Paris | Les «gilets jaunes» et leurs colères font leur retour samedi dans les rues pour une série d’actions et de manifestations à Paris et dans plusieurs autres villes françaises, après une pause pendant l’été.
Près de deux ans après la naissance du mouvement, des rassemblements sont annoncés en province (Marseille, Toulouse, Lyon, Lille, Nantes, Nice, Bordeaux ou Strasbourg) et dans la capitale.
À Paris, les manifestants sont invités à se réunir sur les Champs-Élysées, place de la Bourse, place Wagram et place Saint-Pierre, au pied de la Basilique du Sacré-Coeur à Montmartre.
«Au vu des risques de troubles à l’ordre public», le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a interdit «tout rassemblement de personnes se revendiquant du mouvement des “gilets jaunes”» dans plusieurs secteurs de la capitale (Champs-Élysées, Élysée, Assemblée nationale, Hôtel Matignon...) à compter de vendredi 18H00 et samedi.
Il a également interdit deux manifestations qui devaient passer par les Champs-Élysées.
De source policière, 4000 à 5000 manifestants sont attendus à Paris, dont 1000 personnes potentiellement violentes.
Au total, 2300 personnes ont indiqué qu’elles entendaient participer au rassemblement sur les Champs-Élysées, et 7000 se sont montrées intéressées, selon la page Facebook de l’événement.
Jérôme Rodrigues, une des figures du mouvement, a appelé sur les réseaux sociaux «à une désobéissance civile complète».
«Je vous incite ce jour-là à ne montrer aucune carte d’identité, quitte à aller faire un petit tour au commissariat pour une vérif(ication) d’identité et d’y passer 4 heures. Entre perdre un oeil et les faire chier, appliquez la désobéissance civile», a-t-il ajouté.
L’humoriste Jean-Marie Bigard, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle de 2022, et soutien des «Gilets jaunes», avait annoncé sa présence aux manifestations parisiennes avant de se rétracter jeudi après que Jérôme Rodrigues a assimilé des policiers à une «bande de nazis», lors d’un échange sur Twitter avec le syndicat Synergie-officiers.
Il a fait savoir sur Twitter qu’il se rendrait samedi sur un rond-point près de Brest « pour boire un canon avec (ses) amis ».
Né le 17 novembre 2018, le mouvement citoyen des « gilets jaunes », anti-élites et qui lutte pour davantage de justice fiscale et sociale, cherche un second souffle après une première année où il a embrasé la France, entre occupations de ronds-point et manifestations parfois violentes.