La loi du silence, encore elle

Tribune libre

Voilà une expression dont nous avons toujours cru qu’elle appartenait au milieu du crime organisé; erreur. La loi du silence est notre patrimoine humanitaire à tous! C’est l’hypocrisie humaine institutionnalisée par des autorités, par des « grands » de notre monde religieux, économique, financier, envers qui nous exprimons beaucoup de respect, lesquels sont trop souvent plus petits que nous. La loi du silence, c’est l’antithèse de toutes les vertus: c’est l’art de regarder ailleurs quand il faudrait dévisager et questionner.



Aujourd’hui, des noms sortent, des personnes qui représentaient la dignité, la noblesse, l’autorité ultime; des religieux qui ont consacré leur vie à ce Dieu de bonté. La nature humaine n’est pas meilleure que la bête qui l’habite.



Et surtout, ces personnes étaient les représentants des institutions qui consacraient leur supériorité et donc, l’autorité qu’il personnifiait. Il nous fallait toujours la respecter cette autorité, sans faillir sinon… Ils étaient le bon Dieu en personne, et la menace de l’enfer nous guettait si…



Ces personnes étaient l’autorité du monde et ils exigeaient, à leur tour, la vérité, toute la vérité, rien que la vérité! Le confessionnal était là à cette fin. Mais leur vérité à eux était hélas, bien cachée.



L’Humain ne connaît pas la vérité et aucune autorité ne peut ordonner la vérité absolue, tout en pratiquant cette loi du silence. Par chance, on n’est plus au temps des placards: l’orientation sexuelle est de nature; ce qui ne l’est pas c’est l’abus sexuel envers des êtres vulnérables.



Aujourd’hui, des sommités religieuses sont détrônées avec raison de leur piédestal : elles ont commis ces péchés mortels de l’impureté sur de jeunes âmes dont elles ont floué et brisé leur innocente jeunesse : ces sommités ne le sont plus; leur réputation est à jamais entachée : elles redeviennent de simples mortels et pécheurs comme nous tous. Abusées furent-elles (peut-être), elles n’ont su se retenir. Abuser de la vulnérabilité; n’est-ce pas ce qu’il y a de plus faible; abus sexuels sur des mineurs, incestes sur de jeunes filles sans défense, racisme systémique envers les « autres », foi absolue envers les détenteurs du pouvoir, le tout souvent au mépris de la vie même (suicide). Nous sommes devant un retour à notre nature humaine, la faillible, l’animale.



Le miroir nous est tous remis en pleine figure! Nous devons tous passer au confessionnal de l’humanité et reconnaître nos mea culpa; mais encore plus : toutes ces institutions qui, de la hauteur de leur fausse « grandeur », nous ont enseigné le bien en commettant le mal par leur pouvoir suprême, doivent, plus que jamais, faire oeuvre d’humilité, reconnaître leur faute grave et réparer.


« Se tromper est humain, 


persister dans son erreur est diabolique »


Saint-Augustin d’Hippone, 


Docteur de l’Église


On ne peut certes pas accuser tous les membres d’une institution, mais l’institution, oui. C’est elle qui place au-dessus de tout soupçon tous ses membres et qui les place en situation d’autorité absolue. Il y a des limites à ne pas franchir et il y a des limites à la crédulité; la culture du secret doit être dénoncée de toute institution. La confiance est rompue à jamais.



Ce sont les institutions qui doivent maintenant répondre devant les hommes de leur Credo et de leurs mensonges; quant aux personnes fautives, elles doivent faire face à la justice des hommes, l’imparfaite, comme toutes les « grandes » institutions du monde, surtout les « grandes » ou celles qui se prétendent comme telles. La grandeur, si elle existe, c’est dans l’humilité qu’elle doit se réaliser.




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