Sans grande surprise, Denis Coderre et Régis Labeaume occuperont les sièges de maires de la Métropole et de la Capitale nationale. Toutefois, la suite des événements laissent présager un décor qui risque de réserver aux citoyens de ces deux municipalités certains aléas imprévisibles.
L’intégrité, le grand défi de Denis Coderre
À mon sens, deux éléments essentiels ressortent des résultats du scrutin du 3 novembre à Montréal, à savoir le piètre niveau de participation à 40 %, et la performance exceptionnelle de la candidate de 34 ans, Mélanie Joly.
Dans un premier temps, il y a lieu de s’interroger sur les motifs qui expliquent un si faible taux de participation alors que la Métropole se relève d’une période politique plutôt sombre de son histoire…Les Montréalais auraient-ils voulu signifier aux candidats, en particulier à Denis Coderre, donné favori dans les sondages, leur manque de confiance envers l’image d’intégrité qu’a tenté de communiquer l’ancien député libéral fédéral tout au cours de sa campagne?
Une question qui, à mon avis, trouve en partie sa réponse dans la performance inattendue de Mélanie Joly qui talonne le nouveau maire par 5 % des suffrages exprimés, des résultats qui s’expliquent par le type de campagne menée par Mme Joly, à savoir l’image du renouveau sur la scène politique municipale de Montréal, un renouveau auquel un Montréalais sur quatre s’est tourné en votant pour la jeune candidate.
Enfin, je serais porté à penser que les premiers mois du règne de Denis Coderre risquent de devenir déterminants pour son avenir politique sur la scène municipale en ce sens qu’il devra faire la preuve de son intégrité, une qualité qui risque d’être ébranlée à cause de certains de ses candidats qui ont déjà frayé dans les corridors de l’ancienne administration!
Régis Labeaume et les relations de travail
Dans la Capitale nationale, le portrait est tout autre…d’abord un taux de participation fort respectable de 53 % et un vote de confiance à 74 % procurent, à n’en pas douter, le « mandat fort » que réclamait Régis Labeaume pour poursuivre son bras de fer avec les représentants syndicaux au sujet de leur fonds de pension.
Reste maintenant à voir comment M. Labeaume abordera les « négociations » avec les syndiqués, une question à laquelle les derniers chapitres de ce dossier laissent entrevoir une épreuve de force qui pourrait déboucher sur des arrêts de travail et des confrontations musclées avec les employés municipaux.
Régis Labeaume aura beau avoir obtenu le vote de confiance qu’il espérait dans cette élection « référendaire », il n’en demeure pas moins qu’il devra respecter les règles démocratiques et finir par quitter la place publique pour s’asseoir à la table de négociation avec les représentants syndicaux, à défaut de quoi, il pourrait recevoir l’effet boomerang de son entêtement.
En bref, avec une majorité aussi imposante, il faudra surveiller de près le style cavalier du maire de Québec qui n’a pas la réputation de mettre des gants blancs dans ses relations de travail avec ses employés…Un dossier à suivre et qui pourrait nous réserver certaines surprises!
Élections municipales 2013
Deux maires, deux mandats
Tribune libre
Henri Marineau2093 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
4 novembre 2013"Sans grande surprise, Denis Coderre et Régis Labeaume occuperont les sièges de maires de la Métropole et de la Capitale nationale."
Le Système reproduit le statu quo politique, social et économique à tous les paliers de gouvernement: fédéral, provincial et municipal.
Donc, l'élection de maires fidèles au Système n'est pas une surprise.
J'avais récemment écrit ceci:
"La plupart du temps, lors des élections municipales, c’est le candidat qui jouit de l’appui des affairistes du coin, en particulier la chambre de commerce locale, qui finit par accéder à la mairie.
À Trois-Rivières, on a un maire qui, depuis douze ans déjà, règne sur une ville avec le plus haut taux d’assistés sociaux au Québec et l’un des plus hauts taux de chômage au Canada.
Mais parce que les affairistes et la chambre de commerce l’aiment bien, sa réélection ne fait pas de doute."
Et j'ai dit qu'à cause de tout ça, j'étais pour m'abstenir d'aller voter afin de ne pas avoir l'air d'endosser le Système.
Comme je l'avais prévu, malgré la situation désastreuse de l'emploi à Trois-Rivières, le maire Lévesque a été réélu pour un quatrième mandat, parce qu'effectivement, la chambre de commerce et les affairistes l'aiment bien.