La Russie dans la recomposition des rapports de force: Poutine et le diktat unilatéral occidental

À force de préparer la guerre, elle finira par survenir

Photo: Vladimir Poutine à Valdaï


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«Une chandelle à un kopec a fait brûler Moscou.»


Proverbe russe


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Depuis quelques mois on assiste à une recomposition lente mais cohérente des rapports de force internationaux où les ennemis d’hier sont les amis de demain en espérant -pour la paix du monde – qu’ils ne redeviennent pas les ennemis de demain. Dans ce grand échiquier selon le beau mot de Brezinski, ancien gourou de la politique américaine, Vladimir Poutine apparaît comme un joueur constant avec un cap qui est celui -légitime- de faire rejouer à la Russie au delà de la parenthèse de l’épopée soviétique, le lustre tsariste de la Grande Catherine de Russie qui accueillait à sa cour Voltaire, de Pierre le Grand le tsar de toutes les Russies.


Selon l’analyste Mathieu Slama, ce qui se joue entre Vladimir Poutine et les dirigeants européens, ne se situe pas simplement autour de la question ukrainienne, mais au niveau des idées, «sur quelque chose de bien plus fondamental et décisif». (…) On peut reprocher beaucoup de choses à Vladimir Poutine, mais il y a une chose qu’il est difficile de lui contester, c’est son intelligence et l’imprégnation qu’il a de la culture et de l’âme russes. En cela, nous dit Hubert Védrine dans le dernier numéro du magazine Society consacré à Poutine, il se distingue très nettement de ses homologues européens: «C’est un gars [sic] très méditatif, qui a énormément lu. Vous ne pouvez pas dire ça d’un dirigeant européen aujourd’hui. Il y a une densité chez Poutine qui n’existe plus chez les hommes politiques.» Dans un discours absolument fondamental d’octobre 2014 devant le club Valdaï, réunion annuelle où experts, intellectuels et décideurs viennent parler de sujets liés à la Russie, Poutine a brillamment exposé l’essentiel de sa doctrine. Extraits: «La recherche de solutions globales s’est souvent transformée en une tentative d’imposer ses propres recettes. La notion même de souveraineté nationale est devenue une valeur relative pour la plupart des pays à la place d’Etats souverains et stables, nous voyons la propagation croissante du chaos.» (1)


Le discours culte de Poutine en octobre 2014


A la rencontre de Valdaï qui eut lieu en Russie en octobre 2014, le président russe a fait un discours dont nous reproduisons ici les principaux points :



«(…) Nous nous réunissons pour nous parler franchement. Les débats d’aujourd’hui se sont tenus sous le thème: De nouvelles règles ou un jeu sans règles? Tandis que nous analysons la situation d’aujourd’hui, n’oublions pas les leçons de l’histoire. Tout d’abord, les changements dans l’ordre mondial – et tout ce que nous voyons aujourd’hui constitue des événements de cette ampleur – ont généralement été accompagnés sinon par une guerre et des conflits à l’échelle mondiale. (…) La politique mondiale est avant tout une question de leadership économique, de guerre et de paix, avec une dimension humanitaire, incluant les droits de l’homme. Ce système a été sérieusement affaibli, fragmenté et déformé.» (2)


«Ce que nous devions faire était de procéder à une reconstruction rationnelle et de l’adapter aux nouvelles réalités du système des relations internationales. (…) La Guerre froide a pris fin, mais elle n’a pas pris fin avec la signature d’un traité de paix comprenant des accords clairs et transparents sur le respect des règles existantes ou la création d’un nouvel ensemble de règles et de normes. (…)Dans une situation où vous aviez la domination d’un pays et de ses alliés, ou plutôt de ses satellites, la recherche de solutions globales s’est souvent transformée en une tentative d’imposer ses propres recettes universelles. Ils ont présenté les politiques qu’ils concoctaient dans leurs corridors du pouvoir comme le point de vue de l’ensemble de la communauté internationale.» (2)


«(…) Les mesures prises , poursuit le président Poutine, contre ceux qui refusent de se soumettre sont bien connues et ont été essayées et testées de nombreuses fois. Elles comprennent l’usage de la force, la pression économique et la propagande, l’ingérence dans les affaires intérieures, et les appels à une sorte de légitimité «supra-légale» lorsqu’ils ont besoin de justifier une intervention illégale dans tel ou tel conflit ou de renverser des régimes qui dérangent. (…)Ce n’est pas pour rien que «Big Brother» dépense des milliards de dollars pour tenir sous surveillance le monde entier, y compris ses propres alliés les plus proches.»(2)



Vladimir Poutine passe ensuite en revue tous les conflits actuels qui ont été fabriqués par l’impérialisme occidental:



«Au lieu de régler les conflits, cela conduit à leur escalade; à la place d’États souverains et stables, nous voyons la propagation croissante du chaos; et à la place de la démocratie, il y a un soutien pour un public très douteux allant de néofascistes avoués à des islamistes radicaux. Ils ont jadis parrainé des mouvements islamistes extrémistes pour combattre l’Union Soviétique.



Les sources de financement du terrorisme


Vladimir Poutine montre que le financement est à la fois la drogue et le pétrole:



«Au cours de mes conversations avec les dirigeants américains et européens, je parlais toujours de la nécessité de lutter ensemble contre le terrorisme, de le considérer comme un défi à l’échelle mondiale. (…) Quant aux sources de financement, aujourd’hui, l’argent ne vient plus seulement de la drogue, (…) Les terroristes obtiennent également de l’argent en vendant du pétrole. Le pétrole est produit dans le territoire contrôlé par les terroristes, qui le vendent à des prix de dumping, le produisent et le transportent. Mais d’autres achètent ce pétrole, le revendent, et font du profit, sans penser au fait qu’ils financent ainsi les terroristes qui pourraient venir tôt ou tard sur leur propre sol et semer la destruction dans leur propre pays.»



L’offre permanente de dialogue



«(…) Essentiellement, le monde unipolaire est tout simplement un moyen de justifier la dictature sur les individus et les nations. (….)Aujourd’hui, nous assistons à de nouveaux efforts pour fragmenter le monde, (…) Ces tentatives sont de plus en plus déconnectées de la réalité et sont en contradiction avec la diversité du monde. Des mesures de ce genre créent inévitablement des confrontations et provoquent des contre-mesures, et ont pour résultat l’effet inverse de ce qui était souhaité. Je pense que nos amis américains sont tout simplement en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis. On ne peut pas mélanger la politique et l’économie, mais c’est ce qui se passe maintenant. La Russie ne va pas perdre son calme, s’offenser ou venir mendier à la porte de quiconque. La Russie est un pays autosuffisant. (…) Bien sûr, les sanctions constituent un obstacle. Le monde est un endroit très différent aujourd’hui.


« Nous sommes toujours ouverts au dialogue y compris au sujet de la normalisation de nos relations économiques et politiques. (…) Nous avons vu que l’Asie joue un rôle de plus en plus important dans le monde, dans l’économie et dans la politique, et nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’ignorer ces développements. Le développement des relations économiques avec ces pays et la réalisation de projets d’intégration communs créent aussi de grandes incitations pour notre développement national. Il ne fait aucun doute que des facteurs humanitaires tels que l’éducation, la science, la santé et la culture jouent un rôle plus important dans la concurrence mondiale. (…)» (2)


Que sera l’avenir s’il y a la jungle ?



«Qu’est-ce que l’avenir nous réserve donc, s’inquiète le président Poutine, si nous choisissons de ne pas respecter les règles – même si elles peuvent être strictes et peu pratiques, mais plutôt de vivre sans règles du tout? Ce sera la peur et l’équilibre de la destruction mutuelle qui empêcheront les nations de se livrer à un conflit direct. (…) La prochaine menace évidente est l’escalade plus avant de conflits ethniques, religieux et sociaux. (…) Plus nous faisons face à des problèmes communs, plus nous nous trouvons dans le même bateau, pour ainsi dire. Pourquoi ne pouvons-nous pas utiliser cette expérience à l’avenir pour relever les défis locaux et mondiaux? Cependant, il est évident que les succès et les résultats réels ne sont possibles que si les participants clés des affaires internationales peuvent se mettre d’accord sur l’harmonisation des intérêts de base, sur le fait de s’imposer des limites raisonnables, et de donner l’exemple d’un leadership positif et responsable.(…) nous avons besoin d’un nouveau consensus mondial des forces responsables. (…) Nous avons un agenda pacifique et positif tourné vers l’intégration. Nous travaillons avec nos collègues de l’Union économique eurasienne, de l’Organisation de coopération de Shanghai, du BRICS (..) Ce programme vise à renforcer les liens entre les gouvernements, pas à les fragiliser.» (2)



Pourquoi ne cesse-t-on pas de s’en prendre à la Russie?


Parmi toutes les sanctions à l’endroit de la Russie, l’affaire des gazoducs. En plus de ses anciens gazoducs, la Russie a proposé deux autres gazoducs South Stream et North-Stream: les tracés adoptés contournent l’Ukraine. Parallèlement l’Union Européenne a proposé de construire le Nabucco. Ces projets s’affrontaient de part et d’autre de la mer Noire pour alimenter l’Europe du Sud. (…) le North Stream est opérationnel il ravitaille l’Allemagne en passant sous la mer Baltique. Le South Stream a été abandonné. Karl Muller nous explique pourquoi l’Occident s’en prend à la Russie coupable de «ne pas rentrer dans le rang après la chute de l’empire soviétique». Coupable aussi d’avoir soutenu Assad, coupable aussi d’être contre le bouclier antimissiles à sa porte.:



«Les nombreux rapports concernant la situation «tendue» en Asie, actuellement entre la Chine et le Japon, jouent des rôles différents. (..) On ne parle pas, du moins publiquement, de la politique de l’Union Européenne, notamment de l’Allemagne, vis-à-vis de l’Europe de l’Est et de la Russie. Et ce alors que les États de l’Otan et l’Union Européenne se sont fixés comme objectif – depuis 1990-1991, et malgré leurs promesses au gouvernement soviétique de l’époque – de «s’approprier» l’Est à partir de l’Ouest en incorporant toujours plus d’États de l’Europe de l’Est à l’Alliance atlantique ainsi qu’à l’Union Européenne pour affaiblir la Russie et l’asservir petit à petit. On trouve la preuve de toutes ces manoeuvres dans le livre Le grand échiquier. paru en 1997 l’auteur est Zbigniev Brzezinski, conseiller des présidents américains pour la sécurité des Etats Unis» (3)



Comment combattre la Russie par les médias?


Après avoir tenté de l’asphyxier en vain, nous l’avons vu avec les sanctions européennes -les multinationales américaines ne sont pas concernées, au contraire, elles continuent à faire des affaires- voilà que l’Empire instruit ses vassaux européens de mettre en place une lutte médiatique «L’automne 2015 lit-on dans la contribution suivante devrait voir l’apparition d’un nouveau projet stratégique initié par l’intelligentsia de Bruxelles visant à lutter contre «le succès des médias russes et notamment celui de Russia Today». Le projet, qui portera le nom de EastStartComTeam devrait être opérationnel dès septembre 2015, disposant d’antennes dans sept pays du bloc postsoviétique (et commençant son travail de propa… (…) Cette guerre médiatique et de communication des grands ensembles devrait s’accentuer alors qu’au sein de l’Organisation de Shanghai, les principaux médias dominants (russes, chinois, indiens, centrasiatiques, iraniens) vont coordonner leur activité pour lutter contre le déséquilibre informationnel régnant et l’hyper-dominance des médias occidentaux.» (4)


Arabie Saoudite-Russie : Même combat ?


On sait que l’Arabie Saoudite est un colosse de pétrodollars avec un sabre nain, elle a pour rôle de porter le chaos en Russie. De deux façons différentes en noyant le marché avec son pétrole ce qui assèchera les entrées en devises, mais aussi en lançant les meutes terroristes wahabites qu’elle finance contre la Russie.


A l’époque les groupes wahhabites contrôlés par Bandar Ben Sultan ancien responsable des services secrets, attaquent la Russie avec la complicité de la CIA. L’Arabie Saoudite veut contraindre la Russie à lâcher Assad. Elle crée le chaos sur place avec les groupes et des groupes terroristes d’inspiration wahhabite. Le prince Bandar Bin Sultan, homme lige de la CIA, a été reçu – à sa demande – à deux reprises par le président russe Vladimir Poutine, pour le convaincre, en vain, de lâcher Bachar al-Assad en contrepartie de juteux contrats. Quelques semaines avant la deuxième rencontre Poutine-Bandar, du 3 décembre 2013, un premier attentat a eu lieu le 21 octobre 2013 dans un bus de Volgograd, provoquant la mort de 7 personnes et 30 blessés. Dans une prise de position sans précédent, le président russe a qualifié de « terroriste » le régime saoudien. Poutine a promis « des représailles » aux attentats de Volgograd.


Que s’est il passé depuis pour que l’Arabie Saoudite qui ne représente rien sur le plan de la puissance militaire technologique ou scientifique, en vienne à prendre langue avec la Russie ? Une explication serait que l’Arabie Saoudite veut montrer aux Etats Unis son indépendance après l’accord entre l’Iran et le groupe 5 +1. Les Saoudiens sont extrêmement mécontents de l’accord iranien, que le Président américain Barack Obama a défendu avec tant de véhémence. Il semble que dans un avenir pas trop lointain, la République islamique pourrait se transformer d’ennemi mortel en allié majeur des États-Unis. Pendant ce temps, les États-Unis ont choisi de se retirer totalement de la lutte contre les Houthis soutenus par l’Iran au Yémen.


La signature d’un accord entre la Russie et l’Arabie Saoudite selon lequel Riyad investira $ 10 milliards dans l’économie russe est une preuve : « L’accord avec l’Arabie Saoudite représente le plus grand partenariat et le plus grand appel de capitaux étrangers de ces dernières années, pour la Russie », a déclaré le directeur général de fonds russe d’investissement Direct (RFID), Kirill Dmitriev. « Les investisseurs arabes viennent à la Russie à un moment où tout le monde lui tourne le dos, » écrit Vedomosti, un quotidien d’affaires respecté ».(5)


D’autres experts russes s’accordent à dire que pour les arabes, les arrangements privés entre dirigeants sont extrêmement importants. Dautant plus que le principal traité d’investissement entre Moscou et Riyad était accompagné de négociations sur les livraisons à l’Arabie Saoudite des systèmes de défense anti aérienne de fabrication russe, Iskander. Ce qui sera un défi lancé à Washington, qui, jusqu’à présent, jouit d’un monopole pour la fourniture d’armes au Royaume.(5)


Les intérêts pétroliers de Riyad sont également propices à des liens plus étroits avec la Russie. Le but ici est de résoudre le problème du prix du pétrole bas, (…) Dans l’élargissement de la coopération avec la Russie, Riyad, joue aussi un jeu long. Bien sûr, le principal intérêt de Moscou est de briser le carcan de l’isolement global et de trouver de nouveaux partenaires et alliés. Ce n’est pas pour rien, disent les médias, que récemment le Président Poutine lui-même a téléphoné à son homologue américain Barack Obama pour discuter d’abord et avant tout de la Syrie. Non moins remarquable a été la réaction du locataire de la Maison Blanche, qui a dit qu’il avait été « réconforté » par l’appel. Ces attentes ont été renforcées par les récentes déclarations de politiciens occidentaux (dont Obama lui-même) qui affirment que, sans la participation de la Russie, un accord avec l’Iran aurait été impossible. Néanmoins, l’activation des liens avec une telle puissance régionale clé comme l’Arabie Saoudite devrait être vue comme une évolution positive, surtout si l’on considère le fait que la Russie soutient l’Iran et est prête à coopérer avec les Etats-Unis sur la Syrie, même si son éventuel abandon du régime Assad demeure un point discutable ». (5)


Dans le même ordre on apprend qu’en date du 11 aout la Russie et l’Arabie Saoudite sont d’accord pour relancer le dialogue entre Damas et l’opposition De plus le dialogue constructif entre tous les pays du Golfe, notamment les pays arabes et l’Iran» se met en place. «Nos approches du règlement de la crise coïncident de manière générale, mais il y aussi des désaccords. L’un d’entre eux concerne le destin du président Al-Assad», a ajouté le ministre russe qui estime en outre qu’il revient aux Syriens de décider du sort de leur président. Sergueï Lavrov a encore souligné que Bachar Al-Assad ne menaçait aucun pays voisin, alors que Daesh ne menace «pas simplement l’Irak, la Syrie et l’Arabie Saoudite [… mais produit] des cartes qui vont de l’Espagne au Pakistan».(6)


Comment l’Occident prépare une guerre perdue d’avance contre ses «barbares» ?


Il n’empêche ! il n’y a pas de signe d’accalmie. Tout l’arsenal annonciateur d’une troisième déflagration mondialisée est en effet méthodiquement mis en place par les autorités du «vieux monde» en leur citadelle G7 assiégée: lois d’exception sur le renseignement légalisant l’écoute généralisée de tous les citoyens; accords secrets verrouillant le champ de bataille économique (Tafta, loi sur le secret industriel…); mise sous tutelle des «alliés» récalcitrants (Grèce); persécution contre tout ce qui s’apparente à des migrants, militarisation forcenée des forces dits «de l’ordre» contre la colère montante de la piétaille; ingérences militaires aux quatre coins de la planète et jusqu’aux confins de l’Europe (Ukraine) dérapages colonialistes au Moyen-Orient (Israël), saccage de l’Afrique… Bref, il n’y a plus guère que le choeur affolé des autruches pour s’égosiller à nier la réalité implacable de ces dangereux préparatifs guerriers.» (7)


«Tous les fronts ouverts à ce jour en attestent: déconvenues occidentales à répétition sur les sites d’interventions localisées (Irak, Afghanistan, Libye, Syrie…); piétinements d’Israël; développement ultrarapide de l’État islamique; incapacité pour les autorités en place, malgré tous leurs efforts en ce sens, de maîtriser la Toile mouvante des réseaux d’Internet, armes de sabotage massif, mais aussi de mobilisation séditieuse par excellence.» (5) Mais au fait, où sont les ennemis à anéantir? Assurément, la diabolisation de Poutine fait de la Russie une cible quasi idéale pour un bon vieux conflit bien traditionnel à l’ancienne. Aujourd’hui, c’est contre les «barbares» engendrés par lui-même sur ses propres ruines que l’Empire occidental est contraint de se battre. (…) Se heurtant comme mouches contre les vitres aux poudrières par eux semées: la fin de la croissance infinie, l’épuisement des ressources énergétiques, le dérèglement climatique… Les Romains de feu l’Empire romain le savent bien: à la fin, ce sont les «barbares» qui gagnent. Nul ne sait ce que sera demain.» (7)


Mistral russes: le manquement à la parole donnée


Dans le même ordre, il est intéressant de décrire la position erratique de la France dans l’affaire des Mistral payés rubis sur l’ongle par la Russie et que Hollande refuse de livrer. Un ancien diplomate français attaché militaire à Moscou en parle: «Avoir osé casser le contrat Mistral avec la Russie il fallait quand même le faire. François Hollande l’a osé, et l’a fait! Il a tout cassé (…) Entre la France et la Russie, ce sont des siècles de construction et d’élaboration de relations particulières. Le pire, ce n’est pas la peine d’en parler, Tolstoï l’a suffisamment bien raconté dans Guerre et Paix, le meilleur, c’est De Gaulle, qui d’une main, a construit notre force de dissuasion nucléaire, respectée par tous et qui rendait ses dires crédibles, et de l’autre rappelle qu’il ne saurait y avoir de construction européenne garante de la paix dans le monde sans la participation du grand voisin de l’Est. Staline ne s’y était du reste pas trompé: il voulait faire participer De Gaulle à Yalta. Il avait préparé à son intention en cadeau un fusil incrusté d’or et de pierreries que l’on vous montre à Moscou, (…)» (8)


C’est un fait depuis l’année dernière le rapport des forces politiques et économiques a définitivement changé dans le monde, le barycentre s’étant déplacé vers l’Asie. La Russie devient de plus en plus indépendante surtout avec la création de la nouvelle banque BRICS. Les changements ont aussi porté sur le rapport des forces sur l’arène économique mondiale. Même l’allié depuis 70 ans, en l’occurrence l’Arabie Saoudite, est en train de s’affranchir. L’accord de l’Iran avec les Etats-Unis, l’a amené à se rapprocher de la Russie, un cadeau de 10 milliards de dollars, l’achat de missiles Iskander, seule demande pour que la Russie lâche Assad, ce que la Russie ne veut pas faire. De plus, la Russie a vocation à être intégrée à l’Europe: «De l’Atlantique à l’Oural», selon le mot de De Gaulle. Ce serait alors un ensemble économique important uni par l’Histoire et la civilisation, mais les stratèges atlantistes ont tout fait pour la précipiter dans les bras asiatiques.


1.Mathieu Slama http://www.marianne.net/agora-vladimir-poutine-contre-universalisme-occidental-100235985.html08 Août 2015


2 http://sayed7asan.blogspot.com/2014/10/vladimir-poutine-sur-le-nouvel-ordre.html#sthash. P1peGugu.dpuf


3.Karl Müller http://www.mondialisation.ca/lirak-glisse-vers-la-guerre-civile/5364331


4.Alexandre Latsa http://fr.sputniknews.com/ points_de_vue/20150810/1017454135.html#ixzz3iUCw7WdH


5. http://www.russia-direct.org/analysis/russia-pivots-again-time-saudi-arabia


6.http://francais.rt.com/international/5486-lavrov–russie-arabie–syrie


7. http://www.politis.fr/Comment-l-Occident-prepare-une-3e,32098.html


8. http://www.comite-valmy.org/spip.php?article623111 août 2015,



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