Elvis Gratton et les deux précieux ridicules

Chronique de Jean-Claude Pomerleau

Lucien Bouchard a mal compris la distribution des rôles, Elvis Gratton ne désignait pas son frère, mais bien le Nous qui était convié à cette vaste séance de thérapie de groupe de ce cirque ambulant que fut la Commission Bouchard Taylor. Le "casting" était pourtant clair sur qui était Elvis Gratton, moi même je l'ai vu:
www.vigile.net/La-therapie-de-groupe-d-Elvis
Lucien s'est trompé dans le casting, son frère ne joue pas d'Elvis, mais bien le rôle d'un des deux précieux ridicules, que furent ces deux commissaires. D'ailleurs cette superproduction qui NOUS a couté 4 millions, aurait bien pu s'intituler:
Elvis Gratton et les deux précieux ridicules.
Précieux à cause de ce ton condescendant, hautain et méprisant adopté par ces commissaires envers ceux là mêmes qui payaient leurs "précieux cachets" de 400 000 $, pour nous faire avaler le multiculturalisme sous un autre vocable. Et ridicules parce qu'ils que leur brumeuse sémantique ne visait qu'à masquer leur parfaite incapacité à prendre la mesure d'un problème qui ne relève, ni de la philosophie (pas celle des lumières, dixit Taylor) ni de la sociologie. Mais bien de la politique.
De quoi s'agit-il.
Tous les pays d'Occidents qui reçoivent un flux important d'immigration font face à un même problème: La remise en cause de leur cohésion nationale. C'est en ces termes politiques que le Royaume Unie et l'Australie ont posé la problématique des accommodements en créant des commissions sur le sujet. La France républicaine elle, l'a carrément posé en termes d'identité.
Or si c’est pays qui sont des États mature et qui ont des cadres juridiques pour préciser leurs cohésions nationales se sentent sérieusement interpellés par la situation, quand est-il du Québec, demie État annexé, qui reçoit 3 fois plus d'immigrants (en pourcentage) que la France et deux fois plus que les États-Unis.
La solution est pourtant simple pour le NOUS du Québec. Dans un premier temps, il s'agit de se doter d'une Constitution d'État; incluant une Charte de la laïcité, notre Charte des droits, et un Code de citoyenneté. Le tout afin de baliser la problématique des accommodements. Et dans un deuxième temps, se donner au plus vite des assises d'un État souverain.
Voilà exactement ce que les deux précieux ridicules avaient pour mission de nous faire oublier en réduisant le NOUS en une caricature d'Elvis Gratton.
Elvis Gratton et les deux précieux ridicules.


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11 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    22 février 2010

    @ Martin Lavoie:
    «...j’en ai drôlement marre de ce supposé connaissant en économie...»
    Justement, ça ne semble pas être sa branche forte. Il en parle beaucoup, mais je ne sais pas s'il y comprend grand chose, en réalité.
    On dirait parfois qu'il suffit que quelqu'un porte veston et cravate, et soit assis devant au micro, pour que les gens lui accordent une crédibilité en rapport avec la question.
    Maintenant, considérons le cas de Léo-Paul Lauzon, qui n'a jamais donné dans le genre complet-cravate (ni sermon de curé), mais ça ne l'empêche pas d'avoir un doctorat dans le domaine. Certains n'aimeront pas l'orientation idéologique, très à gauche de ce dernier, mais il n'empêche qu'à la base Lauzon, sait beaucoup mieux de quoi il parle que Lucien Bouchard, en matière d'économie.
    En fait, Lucien Bouchard, qui s'improvise grand économiste lucide, a une attitude qui ressemble à celle de son frère. Car, en effet, Gérard Bouchard est un diplômé en histoire, qui se prononce ex cathedra sur toutes sortes de questions, en différents domaines. Notamment, en génétique...

  • Archives de Vigile Répondre

    21 février 2010

    Elvis Gratton. Même Pauline ne s'est pas trompé sur le "casting":
    (...)
    Elvis Gratton
    Confrontée par Paul Laroque qui a affirmé que M.Bouchard a été choqué que la chef souverainiste ait comparé son frère Gérard au personnage Elvis Gratton, Mme Marois est revenue sur cette polémique. Cette dernière estime qu’on lui prête des intentions qu’elle n’a jamais eues et des dires qu’elle n’a jamais tenus.
    «C’est faux et dommage qu’il soit resté sur cette impression. Dans mes propos, je réagissais à une question de l’un de vos collègues qui disait Québécois, Franco-québécois, Franco-canadien et j’ai dit que ça ressemblait à Elvis Gratton et je suis parti à rire», rappelant par la suite qu’elle commentait alors des fuites avant la divulgation du rapport de la commission Bouchard-Taylor.
    http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/2010/02/20100221-173058.html
    JCPomerleau

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    21 février 2010

    @JC Pomerleau:
    «Tous les pays d’Occidents qui reçoivent un flux important d’immigration font face à un même problème : La remise en cause de leur cohésion nationale...»
    Mais est-elle possible, la cohésion nationale, quand un pays reçoit une immigration massive? Et surtout, quand cette immigration massive-là, est consitutée, sur le terrain, de nombreuses personnes qui souhaitent utiliser les lois occidentales, plutôt libérales, pour reproduire ici leur vie étrangère, plus ou moins...?
    C'est que les nouveaux arrivants, plus souvent qu'autrement, proviennent de pays du Tiers Monde. Ils peuvent conséquemment élire domicile au Québec, par exemple, mais provenant de cultures où les moeurs, les valeurs, et les lois, aussi, peuvent être fort différentes. La fameuse Charte de Trudeau leur fournissant un cadre légal leur permettant d'importer ici leurs façons de vivre (sous le couvert de pratiques religieuses), on peut prévoir des situations comme celles que nous connaissons un peu partout en Occident, présentement...

  • Martin Lavoie Répondre

    21 février 2010

    Une mission commandée , ne l'oublions pas par Jean Charest, l'homme sans identité, la marionnette, le pinocchio de la frisure. Le choix des deux précieuses ridicules, que voulez-vous, un tableau parfait du multiculturalisme" canadian". ce pays sans identité, qui voudrait ressembler au Melting Pot américain, mais d'essence loyaliste à l'Empire Britannique. Bravo pour l'article. Ne jamais oublier les actions des Libéraux pour détourner l'attention populaire des véritables problèmes. Dites-moi que Bouchard tourne sept fois sa langue avant de parler, et cela ne fera que m'assurer de la perfidie de son action. S'il est vrai que c'est une forme de retour, qu'il sache qu'il ne l'aura pas aussi facile que lors de son intromission, après qu'il eut désavoué par son attitude, un vrai penseur et fidèle à la cause qu'est M. Jacques Parizeau. Les Souverainistes peuvent être déçu de l'homme, mais la tristesse est double pour un Souverainiste du Lac St-Jean et j'en ai drôlement marre de ce supposé connaissant en économie qui n'a aucune lucidité en ce qui concerne l'âme d'un peuple.

  • Xavier Duval Répondre

    19 février 2010

    Bon texte, c'était simple, bref, clair et précis. Merci beaucoup, ça fait changement.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 février 2010

    Right on monsieur Pomerleau,
    Lucide se trompe toujours de casting...
    Pertinent, enrichissant et super rigolo...

  • Archives de Vigile Répondre

    19 février 2010

    Qui aurait eu le rôle de Tartuffe ? St-Lucien ou »gerry can »?
    Leurs interventions à l'eau bénite trahissent le temps passé sous les jupes de messieurs les curés.
    Excellante analyse Monsieur Pomerleau. Lucien se cherche un cinquième parti. Le politicien qui aurait le guinness des vire-capots...

  • Archives de Vigile Répondre

    19 février 2010

    Excellent! Vous avez précisément exprimé ma pensée. Le Québec, sans pays, est voué à l'échec. J'ai bien peur qu'on fasse passer une éventuelle et réelle montée du radicalisme sur le dos des souverainistes. Avant le radicalisme, il y a la frustration, le sentiment de perdre du poids démographique. Mais ce ne seront pas que les souverainistes, les supposés fédéralistes francophones du Québec sont aussi dans le coup.
    Il y a bien des Québécois, malheureusement, qui sont souverainistes, mais qui se font prendre au piège, qui décide de ne plus l'être car ils croient réellement que les souverainistes se radicalisent. Pourtant, c'est en abandonnant l'idée de la souveraineté que le Québec va se radicaliser toujours plus.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 février 2010

    Votre analyse me plaît énormément. Tout à fait juste.
    Je n'ai pas encore vu au théâtre et au cinéma au Québec, deux "précieux ridicules" aussi bien rémunérés!

  • Claude G. Thompson Répondre

    19 février 2010

    Merci monsieur Pomerleau.
    Vous m'enlevez les mots de la bouche. Ceci dit, Elvis Gratton lui, au moins, nous faisait rire, même si parfois on riait jaune...
    Claude G. Thompson

  • Archives de Vigile Répondre

    19 février 2010

    @ J.C. Pomerleau
    Superbe analyse