Faute d'enthousiasme, Landry se contente du pragmatisme

Tribune libre

"Ce n’est pas de l’enthousiasme, c’est du pragmatisme. Je suis obligé de me contenter de la meilleure défense des intérêts du Québec…avec un parti minoritaire à l’Assemblée nationale, il n’y a pas beaucoup d’autres solutions que la gouvernance souverainiste".
Tel est l’argumentaire utilisé par Bernard Landry, un souverainiste de la première heure qui, dans une lettre acerbe parue dans les médias en janvier 2012, condamnait cette même gouvernance souverainiste, alléguant aujourd’hui qu’il avait l’espoir, à l’époque, de voir le PQ prendre le pouvoir de façon majoritaire…un argument on ne peut plus "pragmatique"!
En termes clairs, en "se contentant" de la stratégie qui consiste à défendre les intérêts du Québec, M. Landry se rallie à une démarche qui va à l’encontre de ses convictions personnelles, à savoir accéder à notre souveraineté le plus tôt possible via le déclenchement d’un référendum…en d’autres termes, la défense des intérêts du Québec au détriment de la prise en charge de ces mêmes intérêts, l’attitude passive au lieu de l’attitude active.
Toutefois, en invoquant l’argument du gouvernement minoritaire pour défendre son revirement concernant la gouvernance souverainiste, l’ex-chef du Parti québécois et ancien premier ministre semble oublier que cette gouvernance souverainiste qu’il condamnait il y un an était déjà inscrite au programme du PQ avant les dernières élections, ce qui signifie clairement que la haute direction du parti avait déjà opté pour cette stratégie et ce, peu importe les résultats qu’elle obtiendrait lors du scrutin.
En conséquence, une question s’impose : si, selon les espoirs de M. Landry, le PQ avait formé un gouvernement majoritaire et qu’il empruntait aujourd’hui la voie de la gouvernance souverainiste,
est-ce qu’il aurait le même discours? À mon sens, poser la question, c’est beaucoup y répondre!
En conclusion, j’aurais pensé, voire souhaité, que Bernard Landry, l’un des plus ardents défenseurs de l’accession du Québec à son statut de pays, conserve l’enthousiasme qu’il a toujours manifestée face à notre cheminement vers notre indépendance au lieu de se rallier, pour des raisons pragmatiques, à une stratégie aux allures redondantes qui ne conduira qu’à un cul-de-sac comme toutes celles qu’il a condamnées vertement au cours de sa carrière politique.
Henri Marineau
Québec

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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