Etats-Unis : deux meneuses de la Women's March contre Trump accusées d'antisémitisme

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Les Latinos et les Noirs en ont marre d'être pilotés par des organisations dirigées par des élites juives


A l'approche du deuxième anniversaire de la «Marche des femmes» anti-Trump, une polémique teintée d'antisémitisme éclabousse deux co-présidentes du mouvement aux Etats-Unis.


Le quotidien américain New York Times a consacré sa une du 24 décembre à un sujet polémique, longtemps resté confidentiel : l'antisémitisme présumé de certaines militantes historiques de la Women's March (Marche des femmes), à l'origine de manifestations monstres aux Etats-Unis contre Donald Trump en 2017, qui ont inspiré des mobilisations anti-Trump un peu partout en Occident. 


 

Objet de la controverse : les révélations du site d'informations juives Tablet le 10 décembre dernier. Des tensions seraient survenues dès novembre 2016 entre les meneuses du mouvement, lors de la première réunion new-yorkaise pour l'organisation de la Marche des femmes, juste après l'élection de Donald Trump.


Selon Tablet, deux des sept femmes présentes à cette réunion, Tamika Mallory et Carmen Perez, militantes respectivement noire et hispanique, auraient alors affirmé à une autre organisatrice, Vanessa Wruble, blanche et d'origine juive, que les juifs avaient une responsabilité particulière dans l'exploitation et l'esclavage des Noirs aux Etats-Unis. Une thèse soutenue par Louis Farrakhan, leader du mouvement Nation of Islam, qui tient régulièrement des propos antisémites.


La forte médiatisation de la Marche des femmes a un temps recouvert ces tensions. Mais au fil des mois, un certain nombre de femmes ont quitté la Women's March – dont Tamika Mallory et Carmen Perez sont devenues co-présidentes – et créé une organisation parallèle, March On. 


Lors des manifestations organisées un an plus tard, le 20 janvier 2018, qui avaient encore rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes à New York et Los Angeles, les deux organisations se côtoyaient dans les défilés, sans que les dissensions entre ces deux entités aient été rendues publiques.


Deux entités séparées 


Mais les tensions ont été ravivées ces derniers mois, après que Tamika Mallory a participé à un évènement de Louis Farrakhan et attaqué sur les réseaux sociaux l'Anti-Defamation League, une des grandes organisations américaines de lutte contre l'antisémitisme.


Le mois dernier, Vanessa Wruble, devenue depuis directrice exécutive de March On, publiait un communiqué sur le site de son organisation, évoquant les «interrogations sur l'antisémitisme du mouvement Women's March». Elle y présentait March On comme une association plus «décentralisée», et surtout, rejetant toute forme de discrimination, ainsi que «tout soutien à l'antisémitisme». Une allusion claire aux tensions intervenues avec la Women's March.


Une pétition publiée en novembre appelant à la démission des quatre co-présidentes de l'organisation, Tamika Mallory, Carmen Perez, la militante américano-palestinienne Linda Sarsour et Bob Bland, a recueilli à ce jour plus de 8 300 signatures.


A l'approche du deuxième anniversaire de la Marche des femmes, les deux mouvements prévoient à nouveau, séparément, des défilés dans de nombreuses villes américaines le 19 janvier.


Sollicitées le 23 décembre par le New York Times, Tamika Mallory et Carmen Perez ont rejeté toute accusation d'antisémitisme, et affirmé que le départ de Vanessa Wruble n'était pas lié à ses origines juives.


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