La communauté des impuissants

Tribune libre



Face aux multiples actions terroristes israéliennes dans la bande de Gaza et à l'agression contre le Liban, tout ce que l'ONU semble capable de faire, c'est ressortir ses habituelles phrases creuses et ses condamnations n'ayant aucun effet contraignant. Pendant ce temps, des innocents, palestiniens et libanais, meurent, victimes de bombardements aveugles dans des quartiers de Gaza et de Beyrouth.

On peut se demander à quoi sert-il d'avoir une organisation supranationale chargée de maintenir la paix si elle en est incapable. Après la Première Guerre mondiale, fut créée la Société des Nations, ancêtre de l'ONU. Elle aussi était animée de bonnes intentions et de nobles idéaux mais elle fut incapable de faire face à la montée en puissance de l'Allemagne nazie et à faire respecter les traités internationaux qu'Hitler se faisait un malin plaisir à violer les uns après les autres. Et en fin de compte, elle ne put empêcher la Seconde Guerre mondiale et disparut au profit de l'Organisation des nations unies.

Mais celle-ci semble tout aussi incapable de faire respecter ses propres résolutions, notamment dans le conflit israélo-palestinien. Toutes les résolutions enjoignant Israël de se retirer des territoires occupés et à cesser la construction du « mur de sécurité » ont été bloquées par les USA au mépris de l'intérêt des Palestiniens. Et maintenant, l'ONU va sans doute revenir à la charge avec de nouvelles résolutions demandant un arrêt des bombardements contre le Liban. On devine facilement qu'elles resteront lettres mortes par le biais du veto américain! Encore une fois, l'agresseur sioniste va s'en tirer impunément...

Remplaçons Israël par n'importe quel autre État qui persécuterait des populations annexées de force et attaquerait son voisin sans déclaration de guerre ou provocation dudit voisin. Immédiatement, la communauté internationale, sous la conduite des USA, évidemment, décréterait des sanctions économiques contre l'agresseur, les Yankees réclameraient une réunion du Conseil de sécurité pour discuter d'une intervention militaire et on passerait au vote. Les Américains prendraient ensuite la tête d'une coalition de pays de l'Anglosphère (à laquelle le Canada de Stephen Harper se joindrait) et d'États fantoches pour restaurer la liberté et la démocratie dans cet État-voyou, membre de l'Axe du mal.

Ce scénario ressemble à de la politique-fiction mais il a déjà été appliqué contre l'Irak après l'invasion du Koweït en 1990. Même chose en 2003, toujours contre l'Irak, mais sans raison valable, comme on sait. Pourrait-il être appliqué à l'encontre d'Israël?

Toutes les conditions sont réunies pour infliger des sanctions contre Israël. Nous sommes en présence d'un État qui opprime une population annexée de force, qui s'emploie à mettre la bande de Gaza à feu et à sang pour retrouver un seul soldat, et qui attaque un pays voisin qui ne l'a ni provoqué, ni attaqué, sous prétexte que le Hezbollah a enlevé deux soldats israéliens. Pourtant, jamais il n'est question de sanctions contre Israël. Pourquoi? Est-ce un pays différent des autres, au-dessus des lois et conventions internationales, qui n'a de comptes à rendre à personne parce que les Juifs ont été persécutés lors de l'Holocauste, dont personne, dans les générations ayant suivies la 2e guerre mondiale, n'est responsable?

Si on peut sanctionner le Soudan parce qu'il opprime la population noire du Darfour, l'Iran parce qu'elle use de son droit d'utiliser l'énergie nucléaire ou la Corée du Nord, je ne vois pas pourquoi Israël devrait constituer une exception. Mais toute tentative de punir l'État hébreu est bloquée par les USA et l'oncle George, qui reconnaissent à Israël le droit de se défendre mais pas aux autres parce qu'ils sont étiquetés comme étant des « terroristes ».

Et voilà comment un État-voyou peut se livrer à du terrorisme d'État à l'intérieur et à des agressions militaires à l'extérieur par l'action combinée d'une hyper-puissance bienveillante et d'une ONU impuissante. Il est temps d'envisager d'autres stratégies sinon, toutes les condamnations possibles et imaginables sont vouées à l'échec. Et le calvaire des Palestiniens risque de durer encore longtemps.


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