«Le départ de PKP m'a scié les jambes»

Le départ de Bernard Drainville

Tribune libre

Le départ choc de Bernard Drainville de la scène politique québécoise a suscité de nombreux commentaires, dont la plupart reconnaissant au député de Marie-Victorin certaines réalisations importantes au cours de sa carrière politique, d’autres, par ailleurs, lui attribuant des qualités de fonceur dans l’épineux dossier de la charte des valeurs qu’il a mené à bout de bras…Soit!

Toutefois, le fait qu’il évoque le départ de Pierre Karl Péladeau comme l’élément qui « [lui] a scié les jambes » et qui a contribué à précipiter son départ me laisse un peu perplexe. En effet, nonobstant le fait que Mm Péladeau et Drainville « formaient un tandem », je perçois dans ce motif d’abandon un petit quelque chose de puéril, un peu comme un enfant qui boude après qu’on lui ait enlevé son jouet préféré.

Dans un autre ordre d’idée, M. Drainville ne tenait pas en haute estime les députés tournant le dos à l’Assemblée nationale en cours de mandat. À cet effet, il avait déclaré en mars 2013 qu’« un élu qui choisit de son plein gré de démissionner en cours de mandat ne respecte pas le contrat moral qu’il a pris avec ses électeurs ».

En bref, nonobstant les qualités d’orateur reconnues de Bernard Drainville et ses convictions profondes pour la cause indépendantiste québécoise, son retrait de la vie politique démontre, d’une part, une cassure profonde entre ses paroles et ses gestes, et d’autre part, une dépendance pour le moins « dangereusement » ancrée envers PKP…Une dépendance que je qualifierais de malsaine pour quelqu’un qui aspirait à occuper les plus hautes fonctions dans le giron péquiste.

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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5 commentaires

  • Claude G. Thompson Répondre

    19 juin 2016

    Claude G. Thompson
    M. Marineau.
    Comme M. Barberis-Gervais, je me vois étonné de votre analyse concernant le départ de M. Drainville.
    Pour ma part, sa défection m’a tout simplement démontré que la pente descendante sur laquelle le PQ c’était engagée était bien celle que je craignais leur voir prendre.
    Contrairement à vous, je comprends et appuis la décision de M. Drainville. Il a donné ce qu’il avait à donner et à partir de maintenant, il travaillera pour l’avenir de notre nation avec la même ardeur et la même passion que celles qui l’ont conduit à s’impliquer en politique.
    Heureusement, il semble qu’il reste un certain espoir en ce parti pour lequel M. Barberis-Gervais et moi-même - parmi les milliers d’autres qui lui ont donné leur vote et leur appui - en la personne de Mme Martine Ouellet dont le discours parle "d’INDÉPENDANCE" en lettres majuscules.
    De grâce, mettez toute votre attention à l’écouter et gardez votre foi intacte pour l’avenir de notre nation.
    Patriotiquement vôtre,
    Claude G. Thompson
    PS: ce commentaire n'engage que moi. M. Barberis-Gervais a sans doute ses propres opinions qui n'engagent que lui, comme ceux qui comme moi, ont les leurs.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 juin 2016

    Monsieur Drainville se retient de dire ce qu'il pense. Le départ inopiné du nouveau chef à peine choisi lui aurait scié les jambes. Pourtant il avait fait son entrée en politique bien avant lui. On peut être sûr qu'il ne livre pas le fond de sa pensée. Comme PKP, sans doute. Comme beaucoup d'autres... Comment demander aux citoyens de faire confiance ?
    Le Québec ne semble pas mériter la transparence de ses chefs ni leur persistence. Ne parlons pas d'un Napoléon, d'un de Gaulle, d'un chevalier mais seulement d'un homme droit dans ses bottes... le Québec peut attendre ou chercher ailleurs. Parfois, après avoir figuré une bravoure à la Don Quichotte, les hommes de cette nouvelle ère, au terme d'un tour de piste, invoquent la garde partagée pour rentrer au bercail prendre la relève de maman 1. Sous le féminisme, la patrie se rétrécit au profit de la petite patrie, voire de la toute petite patrie. Pour se consacrer à un cause d'envergure, il faut voir haut et grand... et ne pas trop baisser le regard pendant longtemps. Et être libérateur du Québec, n'est-ce pas là être un bon modèle de père ? Che Guevara aimait aussi les enfants. Il dansait avec eux et les éduquait avec une hauteur de vue à partir de son engagement et sa sensibilité politique, naturellement. Une façon d'être père qui se distingue fortement de la mère, devenue une rareté anthropologique. http://www.oasisfle.com/culture_oasisfle/che_guevara_lettre_a_ses_enfants.htm

  • Archives de Vigile Répondre

    18 juin 2016

    Voici un exemple des plus scandaleux du contexte de certaines déclarations de Bernard Drainville. Par ses interventions, Drainville a mis fin aux primes de départ.
    Dans «Le Devoir» du 28 novembre 2013, Hélène Buzzetti écrit:
    «Le nouveau député libéral de Bourassa, Emmanuel Dubourg, n’a pas l’intention de rembourser la prime de séparation qu’il a touchée en quittant l’Assemblée nationale (en août 2013) et ce, même s’il commencera incessamment à toucher son salaire d’élu fédéral de 160 200 $ (en novembre 2013).
    En août, M. Dubourg a touché une indemnité d’un peu plus de 100 000 $ lorsqu’il a quitté son siège d’élu à l’Assemblée nationale pour se présenter à l’élection partielle fédérale de Bourassa.»
    Emmanuel Dubourg a démissionné de son poste de député libéral du comté de Viau, a encaissé sa prime de départ de plus de 100,000$ et le lendemain s'est présenté dans un comté fédéral qu'il était sûr de gagner, Bourassa, avec un salaire d'élu fédéral de 160,000$.
    Bernard Drainville a dit:
    «L'ex-député libéral de Viau, Emmanuel Dubourg, se couvre de honte en empochant l'indemnité de départ à laquelle il a droit, a estimé lundi le ministre responsable des Institutions démocratiques» (Presse canadienne, 12 août 2013)
    Monsieur Marineau,
    C'est votre jugement qui est puéril et méprisant. Quant à ce que vous appelez «une cassure profonde entre ses paroles et ses gestes», dans tout ce que Bernard Drainville a dit, vous choisissez une déclaration et vous vous permettez de juger de haut sans tenir compte des circonstances de cette déclaration.
    Respectez le cheminement personnel de Bernard Drainville. Ne prenez pas le relais d'Anne-Marie Dussault qui a tenté un règlement de comptes personnel dans son entrevue avec Alexandre Cloutier sur la démission de Drainville.
    Bernard Drainville et Eric Duhaime seront à l'émission Déjà dimanche.
    Robert Barberis-Gervais, 18 juin 2016

  • Archives de Vigile Répondre

    18 juin 2016

    Je n'aurais pas vu le général de Gaulle démissionner pendant la 2e guerre mondiale,pour des ''raisons familiales''ni son collègue de travail,pour des raisons de dépendance au général...
    Tout çà est complètement absurde.
    Peut-être assistons-nous à un ménage s'exécutant naturellement et que malgré nos impressions,ils n'avaient pas la force nécessaire pour garder le cap sur l'indépendance du Québec?
    Par contre,chez nos voisins du sud,il y en a qui n'ont pas peur de s'assumer et de défendre leur souveraineté,que l'on soit d'accord ou non avec leur propos :
    Donald Trump To Orlando Terrorist: "Son Of A Bitch"
    https://www.youtube.com/watch?v=IxOkxECKy-8

  • Jean Lespérance Répondre

    18 juin 2016

    En effet, c'est malsain d'avoir besoin d'une béquille pour se tenir debout. Son excuse, s'il en est une, est un faux fuyant. Sylvain Gaudreault ayant la pôle position et faisant du très bon travail, il s'est senti oublié, rejeté. Je pense qu'il a perdu la foi, et sans foi, sans enthousiasme, il a opté sa profession de journaliste.