« Je dis aux hommes : violez les femmes ! » : ce qu’a déclaré Alain Finkielkraut sur LCI

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Finki défend Polanski comme il défendait DSK, par solidarité juive

« Toutes les opinions sont-elles bonnes à dire ? » C’était le thème de l’émission de débat « La Grande Confrontation » diffusée mercredi 13 novembre à 20 h 45 sur LCI et animée par David Pujadas, au cours de laquelle Alain Finkielkraut a choqué par ses propos tenus sur le viol.


A l’origine, la chaîne d’information du groupe TF1 avait choisi de discuter de la liberté d’expression et d’opinion en France : « Université, médias, humour, politique… On entend de plus en plus qu’on ne peut plus rien dire”. Le politiquement correct est-il en train d’étouffer la vie publique ? Ou bien faut-il au contraire saluer comme un progrès la sensibilité nouvelle aux expressions stigmatisantes ou simplement blessantes ? » Pour en débattre, David Pujadas avait notamment convié le philosophe et écrivain Alain Finkielkraut, la militante féministe Caroline de Haas, les avocats Georges Kiejman et Francis Szpiner, l’animateur de RT France Frédéric Taddeï, l’universitaire Maboula Soumahoro ou encore la députée LFI Mathilde Panot.


Au cours de l’émission, les invités ont abordé les différentes affaires de viol relatées dans les médias ces derniers mois et les échanges se sont tendus. M. Finkielkraut a critiqué la notion de « culture du viol » dans notre société :


« Il y avait autrefois les viols et il y a maintenant la culture du viol. Il y a toujours les viols. Autrefois on parlait des viols et, par les viols, on dénonçait le passage à l’acte, la pénétration forcée. Aujourd’hui, il y a la culture du viol. Cela englobe les blagues salaces, les dragueurs lourds, les attouchements et jusqu’à la galanterie. De nombreux chercheurs et chercheuses parlent de la galanterie comme une forme de culture du viol. Ainsi assiste-t-on à cette extension du concept de sexisme. Il y aurait, en France, énormément de violeurs en puissance. »


M. Finkielkraut conclut en dénonçant le « politiquement correct » : « C’est la méfiance, l’insulte, l’anathème, c’est une manière de rendre une conversation civique impossible. C’est le calvaire de la pensée. » « Vous êtes en train d’insulter les femmes victimes de viol ! », s’est indignée Caroline de Haas, rappelant qu’en moyenne, chaque jour, « 250 femmes [sont] victimes de viol en France – c’est 94 000 par an. Il y a des viols en France, M. Finkielkraut ».


La tension s’est accentuée encore après l’évocation de propos polémiques tenus par Eric Zemmour ou encore d’une « blague » de Jean-Marie Bigard sur le viol dans l’émission « Touche pas à mon poste ! » sur C8. « On ne peut ignorer que lorsqu’ils tiennent ce genre de propos, ils banalisent les violences », a dénoncé Mme de Haas, avant de faire référence à l’affaire Roman Polanski – soupçonné de viol –, évoquée plus tôt dans le débat par M. Finkielkraut : « Quand on dit qu’“une fille de 13 ans, violée par un réalisateur, en l’occurrence Roman Polanski, c’était pas vraiment un viol”, quand vous dites ça, vous envoyez le message à toutes les petites filles que ce n’était pas grave. »


C’est à ce moment que l’écrivain s’est emporté : « Violez, violez, violez ! Je dis aux hommes : violez les femmes. D’ailleurs, je viole la mienne tous les soirs ! » Une sortie qui a consterné tout le plateau. « C’est du second degré », s’est empressé de rectifier David Pujadas.


M. Finkielkraut a pris la défense du réalisateur :


« Cette jeune fille qui avait 13 ans et 9 mois, elle n’était pas impubère. Elle avait un petit ami ; elle a eu cette relation avec Polanski. Il a été accusé de viol. Aujourd’hui, elle s’est réconciliée avec lui. Elle supplie Caroline de Haas d’arrêter de le harceler (…). Au nom de la lutte contre le viol, on veut en finir avec le tribunal judiciaire car le tribunal judiciaire, c’est le contradictoire. (…) On invite les femmes à ne plus aller vers la justice. Le quatrième pouvoir [les médias] est en train de bouffer le troisième pouvoir [la justice]. »


Cette séquence a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, certaines personnes appelant à la signaler au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).


"Je dis aux hommes : violez les femmes. D'ailleurs, je viole la mienne tous les soirs". Alain Finkielkraut, hier,… https://t.co/QK8nhK4OSD


Plusieurs personnes nous demandent s'il ne faudrait pas signaler au @csaudiovisuel la séquence dans laquelle Alain… https://t.co/7z3aKDBTLH