« Si un groupe armé de pirates somaliens avait accosté hier six navires en pleine mer, tuant au moins 10 passagers et en blessant beaucoup plus, une force d’intervention de l’Otan se dirigerait dés aujourd’hui vers les côtes de la Somalie« , constatait le quotidien britannique The guardianle 1er juin dernier. Noam Chomsky reprend cette citation, dans un article du 8 juin du magazine In These Times, repris sur Le Post par le groupe La paix pour la Palestine (dont nous sommes membre), et en tire la conclusion logique : « Dans ce cas, le traité de l’Otan oblige ses membres à porter secours à un pays membre – la Turquie – attaqué en pleine mer« .
Selon le droit international, la culpabilité d’Israël est en effet incontestable, comme le fustige l’intellectuel américain : « Le détournement de navires dans les eaux internationales et l’assassinat de passagers constituent, bien sûr, un crime. Mais le crime n’a rien de nouveau. Depuis des décennies, Israël détourne des bateaux entre Chypre et le Liban et tue ou enlève des passagers, et parfois les retient en otage dans des prisons israéliennes. Israël présume qu’il peut commettre impunément de tels crimes parce que les États-Unis les tolèrent et que l’Europe en général leur emboîte le pas« . Et voilà pourquoi l’Otan n’a pasporté secours à la Turquie.
Lorsque nous étions jeune étudiant, le professeur de Droit international, passionnant bonhomme dont nous avons hélas oublié le nom, nous avait un jour enseigné ce qui ne s’écrit pas dans les manuels juridiques, ni ne se dit dans la bouche des dirigeants de la planète : le « Droit » international n’existe pas en tant que Droit, il est simplement la loi du plus fort. D’où l’implacable conclusion que si le Droit est censé garantir la justice, sa branche internationale ne fait qu’entériner l’injustice décidée par les plus puissants. Noam chomsky ne voit qu’une parade pour faire évoluer cet état de fait : « Le Droit international ne peut pas être imposé aux États puissants, sauf par leurs propres citoyens« .
L’opinion, les mobilisations comptent ! Elles représentent même le seul espoir. Infime. Mais « C’est quand on n’a plus d’espoir qu’il ne faut désespérer de rien« , écrit Sénèque. Conclure la paix entre Israël et la Palestine n’est pourtant, au fond, pas si compliqué, bien que la propagande sioniste s’ingénie à prétendre le contraire. Noam Chomsky, encore : « Un cadre pour résoudre le conflit arabo-israélien existe depuis 1976, lorsque les États arabes de la région ont présenté une résolution au Conseil de Sécurité qui appelait à la création de deux États le long des frontières internationales, en incluant toutes les garanties de sécurité exigées par la Résolution 242 de l’ONU qui fut adoptée après la guerre de juin 1967.
Ses principes les importants sont soutenus par pratiquement le monde entier, y compris par la Ligue Arabe, l’Organisation des États Islamiques (dont l’Iran) et les organisations non étatiques concernées, dont le Hamas. Mais depuis trente ans les États-Unis et Israël ont toujours rejeté cet accord, à une exception prés qui est révélatrice et mérite d’être notée. En janvier 2001, au cours de son dernier mois du mandat, Bill Clinton a initié des négociations israélo-palestiniennes à Taba, Égypte, qui étaient sur le point d’aboutir, selon les participants, lorsqu’Israël a décidé de rompre les négociations. » Pour conclure, l’image est plus édifiante que les mots. Celle-ci provient d’Europalestine.
Olivier Bonnet
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