Dans les écoles secondaires du Québec, les résultats scolaires des garçons sont maintenant loin derrière ceux des filles.
L’écart se creuse depuis des années. Les gars sont carrément largués.
Même en mathématiques, dernier domaine où les garçons québécois étaient en avance, les filles ont pris la tête.
C’est le contraire de ce qu’on observe au Canada anglais et ailleurs dans le monde.
Si vous savez regarder, partout autour de vous, vous verrez des adolescents ou des jeunes adultes qui dissimulent maladroitement leur manque de confiance derrière des airs de petits machos de parc aquatique.
Minables
En guise d’explication, les chercheurs n’ont que des hypothèses.
Se pourrait-il que la forte prédominance des femmes dans l’enseignement primaire et secondaire se traduise par un environnement scolaire mieux adapté aux filles?
Se pourrait-il que de se faire marteler que sa masculinité fait de lui un violeur en puissance et qu’il est «violent» de se chamailler dans la cour d’école ait des conséquences négatives sur un garçon?
Il y a cependant une chose dont je suis sûr.
Même s’ils s’en défendent, les êtres humains sont influencés par les modèles véhiculés dans les médias, qu’il s’agisse de la publicité, des séries télévisées ou du cinéma.
Or, nos médias véhiculent depuis longtemps des représentations lamentables du mâle québécois.
Très majoritairement, on y voit une triste galerie de cons, de brutes, de perdants, d’insécures, de lâches et de «bonasses».
Prenons la publicité.
Vous avez l’idiot qui est incapable de construire une étagère droite, qui se déguise en brosse à dents, qui porte un Speedo moulant fluo, qui est totalement dominé par sa conjointe devant leur conseiller financier et j’en passe.
Voyez aussi ce minable qui veut impressionner un Français avec son érudition, mais se trompe quand il mentionne le nom des fromages.
Quand l’homme n’est pas dépeint comme une lavette, il est dépeint comme un primitif qui n’aime que son gros pick-up, les scies à chaîne, les perceuses ou les ponceuses.
Et ce n’est pas d’hier. Souvenez-vous de Monsieur B, le benêt joué par Benoît Brière ou, si on remonte encore plus loin, du réparateur Maytag qui ne foutait rien de ses journées.
Positifs
Dans les séries télévisées, ce n’est guère mieux.
Unité 9, écrit par une femme, est une des rares séries avec des personnages masculins à la fois forts et nuancés.
Voyez le cinéma ou le théâtre.
De chefs-d’œuvre comme le Déclin de l’empire américain à des navets comme Les Boys, en passant par Broue, les hommes y sont presque invariablement ridicules et médiocres.
Dans les films supposément géniaux de Xavier Dolan, le personnage masculin type est un jeune homme confus, souvent gai, fragilisé par l’absence du père et l’instabilité de sa mère, et qui ne s’exprime qu’en criant.
Je ne plaide pas pour des superhéros ridicules à la Stallone, mais pour des représentations moins stéréotypées et moins uniformément négatives.
Il me semble que ça ne nuirait pas aux garçons.
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