Statuts et règlements d'Option nationale

Exit l'article 2

Tribune libre

« Option nationale affichera une ouverture permanente à collaborer, voire fusionner, avec toute autre formation politique partageant des objectifs jugés suffisamment similaires. »
Statuts et règlements d’Option nationale, article 2
Le 2 avril 2013, André Lamy et Denis Monière cosignaient un article sur cette tribune sous le titre « Pour redresser la barre d’Option nationale et construire un parti efficace » dont voici un extrait :
« En effet, pourquoi se donner la peine de mettre en place toute une structure organisationnelle cohérente et fonctionnelle, si le but du parti est de se fondre dans une autre formation à la première occasion. Cette situation en porte-à-faux n’est pas sans conséquence. Elle induit une démobilisation des militants onistes se traduisant par une incapacité à attirer et à retenir des organisateurs de talents s’inscrivant dans la durée. Il s’agit d’une perspective des plus préoccupantes pour l’avenir du parti. »
Lors du lancement officiel de sa campagne à la direction d’Option nationale le 14 août 2013, Sol Zanetti déclarait :
« Il faut qu’on soit tous ensemble dans un véhicule qui va véritablement dans une démarche indépendantiste. Je propose que nous soyons plus proactifs […] en présentant clairement et publiquement les conditions auxquelles Option nationale va accepter de [former] une union avec d’autres indépendantistes. Ça ne veut pas dire nécessairement des conditions de sabordage, je pense que si on veut opérer une refonte du mouvement indépendantiste, il ne faut pas se fondre dans un parti existant, il faut qu’on en crée un nouveau, le plus grand possible, une large coalition. »
Trois jours plus tard, soit le 17 août, le même Zanetti, devant les questions suscitées par sa déclaration, signe un billet dans Le Devoir sous le titre « Pas question de saborder Option nationale » :

« Quelle que soit la forme que prendra le ralliement des forces indépendantistes, nous avons le devoir d’emprunter la voie qui nous mènera le plus vite à notre but, sans compromis sur l’objectif. Pour ce faire, Option nationale a le devoir de clarifier les conditions évoquées dans l’article 2 de ses statuts, qui démontre une ouverture à la collaboration avec d’autres partis qui opèreraient un virage indépendantiste. Il faut dire clairement ce qu’on entend lorsqu’on leur demande d’être «suffisamment indépendantistes». Ces conditions doivent être connues, précises et élaborées de façon démocratique au sein du parti. Et, bien sûr, la décision finale de l’orientation que doit prendre Option nationale, ce sont les membres qui doivent la prendre. Se saborder, c’est couler son bateau avant qu’il ne soit pris par l’ennemi. Option nationale, c’est le bateau de l’indépendance. Nous ne le coulerons pas, pas celui-là, pas cette fois. »
De son côté, Nick Payne, qui est actuellement en processus de réflexion sur sa décision de briguer la direction d’ON, publie un article sur cette tribune en date du 17 août sous le titre « Option nationale, état des lieux » dans lequel il s’exprime en ces termes :
« Si Option nationale veut avoir un jour assez de poids électoral pour initier une vraie coalition indépendantiste, il nous faut d’abord consolider nos acquis, continuer de bâtir notre parti sur des fondations solides, de la base militante en allant vers le haut, et continuer de le faire connaître pour ce qu’il est, c’est-à-dire le seul parti au Québec qui fait de l’indépendance son chantier prioritaire et immédiat, avant, pendant et après les élections. Pour ce faire, il me semble évident qu’ON ne doit pas dépenser de ses belles énergies à reconduire la sempiternelle discussion entre souverainistes qui a cours depuis des années, et dont les bénéfices sont loin de nous sauter aux yeux. Nous n’avons pas travaillé d’arrache-pied à fonder notre parti pour aussitôt nous mettre à jaser en rond en circuit fermé, mais plutôt pour briser ce cycle stérile, ouvrir les portes et aller enfin à la rencontre des Québécois de toutes tendances. »
En réalité, partant du principe que « personne n’est contre la vertu », est-il vraiment pertinent d’intégrer un tel article dans les statuts et règlements d’un parti qui s’affiche d’abord et avant tout indépendantiste ? Pourquoi faut-il qu’Option nationale, un parti politique qui prône la priorité de l’option sur le parti, montre « patte blanche » devant quelque coalition possible avec quelque parti ou mouvement indépendantiste ?
À mon sens, compte tenu que l’article 2 sème une controverse inutile sur son interprétation en plus d’enrayer le processus de mobilisation indispensable à l’essor d’Option nationale, il doit être rayé de ses statuts et règlements pour qu’enfin la base militante du parti puisse « consolider ses acquis, continuer de le bâtir sur des fondations solides, de la base militante en allant vers le haut, et de le faire connaître pour ce qu’il est, c’est-à-dire le seul parti au Québec qui fait de l’indépendance son chantier prioritaire et immédiat, avant, pendant et après les élections. »

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Henri Marineau2091 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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4 commentaires

  • Luc Bertrand Répondre

    20 août 2013

    Parfaitement d'accord avec vous, monsieur Marineau! Je suis convaincu que tou(te)s les candidat(e)s dans cette course à la direction se feront le devoir d'expliquer leur position sur cet article controversé. Il en va de la crédibilité et de la viabilité mêmes du parti!
    Chose certaine, je vais en glisser un mot à Jean-Claude St-André s'il n'a pas déjà lui-même pris position là-dessus!
    Il appartiendra ensuite au Congrès national de se prononcer par la suite, conformément aux statuts du parti.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 août 2013

    C'est vrai qu'en y pensant bien, cet article est un peu redondant. Quoique pas dans leurs statuts, tous les partis adhèrent implicitement à ce principe.
    Le meilleur exemple fut la fusion de l'ADQ avec la CAQ.
    Si l'occasion se présente, et que les conditions sont acceptables pour les deux partis (via un congrès), alors, la chose va se faire.
    Donc, oui, on pourrait faire sauter cet article sans que cela ne change pas vraiment la nature du parti.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 août 2013

    Je crois qu'un changement au statut d'un parti ne peut se faire que lors d'un congrès. Donc, impossible avant la course à la chefferie.
    Toutefois, on peut exiger que chaque candidat présente clairement sa position sur cet article.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 août 2013

    Bravo! Enfin un candidat qui ne passe pas par quatre chemins pour dire sa façon de penser! Il faut cesser de tourner en rond après sa queue! Notre objectif c'est l' INDÉPENDANCE!!!! SVP, aucune distraction!
    M. Payne, je suis entièrement d'accord avec vous. L'article 2 de notre plateforme pose problème?
    Éliminons-le tout simplement!
    Guy Racicot
    Gatineau, Québec