Le Canada et les frontières

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Le laxisme du Canada est à l'image de l'insouciance béate de son dogme diversitaire


Nous aimons l’image du Canada en tant que pays ouvert. La paranoïa à la Trump qui finit par vouloir construire un mur avec le voisin ne plaît pas chez nous. Tant mieux. Il y a néanmoins une limite à ladite « ouverture », et la COVID-19 nous rappelle pourquoi il faut une politique de gestion des frontières dans un pays dit sérieux.


Les frontières doivent éviter que des criminels ne rentrent facilement chez nous. Les frontières doivent protéger notre notion de citoyenneté, laquelle doit être obtenue à travers un processus légal d’immigration. Et les frontières jouent aussi un rôle important en matière de santé. Lorsqu’un virus mortel menace la santé des humains, ce volet santé prend encore plus d’importance.


Il s’agit de loin du volet faible de la politique de Justin Trudeau concernant la COVID-19. Ses annonces pour les entreprises tiennent la route, pour l’instant. Les mesures pour soutenir financièrement les provinces sont aussi utiles et pavent la voie à une collaboration essentielle entre les niveaux de gouvernement.


Pas sérieux


Cependant, le laxisme dans nos aéroports se sent depuis des semaines. Nous avons entendu à répétition les témoignages de gens en provenance de zones lourdement affectées par le virus. Ils ont tous été étonnés par l’absence de contrôles, de tests ou même de questions.


Dans certains de ces cas, les gens sont rentrés au Canada avec un beau bonjour. Au mieux, on leur a demandé s’ils faisaient de la fièvre, puis on leur a remis un dépliant explicatif. Pas de questions détaillées sur leur état de santé, pas de prise de la température, rien.


On ne prend même pas le soin de s’asseoir avec ces gens pour leur parler de la gravité de la situation, de leur responsabilité comme citoyen ni des mesures à prendre pour protéger les autres. On ne prend pas non plus la peine de noter leurs coordonnées, question d’être capable de garder le contact avec eux en cas d’éclosion.


Exemple vécu


Hier sur les ondes de LCN, je recevais deux jeunes filles de 19 ans qui revenaient du nord de l’Italie, l’une des zones les plus affectées. Elles ont utilisé l’expression « sous le choc » pour décrire leur stupéfaction face au peu de précautions prises à leur arrivée à l’aéroport. Elles s’attendaient à un protocole, et étaient prêtes à collaborer, ayant connu en Italie les impacts de la propagation du coronavirus.


Quand des jeunes de 19 ans s’inquiètent du manque de rigueur des autorités, je suppose qu’il y a un problème...


Le problème ne va que s’aggraver avec la décision du président Trump de suspendre tous les vols en provenance d’Europe. La tentation sera grande pour certains voyageurs de passer par les aéroports canadiens.


Environ 90 % des gens infectés arrivent de voyage, soyons lucides. Je ne souhaite pas voir le Canada agir en matamore et fermer la porte à toute l’Europe unilatéralement. Sauf que le laxisme actuel n’est plus acceptable quand on demande autant de sacrifices à la société.





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