Projet de loi 96 

François Legault et le libre choix

Carey Price, l’être humain

Tribune libre

 


La commission parlementaire sur le projet de loi 96 a maintenant terminé ses travaux, et François Legault, malgré les nombreux appels de chercheurs et d’intellectuels à l’imposition du français au cégep, évoque le sacrosaint principe du libre choix en guise de motif à son refus d’imposer le français au cégep.  

Et pourtant, comment expliquer une telle résistance de la part du premier ministre du Québec quand on constate le recul du français au Québec particulièrement à Montréal, notamment dans les couronnes montréalaises?

Or, si le principe du libre choix est enfreint pour le personnel de la santé eu égard à l’obligation d’être vacciné en vertu des dangers de contamination dans les services de santé, pourquoi il n’en serait pas de même à l’égard de l’imposition du français au cégep en vertu de l’anglicisation inquiétante des étudiants francophones dans les cégeps anglophones?

Je suis d’avis qu’il considérer la place qu’occupent les cégeps dans le réseau scolaire québécois, soit des lieux où nos identités, notre trajectoire et notre environnement social se définissent. Conséquemment, il est tout à fait pertinent de créer un environnement où le français serait la norme.

Sur un autre plan, en diminuant le nombre de places dans les cégeps anglophones, comme le prévoit le projet de loi actuel, seuls les meilleurs élèves auraient accès aux cégeps anglais, ce qui apporterait comme conséquence que les étudiants moins performants se dirigeraient vers les cégeps francophones.

À mon avis, une erreur s’est produite lors de l’adoption de la loi 101. Il est temps de réparer maintenant cette erreur. Il est devenu prioritaire que le projet de loi 96 impose le cégep en français.

Carey Price, l’être humain

En rendant publique sa décision de se soumettre au programme d’aide destiné aux joueurs du circuit Bettman, le gardien de but étoile des Canadiens de Montréal de 34 ans, Carey Price, fait preuve de beaucoup de courage et d’humilité, d’abord de courage face aux tabous qui sont malheureusement encore très présents dans la société envers la santé mentale, ensuite, d’humilité en dévoilant derrière le super-héros la vulnérabilité de l’être humain.

Son épouse Angela, sur Instagram, a su, à mon avis, très bien résumer les circonstances qui entourent la décision de son mari : « Peu importe l'enjeu, nous espérons être en mesure de non seulement dire que la santé mentale est essentielle, mais aussi d'agir et de travailler en ce sens… Et c'est incroyablement important pour nous de montrer à nos enfants que demander de l'aide, et d'accepter qu'on soit aidé par d'autres, est non seulement O.K., mais encouragé en tout temps, peu importe les circonstances ».

En tant que pièce majeure sur l’échiquier de Marc Bergevin, Carey Price, en tant que gardien de but, est confronté à un stress constant. À cet effet, au cours de sa prolifique carrière, à combien d’occasions a-t-il réussi à exécuter l’arrêt-clé qui a transformé une défaite en victoire?

Un stress qui, avec le temps, s’attaque au système nerveux et crée des périodes d’anxiété qui nuisent à la concentration et à l’acuité des réflexes, deux éléments essentiels à la bonne performance d’un gardien de but. 

À mes yeux, Carey Price a pris une sage décision en privilégiant d’abord sa personne et sa famille, et je demeure convaincu qu’avec un solide encadrement, le numéro 31 reviendra encore plus fort devant le filet.


Henri Marineau, Québec

 


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Henri Marineau2016 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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