Message aux étudiants contestataires

Élever le débat au niveau de la nécessaire indépendance du Québec

Tribune libre

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Dans un article publié sur cette tribune en date du 22 mars sous le titre « Vivre dans un Québec de la « Sélection naturelle » et signé par Didier, l’auteur, abordant les revendications des étudiants concernant la hausse des droits des scolarité universitaires annoncée par le gouvernement Charest, s’exprime en ce termes :
« Avez-vous vu une seule pancarte où ce serait marqué : Droit à l’éducation gratuite dans une constitution d’un Québec souverain et indépendant ?"
Tout se déroule en effet en dehors de toute revendication qui toucherait l’ensemble de la société québécoise. Chacun tire la couverte de son bord. On ne se met pas ensemble pour ramer dans la même direction. Probablement parce que des décennies de rhétorique néo-libérale nous ont conditionnés dans le chacun pour soi et dans la compétition. »
En plein dans le mille, Didier…À mon sens, les Québécois sont effectivement
« conditionnés dans le chacun pour soi » parce que, en réalité, la loi du plus fort a toujours et irrémédiablement eu préséance dans la jungle canadian et dans la « compétition » qu’a engendré nécessairement, au cours des siècles, notre statut minoritaire francophone au sein du Canada.
À vous, chers étudiants, qui êtes de plus en plus nombreux, issus des milieux universitaires, collégiaux et même secondaires, appuyés par un corps professoral de plus en plus diversifié et de parents de plus en plus mobilisés autour de la liberté d’accès à l’éducation pour tous, peu importe le statut social auquel ils appartiennent, je vous lance une invitation à élargir votre contestation au-delà du « chacun pour soi et de la compétition » pour clamer votre « droit à l’éducation gratuite dans une constitution d’un Québec indépendant ».
Enfin, je vous laisse sur cet extrait d’un article écrit par Fabienne Siche, une étudiante immigrante, et paru dans la rubrique « Opinions » du Devoir du 23 mars sous le titre « Question de choix » :
« Je ne cherchais pas à m'installer ici, mais je suis tombée amoureuse du Québec, et que peut-on contre l'amour? Oui, je suis tombée amoureuse du Québec. De sa fierté. De sa liberté. De sa simplicité. De sa ténacité. De sa sensibilité. De ses racines. De son histoire. De son identité. De sa force d'être une province avec des choix si différents. J'ai observé et j'ai aimé ce que j'ai vu. J'ai appris et j'ai compris pourquoi j'aimais vivre ici…Je ne suis pas certaine d'être courageuse, mais je suis naïve. Je crois encore que la démocratie est un système de gouvernement dans lequel le pouvoir est exercé par l'ensemble des citoyens. Je crois encore que l'éducation n'est pas une marchandise et que chaque être humain devrait pouvoir y avoir accès, peu importe où il vit et d'où il vient. Je crois encore que la qualité et l'éthique d'un professionnel n'ont pas de lien avec le coût financier de son diplôme. Je crois encore que le fait de manifester son désaccord est un droit, et que lorsqu'on n'est pas entendu, il arrive qu'on crie plus fort. »
Voilà un souffle rafraîchissant qui nous invite à « ramer ensemble dans la même direction » et à élever le débat actuel sur la hausse des droits de scolarité au niveau de la nécessaire indépendance du Québec!
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2030 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mars 2012

    Entièrement d'accord.Avec cette mobilisation,nous avons
    vu qu'il y a de la relève.Il s'agit qu'il y ait un groupe
    de 4 à 5 citoyennes ou citoyens pour faire grandir le
    groupe et le réseau.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mars 2012

    Si vous lisez bien ce passage, M. Marineau, c'est moi qui faisais cette remarque en soulignant que la plupart des débats politiques d'actualité se passent sur la patinoire provinciale et que les politiciens professionnels provinciaux dit "souverainistes" sont incapables d'en sortir en mettant constamment le pays sur la table.
    Ici même sur Vigile bon nombre d'auteurs traitent de tous les sujets souvent sans aucune référence à l'indépendance et cela ce n'est pas normal.
    Pierre Cloutier