En cette période troublante où tous et chacun, pour la plupart de bonne foi, tirent la couverture de l’indépendance chacun de leur côté, il m’a semblé opportun de me tourner vers celles et ceux qui nous ont quittés et qui ont laissé leur marque au sein de la société québécoise.
Je suis donc allé rejoindre ceux qu’on appelle « nos grands disparus » de l’année 2010 et, le premier nom de cette longue liste était celui de Michel Chartrand dont l’hommage débutait par ces mots :
« Syndicaliste, socialiste, nationaliste, en un sens politicien, père, mari, homme de coeur et de convictions, homme du peuple, défenseur acharné des travailleurs. »
Parmi les nombreux témoignages qui ont suivi le décès de Michel Chartrand le 14 avril 2010, j’ai retenu celui de Fernand Foisy, son biographe et ami :
« M. Foisy estime que Michel Chartrand et sa femme Simone ont « payé de leur personne » leur engagement, eux qui avaient « choisi leur clan ». Le biographe du syndicaliste affirme d'ailleurs que ce dernier est mort sans fortune personnelle. Il précise qu'il n'avait pas de caisse de retraite, vivant seulement de ce qu'il recevait de la Régie des rentes du Québec et de sa pension de vieillesse d'Ottawa. « S'il avait voulu se ranger du côté de ceux qui nous gouvernent, la dictature économique, il compterait parmi les milliardaires ».
De ces deux témoignages, un mot ressort clairement, c’est le terme
« convictions »…ce mot dont la portée n’a d’égale que sa grandeur, ce mot qui semble, par les temps qui courent, avoir été relégué dans les greniers des antiquités.
En effet, j’ai beau écouter les commentaires des politiciens qui se lancent dans de grandes déclarations concernant leur opinion sur la scène politique québécoise actuelle, je ne sens rien de convaincant, rien d’engageant, que des paroles vides et des vœux pieux… rien de ses envolées oratoires d’un Michel Chartrand, le nationaliste et l’homme de convictions.
Tant et aussi longtemps qu’une telle femme ou un tel homme ne s’engagera pas à choisir avec conviction le clan du peuple québécois, tant et aussi longtemps que nos politiciens continueront de « se ranger du côté de ceux qui nous gouvernent, la dictature économique », le Québec continuera de croupir sous la mollesse de ses dirigeants.
En ce sens, il m’apparaît essentiel, particulièrement dans des épisodes marquées par des tiraillements profonds au sein de la classe politique, de se rappeler la vigueur de ceux et celles qui avaient le don de nous mobiliser et, par conséquent, d’effectuer ce nécessaire retour aux sources!
***
En annonçant une deuxième coupure en cinq mois dans les goussets des Cégeps, portant la facture totale à plus de 60 millions $, le Conseil du trésor sème l’indignation auprès de la Fédération étudiante collégiale du Québec.
Et, pour ajouter l’odieux à l’insolence, la présidente du Conseil du trésor, Michelle Courchesne, allègue que ces coupures seraient, entre autres, causées par une augmentation des coûts aux Transports.
Par ailleurs, la divulgation des conclusions du rapport Duchesneau révèlent, notamment, que la collusion et la corruption dans les travaux publics représentent « un fléau qui nous prive de millions de dollars par année ».
Pourtant, face à des révélations aussi troublantes, le gouvernement Charest persiste à jouer la politique de l’autruche et à se mettre la tête dans le sable en persistant dans son intention de ne pas créer une commission d’enquête publique sur la construction.
Une attitude de déni qui conduit à des aberrations scandaleuses qui influencent la qualité des services offerts aux cégépiens, lesquels sont en train de vivre un des effets pervers de la politique de l’autruche !
Henri Marineau
Québec
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1 commentaire
Stefan Allinger Répondre
21 septembre 2011Absolument!
S'attaquer aux étudiants et aux jeunes est beaucoup plus facile que de faire le ménage dans la mafia. Lorsque la lâcheté et la mollesse dirige le Québec ça n'augure rien de bon.
La violence économique exercée est criminelle. Faire le ménage dans la construction alors que ce domaine est le moteur de notre économie et que celle-ci est déjà fragile, ferait beaucoup de tord à l'économie québécoise. Que font les dirigeants? Ils baissent la tête, regardent en avant et foncent en espérant éviter l'ouragan.
L'économie devient la voie de salut et le dogme à suivre à tout prix. Ils vont p-ê réussir mais l'ouragan aura tout de même passé et atteint beaucoup de monde. Eux et leur famille auront été épargnés.
Nous sommes dans un carrefour où nous devons choisir rapidement quel genre de société nous voulons. Saurons-nous trouver la meilleure voie?