La communication, pivot de l'éducation

Garder contact avec le jeune

La main de fer dans un gant de velours

Tribune libre

Je suis retraité de l’enseignement depuis maintenant dix ans…Comme le temps passe! Pourtant, j’ai encore en mémoire les moments sublimes que j’ai vécus auprès de mes élèves de première secondaire lors de ma dernière année d’enseignement.
Me reviennent aussi les commentaires de parents que je croisais lors de rencontres avec eux sur le « dur » métier d’enseignant et toute l’admiration qu’ils éprouvaient à mon égard pour la patience dont je devais faire preuve pour arriver à leur communiquer ma matière.
Je me rappelle aussi la kyrielle de nouvelles approches pédagogiques et de nouveaux programmes parachutés littéralement dans les écoles par des fonctionnaires déconnectés de la réalité quotidienne de l’acte pédagogique auprès des jeunes qui nous étaient confiés.
Me viennent aussi à l’esprit, d’une part, le désarroi de certains parents devant les comportements « délinquants » de leur enfant, et d’autre part, leur démission à peine voilée devant leur responsabilité envers son éducation à la maison.
J’ai souvenir entre autre d’une mère que j’avais convoquée à mon bureau pour des problèmes de drogue que vivait son fils qui était menacé d’expulsion pour avoir fait le commerce de drogue auprès des élèves de l’école, et qui m’avouait bien candidement qu’elle préférait « fumer » avec son fils les fins de semaine plutôt que de le voir courir les rues avec ses amis le samedi soir.
Je me souviens de ces professeurs de bonne foi qui désiraient créer une relation de proximité avec leurs élèves et qui se retrouvaient embrigadés dans un contexte où l’élève développait un contact « amical » avec son professeur qui perdait de la sorte toute forme d’autorité dévolue de facto à son statut.
Des souvenirs qui me ramènent implacablement sur le rôle capital que l’adulte a à jouer dans l’éducation du jeune qui lui est confié, à savoir une écoute attentive à ces besoins mais aussi, voire surtout, une présence qui dégage la maturité nécessaire qui permettra au jeune de cheminer dans sa vie avec confiance et respect des autres.
Les jeunes n’attendent pas que les adultes deviennent leurs amis, ils ont plutôt besoin de personnes qui ont des valeurs à leur communiquer et cette « communication » ne s’établira que dans le respect qu’on vouera à leur égard…En bref, le message ultime qui se dégage de toute cette réflexion se résume en ces quelques mots : garder contact avec le jeune en lui tendant une main de fer dans un gant de velours!

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Henri Marineau2032 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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