La motion conservatrice sur la nation québécoise ou la trappe à homard sémantique

Par Frédéric Leroux

Tribune libre


Québécois à part entière de coeur et d'esprit, mais à moitié bâtard aux yeux du Premier ministre du Canada (car ma mère est polonaise), je m'insurge contre la motion conservatrice sur la nation québécoise qui réduit le fait québécois à une réalité ethnique et anachronique (sic) calée dans le mythe fondateur du Canada - mais cet aspect réducteur aura échappé à M. Stephen Harper, sans doute toujours embourbé dans le marécage trudeauiste du multiculturalisme clientéliste. Suivant la logique de cette motion, je suis ainsi un demi-québécois mais par un savant exercice sémantique, pleinement canadien.
N'en déplaise à certains membres de l'élite politique fédéraliste et à son leader dont les discours sirupeux et itératifs sur un Canada uni sont nourris par une jactance fabulatrice, le Québec d'aujourd'hui n'est plus le Canada français d'hier; est Québécois qui souhaite l'être, punto finale. Et dans ce Québec vit un seul peuple, multiethnique - et non multiculturaliste - , franchement moderne, démocratique, progressif, solidaire, innovateur et résolument tourné vers l'avenir que d'ailleurs lui seul choisira.
Malheureusement, force est de constater que pour de nombreux Quebec bashers à la rhétorique incendiaire, le chanoine Groulx, d'évidence, parlerait pour tous les Québécois. S'il parvient ainsi à transcender les lois de la biophysique, ne faudrait-il pas canoniser ce dernier au plus sacrant (peut-être par une nouvelle motion ?).
Frédéric Leroux

Montréal, le 27 novembre 2006.


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