Reflets de société?

L'humour en mode «destruction massive»

Au secours des personnes âgées

Tribune libre

De nos jours, les humoristes poussent au rythme des champignons si bien qu’ils doivent se différencier les uns des autres s’ils désirent percer dans leur métier. Un commentaire, tiré d’un média à la suite des propos caustiques de Mike Ward envers le « petit Jérémy », porte à réflexion : « Il y a une certaine noblesse à défier le puissant par le rire. Il est médiocre d'humilier plus faible que soi, en se moquant de lui. L'humour est intelligence quand on l'exerce en riant de ses propres travers. L'humour est violence quand on l'exerce au détriment de l'autre, quand on l'utilise pour humilier ou dénigrer l'autre. »

Jérémy Gabriel prétend avoir vécu «l’enfer» parce que l’humoriste Mike Ward s’est moqué de lui et de son handicap, au point d’avoir songé au suicide. Via la Commission des droits de la personne, « le petit Jérémy » réclame 80 000 $ à l’humoriste, en dédommagement pour diffamation et discrimination fondée sur le handicap. À titre d’exemple, je vous cite la version intégrale d’un extrait du monologue de Mike Ward concernant Jérémy : «J’ai été voir sur internet pour voir c’est quoi sa maladie. Sais-tu c’est quoi? Y est lette, osti! »

À mes yeux, il y a des limites à user d’un humour en mode « destruction massive » sur le handicap physique d’une personne, et dans ce cas, Mike Ward est allé trop loin. Il doit maintenant assumer les conséquences de ses paroles blessantes, voire même bassement outrancières… C’est une simple question d’éthique que l’humour doit respecter s’il désire encore siéger au royaume des arts de la scène!

Au secours des personnes âgées

J’éprouve toujours un profond sentiment de colère et de révolte lorsque des cas de maltraitances envers des personnes âgées sont mis au grand jour par les médias. En effet, comment du personnel, engagé pour soigner ces personnes vulnérables, peut-il en arriver à poser des gestes d’une telle cruauté sur les personnes âgées qui leur sont confiées? Une question qui, malheureusement, porte en soi un mépris et un irrespect scandaleux qu’il faut dénoncer et condamner illico en congédiant de facto les barbares responsables de ces actes sordides d’une bassesse dégueulasse.

Le ministre Barrette a promis que des têtes allaient « rouler » dans cette affaire qui s’est déroulée dans deux résidences pour personnes âgées de Charlevoix. Quoique je ne sois pas un fan du Dr Barrette à propos de ses interventions qui frisent souvent la provocation, je ne peux qu’acquiescer, dans ce cas-ci, à ses propos, tout en espérant fermement qu’il donne suite à ses déclarations, pour le plus grand bien des personnes âgées qui incarnent, à mes yeux, des êtres humains que le poids des années a fragilisés et qui méritent toute notre attention.

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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