Coronavirus : un traitement courant contre la malaria semble efficace

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« Le médicament est en rupture de stock au pays. »


(Marseille) Un banal traitement à la chloroquine, médicament couramment utilisé contre la malaria, a montré des signes d’efficacité contre le coronavirus, a assuré mardi à l’AFP Didier Raoult, directeur de l’Institut Méditerranée-Infection à Marseille, en s’appuyant sur les résultats d’une étude clinique chinoise.


« Nous savions déjà que la chloroquine était efficace in vitro contre ce nouveau coronavirus et l’évaluation clinique faite en Chine l’a confirmé », explique le professeur Raoult, spécialiste renommé des maladies infectieuses, en commentant la première publication sur cette étude clinique de trois chercheurs chinois dans la revue BioScience Trends.




Finalement, cette infection est peut-être la plus simple et la moins chère à soigner de toutes les infections virales.



Le Dr Didier Raoult, directeur de l’Institut Méditerranée-Infection à Marseille.



L’Institut Méditerranée-Infection, un institut hospitalo-universitaire que dirige le professeur Raoult, est très impliqué dans la détection du nouveau coronavirus en France.


En rupture de stock au Canada


Mais l’enthousiasme pour la chloroquine a des impacts jusqu’au Canada. Le médicament est en rupture de stock au pays, a dit à La Presse Bertrand Bolduc, président de l’Ordre des pharmaciens du Québec.


L’article publié en ligne le 19 février tire ses résultats d’un essai clinique mené dans plus de dix hôpitaux chinois (à Wuhan -épicentre de l’épidémie-, Pékin et Shanghai notamment) pour mesurer « l’efficacité de la chloroquine sur le traitement de pneumonies associées au COVID-19 ».




Les résultats obtenus jusqu’à présent sur plus de 100 patients ont démontré que le phosphate de chloroquine était plus efficace que le traitement reçu par le groupe comparatif pour contenir l’évolution de la pneumonie, pour améliorer l’état des poumons, pour que le patient redevienne négatif au virus et pour raccourcir la durée de la maladie.



Les professeurs Jianjun Gao, Zhenxue Tian et Xu Yang, de l’université de Qingdao, en Chine. 



La brève étude ne quantifie toutefois pas cette différence d’efficacité.


« Les capacités antivirales et anti-inflammatoires de la chloroquine pourraient jouer dans son efficacité potentielle à traiter des patients atteints de pneumonies provoquées par le COVID-19 », poursuit l’article sur l’étude menée par les professeurs Jianjun Gao, Zhenxue Tian et Xu Yang, de l’université de Qingdao et de l’hôpital de Qingdao.  


Un médicament « peu cher, sans danger » et bien connu


Une nouvelle d’autant plus intéressante que « la chloroquine est un médicament peu cher et sans danger, utilisé depuis plus de 70 ans », insiste l’article.


Selon les chercheurs chinois, un traitement de 500 mg de chloroquine par jour pendant dix jours serait suffisant.




C’est une extraordinaire nouvelle ce traitement qui ne coûte rien.



Le Dr Didier Raoult, directeur de l’Institut Méditerranée-Infection à Marseille.



Il a salué le travail des chercheurs chinois et leur recherche d'un médicament efficace, au lieu d’un vaccin qui ne pourrait de toute façon pas être disponible avant de longs mois.


Prudence au ministère de la Santé en France


Interrogé par la chaîne BFMTV depuis Rome sur ce traitement, le ministre français de la Santé Olivier Véran a assuré s’être entretenu à plusieurs reprises avec Didier Raoult : « Il m’a fait part de ses observations et des études qu’il mettait en évidence, que j’ai fait remonter à la direction générale de la santé qui est en train de faire toutes les analyses ».


« On sait qu’il y a des études intéressantes en effet sur un impact in vitro mais les études sur le patient restent encore à déterminer », a encore dit le ministre.


Avec La Presse




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