L'ex-journaliste Michèle Boisvert sera déléguée du Québec à Paris

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Ce sont les rapports économiques qui sont privilégiés par Legault

(Québec) La recherche a duré plus de quatre mois, mais François Legault a finalement arrêté son choix pour le représentant du Québec à Paris. Comme il le souhaitait, l'ambassadrice sera une femme, proche du milieu des affaires : l'ex-journaliste Michèle Boisvert succédera à Line Beauchamp.



Selon les informations obtenues par La Presse, Mme Boisvert est actuellement à Paris en prévision de cette nomination. Son nom sera soumis ce printemps pour approbation au Conseil des ministres. Début décembre, La Presse avait annoncé que Line Beauchamp, ex-ministre du gouvernement Charest, allait quitter les fonctions qu'elle occupait depuis deux ans.


Elle avait décidé de rentrer - elle a acheté une maison à Saint-Bruno avec son conjoint. François Legault, qui avait apprécié son travail en marge du Sommet de la Francophonie en Arménie, avait proposé son nom comme administratrice - numéro deux - de l'Organisation internationale de la francophonie, d'où Michaëlle Jean avait été évincée de la présidence.


Fin d'un long processus


 


Le choix de Mme Boisvert est la fin d'un long processus pour le gouvernement ; François Legault avait un moment convaincu Christiane Germain, du Groupe Germain, d'accepter ce poste convoité. Elle avait tourné les talons après quelques jours de réflexion, considérant les conséquences pour son entreprise. Avec Michèle Boisvert, Québec aura une représentante dotée d'un bon réseau dans les milieux d'affaires québécois et d'une aptitude certaine à la représentation. Tout à coup, depuis quelques jours à la Délégation de la rue Pergolèse, on avait mis les bouchées doubles pour préparer l'arrivée d'un nouveau délégué.


Mme Boisvert était jusqu'ici à la Caisse de dépôt et placement du Québec. Dans la dernière année, elle avait toutefois été écartée du comité de direction. Avant de passer dans l'entourage de Michael Sabia, elle avait eu une carrière de plus de 25 ans comme journaliste, à Radio-Canada puis comme responsable des pages économiques à La Presse.


Économiste de formation, elle a d'abord travaillé à la télé de la société d'État, à Capital actions, émission quotidienne sur les questions économiques. En 2002, elle a été embauchée par La Presse comme journaliste économique d'abord, puis comme éditorialiste et chroniqueuse. En 2007, elle est devenue responsable de La Presse Affaires.


Tout en étant à La Presse, elle tiendra pendant sept ans une chronique quotidienne à la radio de Radio-Canada, à l'émission du matin. En 2012, elle a été nommée première vice-présidente aux affaires publiques de la Caisse de dépôt. Depuis le printemps 2018, elle ne siégeait toutefois plus au saint des saints, le comité de direction de la CDPQ.


Elle était aussi professeure associée à HEC Montréal depuis deux ans. En 2018, elle a été reçue à l'Ordre national du Québec à titre de chevalière.


Guy Leblanc à la tête d'Investissement Québec


Une autre nomination est à prévoir tout prochainement : celle de Guy Leblanc à la tête d'Investissement Québec. On soutient que la firme de chasseurs de têtes avait proposé deux noms, dont celui de M. Leblanc, au conseil d'administration, qui a choisi ce proche du ministre Pierre Fitzgibbon. La vaste réforme d'Investissement Québec, promise depuis la campagne électorale, ne sera pas annoncée en même temps que la nomination du président, toutefois.


Quant au choix d'un successeur à Martin Prud'homme comme patron de la Sûreté du Québec (SQ), évoqué par Québecor hier matin, on est encore très loin d'un choix. Le gouvernement est déterminé à attendre les conclusions de l'investigation du Bureau des enquêtes indépendantes qui avait déclenché la suspension du DG de la SQ. Plusieurs mois s'écouleront avant qu'on tire un trait sur cette affaire, prévoit-on déjà.




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