Lettre ouverte à Marc Thibodeau (La Presse) à Zitan en Libye.
Mon cher Monsieur Thibodeau,
Les photos sont plus éloquentes que les mots.
Les témoignages isolés d'opposants, c'est trop simple et trop facile.
Ce que l'on veut voir c'est la longueur de la file de gens qui fuient les villes "libérées" pour illustrer ce que vous dites en fin de texte:
“« « ... a-t-il souligné avant de remonter dans sa voiture avec sa femme et ses deux jeunes filles pour se fondre dans le flot de voitures qui entraient en Libye.
Une file encore plus longue allait en sens inverse, sous le regard attentif de douaniers rebelles qui avaient pris soin de décorer leur modeste guérite d'ogives explosées et d'armes en tout genre.
«Ce sont des partisans de Kadhafi qui s'en vont», a assuré un passeur, sourire en coin.» ”
http://www.cyberpresse.ca/international/correspondants/201108/24/01-4428420-entre-euphorie-et-soulagement.php
Ce que l'on veut voir c'est l'ampleur des foules qui accueillent les rebelles et l'OTAN.
Montrez-nous la joie dans les rues libyennes et rendez-vous à Tripoli, cette ville est libérée à 80% dit-on.
On veut voir la joie à Tripoli.
On veut voir les Libyens et Libyennes manifester leur joie.
On veut aussi voir les dégâts que les milliers de bombes occidentales ont faits.
Les dégâts dans les quartiers et dans les coeurs.
Montrez-le-nous.
Vous l'avez sous les yeux.
Vous avez sous les yeux cette joie massive de la libération.
Vous avez aussi sous les yeux les séquelles de cette guerre «humanitaire».
Êtes-vous un journaliste «humanitaire», Monsieur Thibodeau ?
Montrez-le-nous.
Concernant les mots et ces témoignages... vous savez, on peut dire n'importe quoi.
Il est plus difficile de tricher les photos.
Nous voulons voir les foules en liesse et appuyant l'OTAN qui les sauve (???) de leur guide «sanguinaire».
Salutations,
Serge Charbonneau
Québec