QUÉBEC | La commission Charbonneau a remis un rapport «épuré» et «aseptisé», croit Pierre Karl Péladeau.
Le chef du Parti québécois (PQ) n’écarte pas la possibilité que les menaces de poursuite aient pu influencer les conclusions de la commission chargée d’enquêter sur l’octroi des contrats dans l’industrie de la construction.
Selon M. Péladeau, les auteurs du rapport final n’avaient visiblement pas de preuves suffisamment prépondérantes pour décerner des blâmes aux organismes et aux acteurs qui ont pris part au financement sectoriel des partis politiques et autres stratagèmes mis en lumière par les travaux de la commission.
«Croyez-vous qu’ils ont eu peur d’être poursuivis par les différentes parties et qu’ils se sont dégonflés?», lui a demandé un journaliste en anglais.
«Je ne sais pas s’ils ont eu peur, mais ils ont certainement pris en considération qu’une telle situation (des poursuites) pouvait survenir. Ils ont donc agi en fonction de ce qu’ils considéraient être la meilleure voie à suivre», a-t-il répondu dans la langue de Shakespeare.
«S’agit-il d’un rapport nettoyé, qui ne dit pas la vérité? Est-ce un document aseptisé?»
«Je crois que le terme que vous employez, “aseptisé”, n’est certainement... probablement pas un mauvais mot», a reconnu Pierre Karl Péladeau.
Un mandat qui manque de clarté?
Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a affirmé qu’il n’était pas clair si le mandat de la commission Charbonneau était uniquement d’analyser le mode d’octroi des contrats ou si elle devait également décerner des blâmes.
«Je crois qu’en cours de route, probablement durant les derniers mois, les commissaires ont changé d’idée afin de se concentrer uniquement sur la première partie du mandat», a dit le chef caquiste.
«Ils se sont dégonflés», s’est fait demander M. Legault?
«Je ne sais pas, il faut que vous leur posiez la question. Malheureusement, personne ne semble pouvoir leur parler», a répondu le chef du deuxième groupe d’opposition en référence au refus des commissaires France Charbonneau et Renaud Lachance de prendre les questions des journalistes à l’issue du dévoilement de leur rapport, mardi dernier.
Pierre Karl Péladeau et François Legault ont réitéré l’importance de donner à l’Unité permanente anticorruption et aux forces policières les moyens nécessaires pour appliquer les recommandations de la commission Charbonneau.
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