Terrible de lire dans Le Devoir sous la plume d'un professeur d'université, Olivier Collin, que «Toute attaque du type de la charte de Bernard Drainville est immédiatement reconnue par un immigrant roumain ayant fui Ceausescu, un Algérien pourfendeur du Front islamique du salut (FIS) (...)».
En effet, terrible de mettre sur le même pied d'égalité fascisme, autoritarisme et démocratie. Terrible de tout confondre au risque d'effacer d'un simple coup d'éponge des faits essentiels pour quiconque réfléchit sur la condition humaine. Pour un auteur dont la prétention est de vouloir lever les amalgames entre islam et islamisme, la démarche relève plutôt de la pitrerie que de la clairvoyance.
Lorsqu'un esprit affiche autant de mépris pour les faits, lorsqu'il considère que l'utilisation de la violence n'est qu'une simple coquetterie, lorsqu'il se fiche des souffrances des peuples et qu'il ne tient nullement compte de leurs aspirations, lorsqu'il tait l'essentiel c'est-à-dire les fractures idéologiques entre démocrates et ennemis de la démocratie, il n'est pas vain de parler de la faillite de la pensée et d'une crise des élites occidentales.
Osons le dire, s'agissant de l'islam et de l'islamisme, ces élites ne savent plus faire la différence entre un bouton d'acné et un cancer généralisé. Dans certains milieux de « gôche », le « pas d'amalgamisme » tient lieu d'une nouvelle catéchèse. Fermez les yeux, vous verrez mieux !
Terrible de laisser penser qu'il existe une différence de degré et non de nature entre ce qui relève d'une volonté démocratique légitime, la Charte des valeurs (avec ses limites, certes, que nous reconnaissons) et l'imposition brutale d'un projet de société mortifère à tout un peuple et à son État, en somme l'Algérie. Imposer ?
Oui, par la kalache et l'épée du FIS et de ses armées, les Groupes islamiques armés (GIA), le Front islamique du djihad armé (FIDA), l'Armée islamique du salut (AIS), qui ont accouché d'un monstre, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC : 1998) et encore d'un autre, Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI : 2007).
Nous qui avons résisté au pire, nous portons pour toujours le souvenir mémorable des nôtres, tombés sous les balles assassines de l'hydre islamiste. Qui parmi-nous peut oublier les résistances héroïques de nos femmes défiant les sanguinaires du GIA dont l'obsession était de les couvrir de la tête au pied ?
Nous continuerons à résister à l'islamisme
Paradoxalement, des universitaires occidentaux défendent sans la moindre gêne ce même voile ? Qui parmi nous qui ne frémissons pas à l'évocation du nom d'un journaliste, d'un professeur, d'un étudiant, d'un écolier, d'un peintre, d'un dramaturge, d'un chanteur, d'un médecin, d'un magistrat, d'un écrivain, d'un militant de gauche, d'un syndicaliste, d'un gendarme, d'un policier ou d'un simple citoyen ?
En vérité, ceux qui prétendent défendre ces soi-disant « pôvres musulmans » ignorent tout de nos luttes, de nos morts et de leurs sacrifices. Circulez, il n'y a rien à voir, répètent-ils. Oubliez l'Algérie ! Et l'Égypte ? Et la Tunisie ? Et l'Irak ? Et la Syrie ? Et l'Afghanistan ? Et la Lybie ? Oubliez !
Terrible de confisquer la parole des résistants au FIS pour en faire des « pourfendeurs de la Charte ». Et si c'était précisément le processus inverse ? Laisser rentrer le loup dans la bergerie ? Jamais plus !
Et si l'instrumentalisation du religieux nous avait soudainement sensibilisé à l'exigence d'une extrême vigilance face au centre nerveux de l'islamisme, son idéologie, ce poison lent et inexorable ?
Et si l'instrumentalisation du religieux nous avait soudainement sensibilisé à l'exigence d'une extrême vigilance face au centre nerveux de l'islamisme, son idéologie, ce poison lent et inexorable ?
Ne faut-il pas éviter au Québec les écueils que d'autres pays ont connus ? Faut-il se taire face au travail de sape de plusieurs organisations islamistes qui visent à défaire, en douce, les assises démocratiques de notre État ?
Faut-il faire semblant que tout va bien alors que des écoles islamiques et des mosquées enseignent à nos enfants la charia et le djihad sous le regard bienveillant de nos décideurs ?
André Lamoureux dont nous saluons la contribution parue dans Le Devoir du 29 mai 2017 a décidé de dénoncer l'entrisme de militants islamistes au sein de quelque parti de gauche, a fait preuve de courage à une époque où l'on en manque cruellement. Car force est de reconnaître que l'islam politique n'est fort que parce que nous sommes faibles face à lui. Il se nourrit de nos lâchetés et de nos incohérences. Il rit de nous. Il se fout de notre humanité.
Si nous avions conscience que l'islamisme représente une nouvelle forme de totalitarisme, si, collectivement, nous avions pris la mesure de sa force destructrice il y a 20 ans de cela, et si nos États avaient consenti à mettre tous les moyens nécessaires pour l'affaiblir, alors peut-être que nous aurions pu éviter la violence que nous vivons, aujourd'hui. Du moins, aurions-nous pu l'espérer. Qu'importe ! Face à cette surdité et cette cécité volontaires, nous, nous continuerons à résister à l'islamisme, ça va de soi, et à dénoncer ses complices.
Ce texte est cosigné par:
Ferid Chikhi, Abdelli Mohand, Ali Kaidi, Yasmina Chouakri, Leila Lesbet, Leila Bensalem, Nawel Bouchareb, Aziz Fares, Ferroudja Kaidi, Camil Bellam, Zahra Boukersi, Nacera Zergane, Radia Kichou.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé