La France rend hommage au colonel Beltrame

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Cela permet d'éviter de pointer le laxisme de la politique migratoire française

Le colonel Arnaud Beltrame incarne « l'esprit français de résistance », a salué mercredi le président Emmanuel Macron lors de l'hommage national rendu à Paris au gendarme qui a donné sa vie lors de l'attaque djihadiste dans le sud de la France vendredi.



« Il rejoint le cortège valeureux des héros qu'il chérissait », a déclaré le chef de l'État dans son éloge funèbre au monument parisien des Invalides, affirmant que « sa mémoire vivra » et « son exemple demeurera ».



Inconnu il y a une semaine, le gendarme Arnaud Beltrame est devenu un « héros français », promu au grade de colonel et fait Commandeur de la Légion d'honneur, après avoir pris la place d'une femme otage lors de l'attentat qui fait quatre morts vendredi à Carcassonne et Trèbes.



Le gendarme de 44 ans a lui-même été tué par l'assaillant, Radouane Lakdim, un petit délinquant radicalisé se réclamant du groupe État islamique.



Pour honorer sa mémoire, des centaines de personnes ont afflué dans la cour de l'hôtel des Invalides, monument qui abrite une nécropole militaire et la dépouille de Napoléon 1er, devenu lieu des hommages nationaux aux grands hommes et femmes, comme l'ancienne déportée et femme d'État Simone Weil en juillet.



Le colonel Beltrame « faisait face à l'agression islamiste, face à la haine, face à la folie meurtrière, et avec lui surgissait du cœur du pays l'esprit français de résistance », a souligné M. Macron, appelant « chaque citoyen » à « un regain de vigilance et de civisme » face à « l'islamisme souterrain ».



« Obscurantisme barbare »


Le président a fait le lien avec une autre affaire qui a bouleversé la France, le meurtre vendredi d'une octogénaire juive Mireille Knoll, « assassinée parce qu'elle était juive » et victime du même « obscurantisme barbare ».



Le temps d'une matinée, cette cérémonie, retransmise en direct par de nombreuses chaînes de télévision, a mis entre parenthèses la polémique sur la politique antiterroriste du gouvernement, jugée trop laxiste par certains à droite et à l'extrême droite, qui n'a cessé d'enfler depuis l’attentat de vendredi.



Tué vendredi lors de l'assaut de l'unité d'élite de la gendarmerie, Radouane Lakdim était fiché « S » (pour « sûreté de l'État ») depuis 2014 et inscrit depuis novembre 2015 au Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste.



Des dirigeants de l'opposition comme Laurent Wauquiez (Les Républicains, droite) et Marine Le Pen (Front national, extrême droite) ont pris part à l'hommage, aux côtés de l'ensemble du gouvernement et des anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande.



Parmi les 1.200 invités figuraient aussi les familles des victimes, les personnes présentes lors de l'attaque, des élus des communes touchées ainsi que des centaines d'anonymes, dont de nombreux militaires.



Avant d'arriver aux Invalides, le convoi funéraire du colonel Beltrame, escorté de sept motards de la garde républicaine, a traversé les rues de Paris sous la pluie.



« Au-delà de la haine »


Des milliers de personnes, dont plusieurs centaines de lycéens, ont salué son passage, le long d'un trajet jalonné de policiers, gendarmes, cavaliers à cheval et sapeurs-pompiers, en tenues d'honneur.



« Ça me semblait important de participer à cet hommage et de rendre les honneurs au lieutenant-colonel Beltrame qui nous a permis d'aller au-delà de la colère et de la haine », commentait Victoire, 23 ans, debout le long du trajet.



Une minute de silence a été observée dans toutes les gendarmeries et préfectures, mais aussi à l'Élysée et au ministère de l'Intérieur.



Interrogé par l'AFP, un collègue et ami du gendarme a témoigné, sous couvert de l'anonymat: « J'ai une immense tristesse, c'était un homme en or. »



Arnaud Beltrame « se sentait intrinsèquement gendarme. Pour lui, être gendarme, ça veut dire protéger », a déclaré sa veuve Marielle à l'hebdomadaire chrétien La Vie. Sa décision de se livrer au djihadiste à la place d'une femme prise en otage a été « le geste d'un gendarme et le geste d'un chrétien », a-t-elle ajouté.



Silhouette élancée et yeux clairs, Arnaud Beltrame était sorti major de son école militaire, avant de rejoindre une unité d'élite de parachutistes en Irak, puis de participer à la sécurité du palais présidentiel de l'Élysée et de commander une compagnie en Normandie.



Ses obsèques seront célébrées jeudi à Ferrals (sud), où il résidait avec son épouse. Les trois autres victimes - Hervé Sosna, Jean Mazières et Christian Medves - seront également inhumées jeudi.



> La suite sur Le Devoir.



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