Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond au «royaume» du ministère de l’Éducation. Je veux parler des enseignantes qualifiées et expérimentées qui doivent repartir à zéro après un déménagement en région et qui peinent à obtenir une tâche dans leur domaine alors que le nombre d’enseignants non qualifiés ne cesse de s’accroître.
À titre d’exemple, Léanne (nom fictif), a une dizaine d’années d’expérience comme professeure titulaire au primaire à Montréal. Quand elle a déménagé dans les Laurentides, elle croyait qu’il lui serait facile d’avoir sa propre classe dans une école du Centre de services scolaire (CSS) des Mille-Îles. Elle a postulé au printemps dernier, a multiplié les appels au CSS pendant l’été. «Tout ce qu’on m’offre, c’est des contrats d’une semaine. Ou encore, dans plusieurs niveaux différents.»
De surcroît, les enseignants qui changent de région, et donc de CSS, gardent leur salaire, mais ils perdent leur ancienneté en vertu de la convention collective nationale. En réalité, l’expérience et l’expertise accumulées à grands coûts de persévérance fondent comme neige au soleil à cause d’un simple déménagement de région...Plutôt discutable comme norme nationale, tout au moins!
Enfin, je vous laisse sur le cas de Caroline (nom fictif) qui a enseigné dans un quartier hyper défavorisé de la métropole pendant plus de dix ans en adaptation scolaire, le créneau où la pénurie sévit le plus fort. Sa clientèle était lourde et les services, insuffisants. Elle est retournée habiter dans sa région natale pendant la pandémie. Depuis, elle ne fait que sauter d'un petit contrat en suppléance à l'autre sans lien avec son expérience... Cherchez l’erreur!
Les aventures de Geneviève
Après la saga déclenchée par l’«oubli» du port de la ceinture de sécurité en voiture, la ministre des Transports, Geneviève Guilbaut, en remet une couche en publiant une photo en compagnie de Mathieu Lacombe, ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la Jeunesse, et son amoureux des dernières années, sur les réseaux sociaux.
Perçue comme une travailleuse infatigable, traitant ses dossiers consciencieusement, une fonceuse, certains la prétendant même comme la dauphine de François Legault, Mme Guilbault, ces temps-ci, mène une vie de «rock star» sur qui tous les regards sont tournés.
D’entrée de jeu, la ministre est en droit de choisir le genre de vie qu’elle veut vivre. Toutefois, eu égard à son siège au cabinet des ministres, elle aurait avantage à soulever le pied de l’accélérateur concernant sa vie personnelle, à défaut de quoi la crédibilité qu’elle a su acquérir en pilotant des dossiers chauds, notamment celui du troisième lien entre Québec et Lévis, risque de s’effriter passablement.
La politique pardonne difficilement les écueils de parcours. Madame Guilbault n’a rien fait de particulièrement répréhensible. Toutefois, le revirement soudain dans sa vie personnelle affiché ouvertement au grand public risque d’être perçu par plusieurs comme un erreur de jugement, une situation avec laquelle elle devra vivre et surtout qu’elle aura à défendre…
Henri Marineau, Québec
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