L'hydroélectricité du Bas-Churchill ne menace pas les exportations dHydro-Québec

Considérations en survol

Tribune libre

Je n’ai pas la fibre politique aussi vive que Richard Le Hir et je respecte son analyse des décisions de Stephen HARPER dans le contexte de la présente campagne électorale.
Au sujet du financement offert par le gouvernement central pour la construction d’une ligne de transport d’électricité entre le lieu de production, le Bas-Churchill et la livraison à des clients potentiels canadiens dans les provinces maritimes et en exportation vers des clients des États-Unis, je crois que ce financement n’aura pas l’impact néfaste annoncé sur les exportations d’électricité de Hydro-Québec.
Voici les facteurs qui me permettent une telle affirmation.
1. la proximité entre le réseau à 735kV de Hydro-Québec et la frontière des États-Unis est évident, à comparer à la distance qui existe entre le Bas-Churchill et la frontière du Nouveau-Brunswick et le Maine. Les investissements du Québec en lignes et en postes pour exporter de l’hydroélectricité vers les États-Unis sont imposants et existants à comparer aux investissements à faire par les réseaux des provinces maritimes. On peut leur dire: bonne chance!
2. l’avance que possède Hydro-Québec en infrastructures d’exportation est confirmée dans le dernier rapport annuel 2010 de Hydro-Québec, page 10. On parle d’un contrat de 40 ans en cours de conclusion et de la construction d’une nouvelle ligne de 1200 MW. À l’automne 2009, Hydro-Québec a inauguré une interconnexion avec l’Ontario de 1250 MW.
3. un étude détaillée de la capacité des interconnexions existantes et celles futures annoncées par Hydro-Québec est à à faire ; les 2 interconnexions de 315 kV entre le Nouveau-Brunswick et le Maine ne font pas le poids.
4. parlant de concurrence à venir entre l’hydroélectricité du Bas-Chruchill et celle de Hydro-Québec en terme de ventes à l’exportation, on parle d’un horizon de pas avant 15 ans. Et beaucoup de l’hydroélectricité du Bas-Chruchill sera requise pour remplacer dans les provinces maritimes les centrales thermiques actuelles très polluantes. Il ne faut pas oublier que d’ici à 15 ans, la bourse du carbone sera mise sur pied et les producteurs d’électricité n’auront pas le choix d’exiger le plus possible de l’hydroélectricité. Sans compter sur le prix du baril de pétrole à 150$ à 200$ d’ici là. Restera-t-il de l’hydroélectricité du Bas-Chruchill disponible pour exporter aux États-Unis ?
5. Je considère le fait que le fédéral n’a jamais mis une cenne dans le financement de Hydro-Québec est une bénédiction. Maître chez nous veut dire quelque chose dans ce cas. Si Hydro-Québec avait reçu du financement du fédéral, ce serait la Régie de l’énergie de Calgary qui aurait le dernier mot sur la gestion de Hydro-Québec et non le BAPE. Jean Charest n'a pas encore réussi à mettre Hydro-Québec dans les griffes d'une institution fédérale.
Conclusion : il serait relativement facile de rassembler quelques ingénieurs et administrateurs retraités de Hydro-Québec pour démontrer qu’il n’y a pas péril en la demeure pour l’exportation de l’hydroélectricité du Québec vers ses voisins. Cette information pourrait être produite dans le contexte d’une commission nationale sur la gestion intégrée de l’énergie sous toutes ses formes pour les besoins présents et futurs des Québécois.
Un retraité de Hydro-Québec.


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    2 avril 2011

    "Conclusion : il serait relativement facile de rassembler quelques ingénieurs et administrateurs retraités de Hydro-Québec pour démontrer qu’il n’y a pas péril en la demeure pour l’exportation de l’hydroélectricité du Québec vers ses voisins. Cette information pourrait être produite dans le contexte d’une commission nationale sur la gestion intégrée de l’énergie sous toutes ses formes pour les besoins présents et futurs des Québécois."
    Votre idée est excellente, il faudrait y donner suite. N'est-ce pas urgent de chercher et de trouver toutes les forces d'énergie propre dont peut disposer le Québec,ces forces répertoriées, exposées noir sur blanc. Cela n'a jamais été fait?
    Harper met de la poudre aux yeux / Charest multiplie ses forfaits pour ratatiner et flétrir notre Québec. Dehors les chiens pas de médailles! comme disaient mes vénérées mère et grand-mère.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 avril 2011

    Exportation ou pas, il reste que les tarifs d'électricité qui prévaudront au Nouveau-Brusnwick et en Nouvelle-Ecosse pourront être davantage concurrentiels, sinon abaissés. Et tout le monde le sait au Québec, les tarifs d'électricité représentent un extraordinaire levier économique. En d'autres termes, l'argent du fédéral, dont une partie provient des taxes des Québécois, favorisera le développement économique des voisins. Ceci, au détriment du Québec.
    Les Québécois connaissent déjà ce vieux scénario, qui ont naguère contribué par les impôts payés à Ottawa à la construction des centrales nucléaires de l'Ontario, donc au développement économique de la voisine.
    Dans ce contexte, il y a de quoi se demander à quel jeu joue Jean Charest quand il déchire ses vêtements sur la place publique. Il le fait pour la galerie? Probablement.