L'Espagne dans l'impasse institutionelle

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La crise économique paralyse tout

Impasse institutionnelle en Espagne ! Les députés ont refusé la confiance au président du gouvernement par intérim à Mariano Rajoy. Depuis neuf mois et deux élections législatives, les urnes n’ont pas permis de dégager une majorité ou une coalition suffisante pour former un gouvernement. Le Parti Populaire de Mariano Rajoy, vainqueur du dernier scrutin ne dispose en effet pas d’un soutien suffisant pour reprendre le pouvoir puisque le vote de mercredi ne lui a donné que 170 votes contre les 176 nécessaires. Allié pour l’occasion au nouveau parti centriste libéral Ciudadanos, qui soutenait pourtant le Parti Socialiste il y a quelques mois, le Parti Populaire avait une seconde chance vendredi. Il lui suffisait de recueillir plus de vote favorable que défavorable mais le Parti Socialiste espagnole et son chef de fil Pedro Sanchez ne l’entendait pas ainsi, rappelant le candidat Rajoy à ses vieux démons.
De son côté le président du gouvernement Mariano Rajoy s’est défendu faiblement en demandant à ses adversaires de s’abstenir à défaut de le soutenir afin de débloquer la situation…
A défaut de trouver un accord, le parlement sera dissous automatiquement le 31 octobre et de nouvelles élections seront convoquées. Mariano Rajoy a déjà prévu la date d’un nouveau scrutin législatif pour le… 25 décembre, un choix pour le moins étonnant qui a fait bondir les socialistes qui accusent Rajoy de “vouloir faire chanter les espagnols”. Ces mêmes socialistes préparent déjà une proposition de loi soutenue par le parti d’extrême gauche Podemos et par le les libéraux de Ciudadanos pour raccourcir la campagne électorale et ramener la date du vote au 18 décembre.
L’Espagne est aujourd’hui devenue un pays profondément divisé. Déjà tiraillé par les velléités indépendantistes, le pays a vu son paysage politique exploser avec l’arrivée des deux nouvelles forces politiques que sont Podemos et Ciudadanos, deux partis misant sur la rupture avec la vieille classe politique. Malgré ce renouvellement des élus, le désenchantement à largement gagné les Espagnols. L’opportunisme de Ciudadanos qui s’est allié successivement au Parti Populaire puis aux socialistes pourrait mettre à mal cette nouvelle formation tandis que du côté de l’extrême gauche, il semblerait que Podemos ait atteint son plafond de verre, l’exemple de l’échec de Siriza en Grèce risque également de lasser les électeurs…
Dans un pays gangréné par la corruption et en proie à une crise économique provoquant un chômage de masse depuis maintenant huit ans, aucune solution politique ne semble se dégager. Le système décentralisé espagnol et la mainmise de Bruxelles sur une partie des prérogatives de l’Etat suffisaient déjà à reléguer le gouvernement central au second plan, depuis 9 mois l’appareil étatique ne sert plus qu’à gérer les affaires courantes. Au vu de l’incompétence de leurs élites, les Espagnols peuvent à présent se demander s’ils ont vraiment besoin d’un gouvernement…


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