La « primomanie »

Une maladie contagieuse qui ne cesse de proliférer au sein des médecins spécialistes

Tribune libre

Dans la foulée de la « prime réunion », la « prime d’assiduité », le « forfait jaquette » apparaît maintenant dans ce sombre portrait la « prime pour les patients âgés de plus de 85 ans » que touchent les médecins gériatres, dont la profession, faut-il le rappeler, est de soigner les personnes âgées. Une prime qui s’est chiffrée pour l’année 2016-2017 à 935 199 $ à même les poches des contribuables.


De l’avis du président de l’Association des médecins gériatres du Québec, le Dr Serge Brazeau, la création du supplément pour voir des patients âgés vise à reconnaître le fait qu’il est souvent plus complexe et plus long de traiter les gens qui ont au moins 85 ans, ajoutant, du même souffle que d’autres suppléments existent spécialement pour des cas lourds, notamment lorsque le patient prend de nombreux médicaments ou qu’il souffre de quatre maladies et plus.


Devant un argumentaire aussi aberrant, je me demande sérieusement si les médecins spécialistes ne sont pas emportés dans la tourmente de la « primomanie », une maladie contagieuse qui ne cesse de proliférer au sein de cette sacrosainte équipe qui s’octroie sans coup férir des privilèges éhontés, voire scandaleux.


Considérant cet engouement pour la « primomamie », il est légitime de nous demander quand nous verrons surgir une prime aux pédiatres pour les patients âgés de 6 mois et moins compte tenu qu’ils sont souvent atteints de maladies infantiles exigeant des soins particuliers. En fait, peut-être existe-t-elle déjà et qu’elle apparaîtra bientôt sur la liste "noire" des primes versées à ces chers médecins spécialistes...Qui sait?



Henri Marineau, Québec 


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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