Au «merveilleux» monde de l'éducation!

Le bonbon du ministre Blais

La journée d'une éducatrice en CPE

Tribune libre

Personne ne peut être contre la vertu, ça va de soi. On ne peut que se réjouir du « cadeau » de 80 millions $ investi dans le réseau de l’Éducation par le ministre François Blais. Toutefois, en pleine négociations ardues entre le gouvernement et les enseignants, on peut s’interroger sur le « timing » pour le moins « curieux » du cadeau du ministre.

De plus, toute chose étant relative, il convient de placer cette enveloppe budgétaire dans son contexte, à savoir que cette somme représente 8% du milliard $ coupé en éducation depuis 5 ans, 80 millions $ sur un budget prévu de 17,66 milliards $ en 2016-2017 en éducation. Ou si vous préférez, 10% du montant versé « en surplus » aux médecins. Telle est la réalité.

À mes yeux, ce gouvernement, muré derrière des coupures drastiques qui affectent pernicieusement le système d’éducation québécois, ressort un bonbon de son sac de Père Noël tout en tentant de nous faire croire qu’il veut contribuer à sauver l’école québécoise alors que c’est lui-même qui est en train de la démanteler sans coup férir…Foutaise, M. le ministre, c’est trop peu, trop tard!

La journée d’une éducatrice en CPE

Par les temps qui courent, les centres de la petite enfance (CPE) subissent coup sur coup des coupures de la part du gouvernement, à tel point qu’il faut se demander si ce gouvernement n’a pas l’intention de les sacrifier au profit des garderies privées.

Par ailleurs, nombreux sont les commentaires de lecteurs qui minimisent le travail des éducatrices en les affublant du titre peu reluisant de « gardiennes d’enfants ». Je connais personnellement une de ces éducatrices avec qui j’ai pu échanger récemment et, croyez-moi, j’en suis sorti époustouflé (et sachez que le mot n’est pas trop fort).

Dès son arrivée à 7h, elle et une autre éducatrice prennent en charge une dizaine de poupons de 0 à 15 mois, chacun d’eux ayant des besoins et des horaires différents. Mon amie me disait que, parfois, elle devait s’occuper de 3 ou 4 bébés en même temps. Les heures de dîners chevauchent sur les heures de dodos, si bien qu’elle doit composer avec ces situations pour le moins « compliquées ».

Et, à travers ces tâches quotidiennes, elle doit aussi s’appliquer à percevoir les intentions qui se cachent derrière les pleurs des poupons, besoin de sommeil, faim, inconfort, ou tout simplement pour attirer l’attention, chacun d’eux éprouvant au cours de la journée son petit besoin d’affection.

Quarante-cinq minutes pour dîner et c’est le retour au travail jusqu’à 16h sans interruption…et toutes ces journées pour un salaire minable que je tairai par respect pour mon amie. En résumé, je crois qu’il faut lever notre chapeau vis-à-vis ces éducatrices dont la « vocation » mérite amplement d’être considérée à sa juste valeur.

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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