termes concrets de cette capitulation était que les néo conservateurs seraient détruits en tant que force dans la politique américaine. Cette destruction ne pouvait être réalisée par une nouvelle (presque une « tierce partie ») administration à la Maison Blanche. Le destructeur, l’ancien démocrate et actuellement républicain Donald Trump, rejeté par les deux parties politiques (les néo conservateurs), observait calmement à mesure que les événements du 8 novembre se déroulaient. . .


…presque comme si perdre les élections étaient quasiment impossible.


Il n’y avait aucune possibilité parce qu’il n’a pas « gagné » les élections américaines de 2016. Trump a été placé à la Maison Blanche par les maîtres de l’Amérique par peur de perdre tout ce qu’ils possèdent dans un holocauste nucléaire.



Il est important de souligner, pour finir, que le semblant d’élections de 2016 aux Etats-Unis, a très bien pu se dérouler comme ça devait l’être, c’est-à-dire faire en sorte que la machine politique néo conservative Clinton-Bush puisse être vaincue. Même perdant, ce clan politique détient encore un grand pouvoir. La démission du directeur du FBI James Comey qui a fait carrière en protégeant le syndicat du crime de Clinton contre les poursuites pénales en est la preuve.



Mais la Fédération de Russie est en mesure de faire face au pouvoir des néoconservateurs, elle possède des armes  (Tels que l’ICBM de Sarmat, l’objet 4202 et le complexe de défense antimissile S500) contre lesquels les EU d’Amérique n’ont absolument aucun remède.


On voit l’échec de l’attaque de missiles de croisière Tomahawk début avril sur la base aérienne syrienne.


On voit que l’administration Trump est en chute libre (en Syrie, en Ukraine et en Corée du Nord) depuis le 7 avril.


On voit que les maîtres de l’Amérique ont dû être menacés plus tard (le 26 Avril 2017). Le lieutenant General Viktor Poznihir adjoint de la direction principale des opérations des forces armées russes a annoncé devant les participants à la conférence de sécurité internationale de Moscou que le commandement des opérations de l’Etat-Major général russe avait conclu que Washington préparait une attaque nucléaire préventive contre la Russie.


Cette annonce a été un avertissement pour Washington, et depuis lors, l’administration Trump s’est concentrée sur la détente.


David Lemire


source: https://www.geopolitica.ru/en/article/neocon-past-and-post-neocon-present


Traduit par Saadia Khallouki, relu par Michael pour Réseau International



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