L'enfer et la poésie

Tribune libre

Ces événements si bouleversants qui inondent nos médias ces jours-ci nous font prendre conscience de certaines dimensions que nous voulons oublier : la précarité de la vie et de tout ce matériel qui l’entoure, l’essentiel et le superflu. La plupart d’entre nous vivons dans un superflu quelquefois indécent. Pendant que des financiers, des spéculateurs, des banquiers s’enrichissent à coup de milliards sur le dos des populations du globe, certaines de ces populations subissent des coups du sort, des catastrophes innommables et n’ont vraiment plus rien. Ils ne possèdent que leur souffrances physiques ou morales ou les deux.
Tandis que M.Obama fait un spectacle en convoquant les immondes requins de Wall Street bouffis d’argent volé qui ont acculés des millions de personnes aux USA ou ailleurs à la ruine, au chômage et au désespoir pour se remplir les poches tels d’insatiables prédateurs vampiriques, la nature, immuable, a déplacé des plaques tectoniques sous les pieds de Port-au-Prince et a occasionné sa ruine, la mort et la mutilation de centaines de milliers de personnes qui ne demandaient seulement qu’à vivre un peu décemment.
À part les requins de Wall Street, on apprenait qu’il fallait se méfier de ces sales petits cancrelats qui profitent de la générosité de beaucoup de monde pour tenter de voler à leur profit l’argent destiné à ceux qui n’ont plus rien, souvent en danger de mort. Ces immondes individus auxquels on ne peut plus accoler le nom d’humain me dégoûtent au plus haut point, c’est pratiquement une forme de anthropophagie, C’est à vômir.
Heureusement, de l’autre côté du spectre des horreurs, il y a toutes ces personnes qui se dévouent, qui donnent de leur vie dans le but altruiste d’aider celui qui souffre. Il ne serait pas souhaitable ni possible que nous allions tous en Haïti pour donner un coup de main. On peut le faire en envoyant un peu de sous, selon nos moyens, par le biais d’organismes reconnus comme la Croix-Rouge.
Je dois vous dire qu’il y a quelques minutes, je lisais dans Le Devoir d’aujourd’hui (15 janvier 2010) à la page A-8, la page éditoriale, un article de M.Nestor Turcotte que nous avons le privilège de lire quelquefois dans Vigile. Ce texte, « Haïti, ma chérie » d’une grande sensibilité, est un magnifique hommage à ce pays, à cette ville tellement souffrante ayant à peine le temps de respirer d’une catastrophe à l’autre. Cette poésie profonde et humaine m’a profondément touché. J’invite tous ceux qui ont Le Devoir à lire ce texte et je veux rendre hommage à son auteur.
Ça me rassure un peu quand je vois qu’il y a encore des êtres humains qui réussissent à s’élèver au dessus de la médiocrité, des méandres glauques de la rapine et de la soif criminelle des profits pour apporter un peu de lumière apaisante sur de tels drames.
Ivan Parent

Featured a3e971571ab3c25a01e01d56d6b9d9d3

Ivan Parent403 articles

  • 366 899

Pianiste pendant une trentaine d'années, j'ai commencé
à temps partiel d'abord à faire du film industriel, de la vidéo et j'ai
fondé ma compagnie "Les Productions du LOTUS" Les détails seront visibles sur mon site web.
Site web : prolotus.net





Laissez un commentaire



5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    16 janvier 2010

    Deux personnes m'ont rappelé que je n'avais pas pris en compte l'outrecuidance des politiciens libéraux qui tentent de se faire du capital politique avec l'aide à Haïti. C'est vrai que je ne l'ai pas fait et merci de me le rappeler. Quelqu'un disait que la vraie charité, les vrais partages se font dans l'ombre, dans l'anonymat. Il ne faut surtout pas jouer les arrogants et dire: ''...regarde comme je suis bon, je t'aide''. Pour les politiciens c'est pire: :''.....regarde comme je suis bon avec l'argent des autres''. Pitoyable politique!
    Il est intéressant que notre historienne, Mme. Morot-Sir nous apporte ses lumières et rend la compréhension de la politique haïtienne un peu plus claire. Il fallait qu'en plus, la nature se déchaîne sur ce peuple tellement éprouvé. Ça ne pourrait pas tomber sur les châteaux hyper cossus des requins de la finance et des banquiers? Le relèvement d'Haïti va prendre du temps. Les sales politiciens qui ont exploité le peuple vont revenir. Ce ne sera pas facile à récurer tout ça. À ce sujet, il est facile de comprendre car chez-nous, on arrive même pas à le faire. Les prédateurs à la Jean Charest sont incrustés et, pour l'instant, sont irrécurables et ruinent lentement le Québec. Il ne nous manque plus que la nature se mette de la partie.
    Ivan Parent

  • Archives de Vigile Répondre

    16 janvier 2010

    M. Parent, vous écrivez :
    « Ça me rassure un peu quand je vois qu’il y a encore des êtres humains qui réussissent à s’élèver au dessus de la médiocrité, des méandres glauques de la rapine et de la soif criminelle des profits pour apporter un peu de lumière apaisante sur de tels drames. »
    Mais vous avez oublié de parler de certains politiciens québécois, surtout libéraux qui se font du capital politique à l'aéroport de Dorval. Ce Coderre et ce Depuis qui semblent croire qu'Haïti et les Haïtiens leur appartiennent... Il est vrai que les libéraux ont toujours eu pour clientèle les nouveaux arrivants.
    C'est honteux et scandaleux de voir ces chacals à l'oeuvre qui utilisent la misère humaine pour se refaire une image et faire oublier leur propre turpitude!

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    15 janvier 2010

    Merci cher Monsieur Parent de nous aider à réfléchir en cette période si épouvantable que traverse une fois de plus Haïti.. Comme le dit Monsieur Goyette " un malheur ne vient jamais seul" Nous pouvons malheureusement analyser cela :
    La révolution de l'ancienne Saint Domingue française été faite dès 1803, avec Toussaint Louverture contre la France de Napoléon. Les esclaves libérés abruptement par Louverture ont été très vite recolonisés par l'Espagne en 1861, puis à nouveaux indépendants en 1865 mais sous tutelle espagnole , et ensuite américaine, occupés durant 17 ans par les Etats-Unis...jusqu'au moment où ils ont élu le dictateur Duvallier amené au pouvoir par les descendants d'esclaves. Celui-ci s'acharne alors à détruire la bourgeoisie créole qui faisait la richesse des villes côtières, son fils "baby doc" va suivre... et tout cela sous corruption généralisée. La fragilité des constructions sous le séisme reflète parfaitement cette énorme cupidité, construites hors norme, avec de mauvais matériaux ..
    L'aide internationale et publique sans cesse détournées, n'a-ton pas vu payer des routes deux fois ? les seules choses qui fonctionnent à l'évidence: les écoles dirigées par des ONG ou par des religieux.
    Un gros problème est aussi le départ des élites intellectuelles que ce soit des écrivains, des médecins, des ingénieurs ou des cadres divers.. les plus pauvres essaient aussi de partir, ils prennent des embarcations de fortune et traversent vers les îles françaises des Antilles ou un grand nombre ont refait leur vie .
    S'ils avaient pu faire leur révolution plus tard, comme Cuba, ils auraient bénéficié des partenariats du temps de la Guerre Froide. La décolonisation façon anglo saxonne (Jamaïque, Barbade, Bahamas, etc), ne fut pas pour eux non plus.
    Ils n'ont pas eu la même possibilité que les autres îles des antilles, fortement soutenus comme le sont les territoires d'Outremer Martinique, Guadeloupe et Guyane, devenus depuis 1946 des départements français .
    Alors restait les Etats-Unis ?.. Mais là encore le problème est crucial, ces derniers, ne soutiennent que des pays (Iran, Arabie, etc..) qui peut rapporter quelque chose!
    On peut donc observer comment leur destin s'est installé, entre le colonialisme ancien, chassé très tôt, le néo-colonialisme US rentré trop tard et une version Caraïbe de la Guerre Froide dont ils n'ont pas assumé les risques, La mécanique de leur trajectoire historique spécifique les a amenés directement dans ce fossé terrible : Le bidonville oublié des Amériques…
    Alors que faire maintenant pour leur venir en aide, vraiment, une fois que tous les secours urgents seront apportés et qu'ils auront été remis debout?
    Pourra-t-on mettre un plan international sur pied pour les aider réellement et une bonne fois pour toutes, afin que le moindre ouragan ou séisme ne viennent à nouveau les entraîner dans une telle fin du monde?
    Une aide internationale encadrée peut-être par l'Unesco (?)qui permettrait la reconstruction correctement faite, dans les normes cette fois, un système scolaire efficace et gratuit , un reboisement, une agriculture vivrière, l'éradication des bidonvilles.. etc...
    Alors souhaitons que ce terrible évènement puisse enfin entraîner le monde entier à organiser une vraie renaissance pour ce pauvre peuple qui l'attend depuis deux siècles !

  • Gaëtan Pelletier Répondre

    15 janvier 2010

    Vous avez tout compris... J'admire votre humanisme. Si on commençait par cette priorité, - un monde pour l'humain - pas pour engranger de l'argent, tout le monde y gagnerait.
    Mais nous sommes mal partis... La voracité de ces bêtes est sans limite.
    Bonne journée!

  • Archives de Vigile Répondre

    15 janvier 2010

    M.Parent
    Un malheur ne vient jamais seul. Dites-le moi si je me trompe, la présence de politiciens presque qu'en campagne électorale en train de donner des conférences de presse, serrant des mains des premiers rescapés débarquant à l'aéroport, chiffrant les dons du provincial-fédéral ne vous gêne-t'elle pas un peu?
    La génorosité est quelque chose qui se fait dans l'anonimat selon moi, sans rien attendre en retours et sans se donner en spectacle. Hélas, quelques journalistes à la recherche de sensationalisme, tels des vautours n'échappent pas à cette tragique catastrophe.