Après plus de cinq semaines de silence, les rues de Montréal ont de nouveau retenti le 1er août au son du tintamarre des casseroles lors de la centième manifestation nocturne qui coïncidait [signe du destin?!…] avec le jour du déclenchement des élections.
Par ailleurs, quelques heures auparavant, Jean Charest lançait sa campagne en arborant son carré noir de la loi et de l’ordre, alléguant que son gouvernement allait défendre la démocratie contre la violence et la désobéissance civile suscitées par les manifestants depuis le début du printemps érable.
Les Québécoises et les Québécois, clament Charest, auront à choisir entre la loi et la démocratie ou la rue, comme si la démocratie de la rue n’était pas une voie privilégiée pour le peuple de se faire entendre.
À cet effet, Bernard Descôteaux, dans son éditorial paru dans Le Devoir du 2 août, sous le titre « Élections québécoises – Démocratie 101 », résume clairement l’importance de considérer la rue comme « un lieu d’expression démocratique nécessaire » :
« Nombre de Québécois sont aujourd’hui désabusés de la politique. S’ils sont descendus dans la rue ce printemps et cet été par dizaines de milliers, et à certaines occasions par centaines de milliers, ce n’est pas sans raison. Ils y ont trouvé un lieu d’expression. Quoi que dise le premier ministre par un raccourci réducteur, la rue n’est pas qu’un lieu de perturbations sociales. Elle est aussi un lieu d’expression démocratique nécessaire. Le nier, c’est prétendre que la démocratie puisse se résumer à voter une fois tous les quatre ans pour conférer à un petit groupe d’élus le droit de parler et de décider. »
À mon sens, cette campagne électorale n’aura de sens que si elle rejoint les intérêts du peuple là où il peut s’exprimer librement, à savoir sur la tribune de la rue. S’il existe un critère qui pourrait conférer à cette campagne le qualificatif d’une « politique autrement », il réside dans la démarche d’un candidat aspirant à représenter ses concitoyens vers leur arène démocratique.
Le mouvement étudiant a sonné l’éveil d’une conscience sociale permettant au peuple de s’exprimer…La campagne électorale 2012 doit maintenant suivre le tempo en emboîtant le pas et faire en sorte que le politique rejoigne enfin ses commettants, à savoir le peuple, la raison d’être de son existence!
Henri Marineau
Québec
Un déclenchement d'élections envahi par le tintamarre des casseroles
La campagne de la rue
Le politique doit rejoindre le peuple...la raison d'être de son existence
Tribune libre
Henri Marineau2092 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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1 commentaire
Jean-Claude Pomerleau Répondre
3 août 2012Pauline est allez à la rencontre des citoyens dans le metro et dans la rue hier. Lors de l'inauguration du local électoral de Daniel Breton elle a reproché à Charest d'avoir peur du monde de la rue, alors qu'elle en est fiers.
http://www.tagtele.com/profil/Balzac/?v=87970&vc&vp=1
Écoutez son discours non filtré par les médias. Et celui de M Breton qui n'a pas la langue de bois.
JCPomerleau